Variole du singe : cas en France, symptômes, transmission, faut-il s’inquiéter ?

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Un premier cas « suspect » de variole du singe a été recensé en France, a annoncé la direction générale de la santé (DGS), jeudi 19 mai. Il s’agit d’un homme de 29 ans, résidant en Île-de-France et sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. « En l’absence de gravité, il est isolé à son domicile », a précisé la DGS dans un communiqué publié vendredi 20 mai (source 1).

Depuis le 14 mai 2022, des cas confirmés d’infection par le virus Monkeypox sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest ont été signalés dans plusieurs pays européens : au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, en Suède, en Italie, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada. Des cas suspects sont en cours d’évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue rapidement.

Alors que nous entrons dans la saison estivale (…) avec des rassemblements, des festivals et des soirées, je crains que la transmission s’accélère, a indiqué le directeur de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge

Variole du singe : quels symptômes doivent alerter ?

La variole du singe, aussi appelée « orthopoxvirose simienne » se transmet par l’intermédiaire d’un virus spécifique, le « Monkeypox ». Il s’agit d’une zoonose virale rare, que l’on observe principalement dans les zones isolées du centre et de l’ouest de l’Afrique, à proximité des forêts tropicales humides. Elle a été découverte dans les années 1970, en République démocratique du Congo, après que la variole humaine n’ait été éradiquée grâce au vaccin. 

L’Organisation mondiale de la santé indique que : « La présentation clinique est semblable à celle observée chez les patients atteints autrefois de la variole, mais moins grave » (source 2). L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. Généralement bénigne, elle guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines.

Dans la première phase, dite « invasive », on distingue :

  • de la fièvre (1 à 3 jours),
  • de gros maux de tête,
  • une tuméfaction des ganglions,
  • des douleurs dans le dos et musculaires,
  • un manque d’énergie,
  • etc.

Puis vient une seconde période, caractérisée par l’apparition d’une éruption cutanée (au niveau du visage, d’abord, puis du reste du corps). « Elle évolue en une dizaine de jours à partir des maculo-papules (lésions à base aplaties) vers des vésicules (petites ampoules remplies de liquides), puis des pustules et enfin des croûtes », précise l’OMS.

Que faire en cas de symptômes ?

En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), contacter le SAMU Centre 15

Il est recommandé de vous isoler en attendant un avis médical et d’éviter les contacts avec d’autres personnes.

Comment savoir si j’ai la variole du singe ?

Pour diagnostiquer la maladie, il faut se soumettre à un prélèvement qui sera analysé en laboratoire.

La variole du singe se transmet principalement à l’être humain par le contact avec des animaux sauvages : « les rongeurs africains et les primates non-humains (comme les singes) peuvent héberger le virus et infecter les humains » précise l’Agence américaine pour le contrôle et la prévention des maladies (source 4). Mais la transmission secondaire (d’homme à homme) reste limitée.

Elle est souvent le fait de contacts directs et étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires (salive, éternuements, postillons, etc), des lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade. On peut aussi être contaminé de façon « indirecte », au contact d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques, ou des matières provenant des lésions d’un patient (literie, vêtements, vaisselle, etc). 

« Généralement, la transmission se produit par voie respiratoire, mais les cas supposés d’infection laissent penser que la transmission a eu lieu par les muqueuses pendant les relations sexuelles« , ont déclaré les autorités sanitaires espagnoles en découvrant les premiers cas. Les patients connaissent « une évolution positive », ont-elles ajouté. 

Variole du singe : les plus de 50 ans, déjà protégés ?

Selon le professeur Jean-Daniel Lelièvre, chef des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor, interviewé par nos confrères du Parisien (source 3), les quinquagénaires, vaccinés contre la variole avant les années 1970, sont capables de produire, très vite, des anticorps contre sa cousine, la variole du singe

Quel traitement contre la variole du singe ? Vaccin ?

Il n’existe pas de traitement spécifique, ou de vaccin capable de prévenir la variole du singe. Les patients guérissent généralement spontanément, en deux à trois semaines.

Toutefois, la vaccination contre la variole humaine est aussi efficace contre la forme transmise par les singes : environ 85 % d’efficacité, selon l’Institut Pasteur (source 5).

Infection au Monkeypox : peut-on en mourir ?

Le taux de létalité lors des flambées d’orthopoxvirose simienne est de 1 à 10 %, mais avec des soins appropriés, la plupart des patients se rétablissent, assure l’OMS.

Et Santé Publique France d’ajouter : « la maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer de surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives ou ophtalmologiques ou neurologiques » (source 6). Mais à ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins. 

En vidéo : Faut-il avoir peur de la variole du singe ?



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