Le cholestérol et les triglycérides sont des lipides nécessaires à l’organisme, rappelle le site de l’Assurance maladie (source 1). « Ils sont fabriqués par le foie mais aussi, apportés par l’alimentation (sucres, alcool). Ils sont stockés dans le tissu adipeux qui est constitué essentiellement de graisses ». En cas d’anomalie lipidique, on parle de dyslipidémie, et lorsque les triglycérides sont trop élevés, on parle d’hypertriglycéridémie (au contraire de l’hypotriglycéridémie, qui correspond à un taux trop bas).
Hypertriglycéridémie ou dyslipidémie : pourquoi j’ai trop de triglycérides ?
Pour l’essentiel, les lipides sont apportés à l’organisme par les matières grasses de l’alimentation (huiles, beurre…). Ainsi, après un repas riche, le taux sanguin de triglycéridesgrimpe en flèche. « Un repas gras fait systématiquement doubler les triglycérides. Cependant, cela reste temporaire. Le pic est atteint entre la troisième et la quatrième heure après le repas, puis le taux redescend sur huit à douze heures », indique le Pr Philippe Moulin, endocrinologue au CHU de Lyon.
Parmi les causes, le diabète, le syndrome métabolique, l’obésité…
Le diabète, le syndrome métabolique, la sédentarité, l’obésité ou encore une consommation excessive d’alcool favorisent l’hypertriglycéridémie, à plus forte raison sur un terrain génétique prédisposant. Dans de rares cas, l’excès de triglycérides est lié à des variants génétiques :
- Le syndrome de chylomicronémie multifactoriel (MCS) qui touche une personne sur 10 000 en France ;
- Ou encore plus rare, le syndrome de chylomicronémie familial (FCS) qui touche deux Français par million.
Les dyslipidémies peuvent aussi survenir lors d’une hypothyroïdie, de certaines maladies du foie (stéatose hépatique par exemple) ou des reins (insuffisance rénale chronique), d’une anorexie mentale ou encore lors de la grossesse, surtout au troisième trimestre, ajoute l’Assurance maladie.
Quelles sont les conséquences d’une hypertriglycéridémie ?
Quelle que soit l’origine de l’hypertriglycéridémie, un taux trop élevé de triglycérides dans le sang affecte deux organes essentiels : le cœur et le pancréas.
Aujourd’hui, nous sommes certains que l’hypertriglycéridémie est un facteur de risque cardiovasculaire, même s’il est moins puissant que le LDL-cholestérol (le ‘mauvais’ cholestérol), constate le Pr Moulin.
Autre risque important : l’inflammation du pancréas. Cette pancréatite aiguë est une urgence médicale, mortelle dans un cas sur 100. Environ 10 % des personnes souffrant du syndrome de chylomicronémie multifactoriel auront une pancréatite. Le risque est de 70 % en cas de syndrome de chylomicronémie familial.
Les valeurs normales des triglycérides dans une prise de sang
« Chez un adulte en bonne santé, le taux de triglycérides devrait être inférieur à 1,20 g par litre de sang (g/l). Les laboratoires d’analyse donnent une fourchette entre 0,6 g/l et 1,80 g/l pour tenir compte des variabilités individuelles », explique le Pr Moulin.
Triglycérides hauts : quel est le taux dangereux ?
Au-delà de 2 g/l, le risque de complications augmente. À 4 g/l, le risque de pancréatite est multiplié par trois par rapport à la population générale. Or, 1 % des Français ont un taux de triglycérides aux alentours de 5 g/l. Ce taux peut monter jusqu’à 50 g/l dans les cas les plus sévères, comme les syndromes MCS et FCS.
À quel rythme faire un dosage des triglycérides ?
Dans l’idéal, il faudrait effectuer un premier bilan lipidique aux alentours de 45 ans pour les hommes et à la ménopause pour les femmes. Il n’y a pas besoin d’être à jeun pour un simple dépistage. On recherche aussi les triglycérides dans le sang lors de la prescription de certains médicaments (contraceptifs oraux, cortisone, acide rétinoïque anti-acné…).
Comment traiter l’hypertriglycéridémie ?
Surveiller son hygiène de vie suffit, dans la plupart des cas, à normaliser des taux de triglycérides trop élevés. Le principe est simple : « manger mieux et bouger plus », résume ainsi le Pr Moulin. Plus spécifiquement, il faut réduire les sucres rapides, notamment le fructose que l’on retrouve dans les fruits, le miel, les confitures… Il va falloir également limiter les aliments gras et ralentir très sérieusement sa consommation d’alcool.
Quel médicament pour faire baisser les triglycérides trop hauts ?
Si au bout de trois à six mois, ce régime n’est pas efficace, un traitement est envisagé. En cas d’hypertriglycéridémie (taux supérieur à 2 g/l associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire), les médicaments indiqués sont les fibrates (fénofibrate ou gemfibrozil).
À l’avenir, on aura peut-être recours aux oméga-3. Des études récentes ont montré que 2 grammes par jour d’EPA réduisent les triglycérides de 25 % et, du coup, le risque d’infarctus. Un médicament est en cours d’élaboration.
Enfin dans les formes génétiques de la maladie, un nouveau médicament, le volanesorsen, améliore le sort des patients qui, jusqu’à présent, ne pouvaient s’autoriser plus de 20 grammes de matières grasses par jour.
À noter : lorsque les triglycérides sont augmentés au cours de certaines maladies, « le traitement de la maladie en cause permet de réguler les lipides dans le sang, d’où l’importance de l’identifier », ajoute l’Assurance maladie.