Tout savoir sur les piercings à la bouche

Le piercing buccal fait référence au perçage situé au niveau de la lèvre supérieure ou inférieure. Ce dernier peut aussi être est réalisé dans le creux de la joue ou dans la fossette s’il y en a une.

Comme son nom l’indique, le piercing lingual est placé sur la langue.

Selon le modèle, certains d’entre eux prennent le nom d’animaux ou même de stars. Exemples :

• Madonna (situé au-dessus de la lèvre supérieure, côté droit) ;
• Monroe (également placé au-dessus de la lèvre supérieure, mais côté gauche. Il fait référence au grain de beauté de l’icône américaine Marilyn Monroe ;
• Médusa également appelé le piercing labret supérieur ;
• Venom (sur la langue) ;
• Snakebites (deux piercings symétriques situés au niveau des lèvres inférieures) ;
• Spiderbites (deux piercings séparés qui sont placés l’un à côté de l’autre, toujours au niveau des lèvres intérieures ) ;
• Cheek piercing (dans la joue) ;
• Angel bites, ce qui signifie « morsures d’ange » en anglais (situé des deux côtés au-dessus de la lèvre supérieure)
• Smiley (réalisé sur le frein de la lèvre supérieure à l’intérieur de la bouche)
• …

Bien que beaucoup le classent comme un piercing à la lèvre ou un piercing à la bouche, il est techniquement préférable de le décrire comme un « piercing au visage. » Il se situe en effet sous la lèvre inférieure, au-dessus du menton.

En moyenne, il faut compter entre 30 et 80 euros. Ce prix inclut généralement le premier bijou, le perçage et les produits indispensables au nettoyage du piercing pendant les premières semaines. Ce tarif est bien sûr donné à titre indicatif et peut varier selon les professionnels et le type de piercing choisi.

« Pour protéger votre zone buccale, Ii est conseillé d’opter pour un bijou de piercing en plastique souple de type polytétrafluoroéthylène (PTFE), car il est bien plus doux qu’un piercing en métal tel que le titane ou l’acier », détaille le dermatologue.

La bonne longueur ? « Environ 8 à 10 mm de long car une tige trop courte risquerait d’endommager l’émail et de provoquer une inflammation. Mais là encore, tout dépend de l’emplacement du piercing. » Des sites spécialisés comme Ezor ou C-Bo pourront vous aider en complément des conseils avisés du professionnel chez qui vous allez vous faire percer.

« Le stress pouvant augmenter la sensation de douleur, il est important d’avoir un bon feeling avec la personne qui va vous percer », précise Nicolas Kluger. Bon feeling ne veut pas dire non plus l’ami du voisin qui s’improvise « perceur » les samedis. « C’est important de choisir un professionnel qui exerce dans un studio agréé (source 1) et qui a déjà une certaine expérience en la matière », complète le dermatologue.

Pour vous aider à faire le bon choix, vous pouvez aussi vous rapprocher du SNAT (Syndicat National des Artistes Tatoueurs) et du SPPF (Syndicat des Perceurs Professionnels Français). Sous l’impulsion de ces deux acteurs, une législation a d’ailleurs été mise en place pour règlementer les activités de piercing. Par exemple : pas de pistolet à oreille pour la réalisation de piercings ; aiguilles stériles à usage unique ou encore port de gants pour l’acte de piercing.

Le piercing buccal, comme tout autre type de piercing d’ailleurs, sera fortement déconseillé aux personnes qui souffrent de :

• troubles de la coagulation (dus à une maladie ou à la prise d’un traitement anticoagulant) ;
• maladies cardiaques ;
• allergie en particulier aux métaux et matériaux utilisés ;

« En cas de doute, il sera toujours utile de prendre un avis médical avant d’aller se faire percer », avertit Nicolas Kluger.

Le niveau de douleur ressenti lorsque vous vous ferez percer sur le contour ou à l’intérieur de la bouche est difficilement quantifiable puisqu’il varie selon chaque individu : état de fatigue, niveau de stress…. Sachez toutefois que pour un piercing à la langue, il faut s’attendre à une sensation de douleur proche à celle d’un vaccin puisque « l’acte » traverse un muscle. La douleur liée au piercing à la lèvre ne sera pas anodine non plus car cette zone est pleine de terminaisons nerveuses. Mais en soi, ça dépend vraiment de chacun.

La bouche étant un endroit humide, le temps de cicatrisation complète des piercings buccaux et linguaux est relativement long ; entre 2 et 9 mois après le perçage. Une durée qui peut toutefois varier  d’une personne à une autre.

En complément des indications fournies par votre perceur, voici quelques bons gestes à appliquer pendant le temps de la cicatrisation :

• Veiller à l’hygiène quotidienne du piercing, en gardant la plaie propre et en prenant soin de bien se laver les mains à l’eau et au savon avant. « Pour le piercing à la lèvre, faire tourner le bijou pour enlever les légères sécrétions qu’il peut y a voir autour ; pour la langue ça coulisse tout seul en général », précise Nicolas Kluger.
• Effectuer des rinçages quotidiens avec un bain de bouche antiseptique.
• Éviter de fumer et de consommer de l’alcool.
• Ne pas se baigner dans les piscines (sensibles à la présence de bactéries) ni dans l’eau de mer à cause du sel qui peut retarder la cicatrisation. Les zones humides telles que les saunas sont aussi à proscrire jusqu’à cicatrisation complète.
• Limiter les aliments acides durant les deux premières semaines suivant le perçage (fruits, épices, sel, sodas…). « Leur acidité peut entraîner des irritations ».
• Consulter rapidement votre médecin ou votre dentiste si vous remarquez des symptômes d’infection ou d’allergie.

Conseils une fois que le piercing est cicatrisé :

• Vérifier périodiquement le bon positionnement de la vis de perçage, pour éviter qu’elle ne se desserre et d’avaler la boule par accident.
• Se brosser les dents au moins deux fois par jour et utiliser le fil ou les brossettes dentaires. Et faire un examen régulier chez le dentiste.

Parmi les risques liés aux piercings buccaux, il faut distinguer les complications aiguës des complications au long court :

• Saignement prolongé. La lésion d’un vaisseau sanguin par l’aiguille au cours du piercing peut entraîner une importante perte de sang (source 2).
• Infection. « Le trou du perçage créé une porte d’entrée supplémentaire pour des germes buccaux qui sont à la source d’infections. Le fait de toucher le piercing augmente aussi le risque d’infection, il faudra donc éviter et toujours bien se laver les mains avant de le manipuler » avertit le dermatologue.
• Douleur et œdème. « Ils sont des suites habituelles des piercings buccaux. Dans certains cas, ils peuvent être responsables de difficultés à parler et à s’alimenter » explique le dermatologue.
• Inhalation ou déglutition du bijou. Ils peuvent aller jusqu’à obstruer les voies respiratoires mais c’est extrêmement rare.

• Dents ébréchées ou fêlées. La morsure sur les bijoux buccaux peut fracturer les dents.
• Récession des gencives. Un bijou en métal peut non seulement endommager les tissus mous de la gencive mais il peut également provoquer une récession gingivale (les gencives se rétractent) avec des risques de déchaussement des dents.
• Gêne permanente à la mastication et à la déglutition. Dans certains cas, elle peut aussi provoquer des troubles de l’élocution type zozotement.
• Augmentation de la salivation en raison de la présence du corps étranger et mauvaise haleine. « Une hygiène rigoureuse de la bouche et un contrôle renforcé chez le dentiste sont fortement souhaitables », détaille Nicolas Kluger.
• Endocardite (inflammation des tissus cardiaques). « Toute fièvre ou sensation de malaise, de syndrome grippal inexpliqué doit faire évoquer ce diagnostic si ces signes surviennent dans les semaines suivantes le piercing », prévient le dermatologue. Il ajoute : « Tous les piercings exposent à ce risque, mais les germes ne seront pas les mêmes si le piercing se trouve dans la bouche ou sur le corps. D’où l’importance de consulter son médecin avant de réaliser un piercing si on est une personne à risque. »

• « Un piercing à la langue peut poser souci en cas d’intubation d’urgence car ce sera au personnel soignant de savoir retirer le piercing rapidement. Si l’intervention chirurgicale est prévue, pensez à en informer l’anesthésiste et à retirer le piercing le jour J. Et pas d’inquiétude pour ceux et celles qui craignent que le trou se rebouche, il existe des « retainer » ou dispositif de retenue pour maintenir l’orifice ouvert plusieurs heures.
• Une marque irréversible. S’il est vrai que le piercing peut se retirer à tout moment et que le trou va vite se refermer (dans la journée), sachez toutefois qu’une minicicatrice à l’endroit du perçage restera à vie.
• En sexualité. Si le piercing à la langue est l’objet de beaucoup de fantasmes, il peut aussi vous conduire droit aux urgences en cas de petit accrochage avec votre partenaire sexuel. A priori rien de bien grave comme conséquences, mais mieux vaut le savoir !

Radiographies médicales
Le piercing étant radio-opaque, c’est-à-dire qu’il est visible à la radiographie en raison de sa résistance à la pénétration des rayons X, il peut entraîner une modification artificielle de l’image lors d’une radiographie dentaire (source 3). Il sera donc conseillé d’enlever son piercing avant tout examen de radiologie.

Actes dentaires 
Sauf avis contraire de votre dentiste/orthodontiste, mieux vaudra repousser la date de votre piercing si vous portez un appareil ou une prothèse dentaire (gouttière, appareil fixe…). Le risque : multiplier les chocs entre les dents, le piercing et l’appareil dentaire état sources de déséquilibres bucco-dentaires.

« Si votre bouche reste en « bonne santé » et si votre piercing ne gêne pas les fonctions « normales » de l’organisme (déglutition, prononciation, mastication…), il peut durer indéfiniment », confirme Nicolas Kluger.