Seule une petite partie de la population est capable d’utiliser la main droite et la main gauche avec la même habileté : ce sont les ambidextres. Mais ça veut dire quoi, être ambidextre, exactement ? Comment expliquer ce phénomène qui fascine ?
Définition : que veut dire ambidextrie ? Comment savoir si on l’est ?
L’ambidextrie est l’aptitude à user indifféremment des deux mains. Dans sa forme la plus rare, qui représente environ 1 % de la population mondiale, les personnes ambidextres peuvent employer les deux mains de la même façon, avec une égale facilité, à n’importe quel moment, en tant que main dominante (ambidextrie totale). Les côtés gauche et droit de leur cerveau sont à peu près symétriques.
L’ambidextrie partielle
Mais il existe différentes formes d’ambidextrie. Sous d’autres formes, un peu plus communes, l’ambidextrie n’est pas totale : la personne va écrire de la main gauche, et tenir la fourchette avec la main droite, ou inversement. Ou alors, elle n’a pas de main dominante, et utilise ses deux mains comme deux mains gauches d’une personne droitière. Il s’agit notamment de personnes qui ont dû apprendre à se servir de leur main non dominante, que ce soit la main droite ou la main gauche, après un accident.
Il existe également des personnes gauchères qui utilisent leur main non dominante presque aussi bien que leur main gauche. D’ailleurs, les cerveaux ambidextre et gaucher sont très similaires, ainsi, beaucoup de personnes ambidextres sont d’abord gauchères.
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’ambidextrie ?
Paradoxalement, même si les personnes ambidextres possèdent un cerveau aux côtés symétriques, contrairement aux droitiers, ils ont tendance à être plus en phase avec leurs capacités physiques que mentales.
D’après une étude finlandaise citée par Reader’s digest et menée sur 8 000 jeunes (source 1), les élèves ambidextres courent 90 % de plus de risques de rencontrer des difficultés en mathématiques que les autres enfants. Ils ont également remarqué plus de difficultés de langage.
La bonne nouvelle est que l’ambidextrie est particulièrement utile dans les domaines comme la musique, l’art et le sport. Parmi les ambidextres les plus connus de l’histoire, on peut citer Léonard de Vinci, Benjamin Franklin et Albert Einstein. La patineuse artistique Michelle Kwan et le joueur de basket-ball américain Le Bron James utilisent habilement les deux mains.
D’autres troubles sont-ils associés à l’ambidextrie ? Pourquoi ?
Dans la même étude finlandaise, les adolescents gauchers et ambidextres étaient deux fois plus susceptibles que les droitiers de présenter des signes de troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Parmi les adolescents de l’étude qui avaient déjà reçu un diagnostic de TDAH, les ambidextres présentaient des symptômes plus graves. Il semblerait entre autres que le gène de l’ambidextrie serait même lié aux risques de schizophrénie.
« Le gène qui contribue fortement à la gaucherie, LRRTM1, augmente également le risque de schizophrénie. Étant donné que les cerveaux des gauchers et des ambidextres sont si similaires, les personnes ambidextres courent également un risque plus élevé de développer cette maladie. D’un autre côté, les schizophrènes sont beaucoup plus susceptibles d’être gauchers ou ambidextres que le reste de la population », indique l’article du Reader’s Digest.
Le cerveau des personnes ambidextres est davantage symétrique
Le cerveau des personnes ambidextres a tendance à être assez symétrique, comme celui des personnes atteintes de synesthésie. Ce phénomène neurologique n’est pas une maladie, mais une capacité à déclencher et associer plusieurs sens à la fois. La synesthésie permet donc d’entendre les couleurs, ou encore d’associer des chiffres à des personnalités. Une personne atteinte de synesthésie est beaucoup plus susceptible d’être gauchère ou ambidextre.
Est-ce qu’on peut devenir ambidextre ?
On peut apprendre à devenir ambidextre, mais il faut s’entraîner régulièrement, et les résultats ne sont pas garantis. On peut par exemple écrire ou en dessiner régulièrement de la main non dominante, en encore réaliser des tâches simples comme se brosser les dents, répondre au téléphone, utiliser la souris d’ordinateur…