La mastectomie est une intervention chirurgicale dont le but est d’enlever le tissu du sein nécessaire pour traiter le cancer. L’incision et le type d’approche choisie par le chirurgien en fonction de la taille et de l’étendue de la tumeur vont déterminer l’aspect de la cicatrice. D’autres facteurs peuvent également l’influencer. Voici un tour d’horizon des informations à connaître à ce sujet, avant ou après l’opération.
Comprendre la cicatrice d’une opération du cancer du sein
Pour débuter l’opération, le chirurgien incise la peau de la poitrine afin d’avoir accès à la partie interne du sein. Une fois l’intervention terminée, l’incision est recousue. Au fur et à mesure que la plaie guérit, une cicatrice de mastectomie va se former. Généralement, il s’agit d’une ligne horizontale, parfois en demi-lune, dont l’endroit dépend de la localisation du cancer du sein. Ces dernières années, l’approche des chirurgiens concernant l’incision a beaucoup changé. Il existe désormais différentes options disponibles. C’est pourquoi il est essentiel de discuter avec le chirurgien avant l’intervention afin de comprendre quelle technique sera utilisée, et à quel type de cicatrices vous attendre.
Surveiller les infections
Après la mastectomie, le médecin peut recommander une radiothérapie ou une chimiothérapie afin de réduire ou éliminer les cellules cancéreuses restantes. Ces traitements peuvent affecter la cicatrisation de la plaie. Il est d’autant plus important, dans ce cas, de surveiller les signes d’infection locaux ou généraux tels qu’une sensation de chaleur, une rougeur ou de la fièvre. Si vous remarquez ces symptômes, parlez-en à votre médecin.
Reconstruction mammaire ou pas ?
La reconstruction mammaireest une option chirurgicale permettant à la patiente de recréer l’apparence du sein suite à la mastectomie. La reconstruction mammaire peut être effectuée pendant la mastectomie, ou à une date ultérieure. Le chirurgien peut prélever des tissus d’une autre partie du corps de la patiente, utiliser des implants mammaires, ou combiner ces deux options. De nombreuses femmes choisissent, pour diverses raisons personnelles, de ne pas avoir recours à la reconstruction mammaire. Dans ce cas, il est important de parler avec le chirurgien à propos des options possibles afin de rendre la cicatrice la plus agréable possible. Il peut, par exemple, s’assurer qu’elle soit bien plate, collée à la poitrine, pour que l’effet au toucher soit lisse.
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Quelles solutions pour effacer les cicatrices ? Au bout de combien de temps ?
Quelles solutions pour des cicatrices post mastectomie de moins d’un an ?
« Une cicatrice de mastectomie évolue pendant encore un an, au moins, après l’opération », explique la dermatologue Marie-Estelle Roux. Si les cicatrices démangent ou font mal, des séances de Leds rouges peuvent réduire l’inflammation et accélérer la cicatrisation. Plusieurs études scientifiques ont montré leur efficacité.
Dre Muriel Creusot, dermatologue : On réussit à diminuer le volume de la cicatrice, à améliorer sa couleur, et à assouplir la peau
Les Leds ne sont pas douloureuses, n’ont aucun effet secondaire et peuvent être utilisées sur toutes les peaux. Il faut compter une dizaine de séances (pour un total d’environ 200 €).
Comment cacher des cicatrices rouges ou foncées ?
Les dermatologues préfèrent utiliser le laser vasculaire (KTP ou à colorant pulsé), qui a démontré ses bénéfices quand la cicatrice de mastectomie est restée rouge ou pigmentée. Il peut être proposé aux patientes dès le troisième mois après l’opération. En détruisant les pigments qui colorent la cicatrice, « il améliore l’aspect général de la cicatrice et de la peau », dit la Dr Creusot. Compter une à deux séances (entre 100 et 250 € la séance).
Ce n’est pas la seule option possible : certains spécialistes utilisent aussi la lumière pulsée. La différence entre la lumière pulsée et le laser se situe au niveau de l’énergie du faisceau lumineux qui est projeté sur la peau. Le laser utilise un faisceau puissant d’une seule longueur d’onde, quand la lumière pulsée émet plusieurs longueurs d’onde d’énergie plus faible. Les protocoles qui intègrent des séances de lumière pulsée ont cependant montré une réelle efficacité. Comptez 80 à 150 € une séance de lumière pulsée.
La dermopigmentation pour les cicatrices blanches à la poitrine
La dermopigmentation est la principale option lorsque l’on souhaite couvrir le trait blanc qui persiste. À l’aide d’un dermographe, une aiguille stérile implante sous la peau un mélange de pigments qui redonnent à la cicatrice une couleur plus proche de celle de la peau. Tous les dermatologues n’y sont pas favorables, car il reste toujours une différence avec la couleur naturelle de l’épiderme, surtout si l’on bronze. Cela peut toutefois aider à atténuer certaines cicatrices que l’on n’a pas l’intention d’exposer au soleil, comme celles situées sous le sein.
Quelles solutions pour une cicatrice de mastectomie ancienne ?
Une cicatrice qui a déjà plusieurs années peut conserver du volume que l’on aimerait bien aplanir. C’est l’objectif des séances de lasers fractionnés. Ces derniers créent des micro-lésions dans la peau, provoquant la fabrication d’un nouveau collagène, et un remodelage en profondeur de la peau. Le dermatologue Jean-Michel Mazer privilégie le laser non-ablatif, plus doux : il agit en produisant de minuscules points de coagulation. « Le laser non-ablatif est un peu moins puissant que le laser dit ablatif, mais il est mieux toléré et permet de traiter en toute sécurité toutes les peaux », souligne-t-il. Il faut compter en moyenne cinq à six séances (d’un coût de 150 à 350 €), espacées de deux mois, même si le traitement peut être réévalué en cours de route.
L’option tatouage
Certaines femmes qui optent pour la reconstruction du sein peuvent demander à un artiste tatoueur de leur tatouer un mamelon en trois dimensions. Certains tatoueurs se sont également fait une spécialité de tatouer la zone de la cicatrice. Les médecins ne le déconseillent plus, à condition de prendre rendez-vous avec un tatoueur reconnu et inscrit au Syndicat national des artistes tatoueurs. « Il faut aussi être sûr que la cicatrice ait fini son évolution et qu’il n’y ait pas de grain de beauté à cet endroit », complète la Dr Creusot. Par sécurité, on attend donc un an après l’opération.