Tout savoir sur la radiographie pour bébé

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Radiologie pédiatrique : qu’est-ce qu’une radiographie et à quoi sert-elle ?

La radiographie fait partie des examens radiologiques d’imagerie médicale, avec le scanner, l’échographie, l’IRM ou encore le PET-Scan. La radiographie utilise les rayons X, qui traversent le corps et entrent en interaction avec les différents tissus.

Dr  Sylvain Breton, radiologue pédiatrique : Certains tissus – comme les os – stoppent complètement les rayons X et apparaissent en blanc sur la radiographie. D’autres les arrêtent très peu et apparaissent plutôt noirs. Tous les organes et tissus apparaissent donc dans différentes nuances de gris.

Elle permet surtout l’étude du squelette et des articulations mais aussi des poumons, et de l’abdomen, et est essentielle au médecin comme outil de diagnostic. 

Quels sont les dangers, risques ou effets secondaires d’une radiographie aux rayons x chez le tout petit ?

La radiographie est un examen qui utilise des rayons X, dits ionisants, qui interagissent avec les organes.
Leurs effets délétères à forte dose ont été mis en évidence dans les années 70/80, lorsque l’on prescrivait des radiographies régulières pour surveiller les scolioses chez l’enfant. « On a constaté à cette époque que les enfants suivis pour scoliose développaient davantage de cancer de la thyroïde, car les radiographies se faisaient de face, donc les rayons X arrivaient d’emblée sur la glande » explique le radiologue pédiatrique. Le lien a donc été rapidement établi, et les procédures se sont adaptées en conséquence : les radiographies de la colonne vertébrale ont été par la suite faites de dos, afin que l’atteinte de la thyroïde soit beaucoup plus faible. La « dose à l’organe » a donc été diminuée drastiquement, si bien qu’il n’existe aujourd’hui plus de corrélation entre le cancer de la thyroïde et les radiographies de la colonne vertébrale dans le cadre d’une surveillance de scoliose. 

Néanmoins, les propriétés ionisantes des rayons X font que la prudence est de mise, plus encore chez les enfants.

Dr Breton : Avant de prescrire un examen radiographique à un enfant, on évalue toujours la balance bénéfice/risque : est-ce que l’intérêt de l’examen est réel pour l’enfant? Si la réponse est oui, on s’arrange pour minimiser le nombre de clichés et la quantité de rayons.

Quelles sont les radiographies les plus courantes chez le bébé ou l’enfant, et quelles sont leurs indications ?

Les tout-petits sont couramment amenés à se faire prescrire une radiographie, pour diagnostiquer d’éventuels problèmes osseux ou pulmonaires. 

Hanche : quand faire une radio du bassin de bébé ?

La radiographie du bassin chez le bébé a pour but de diagnostiquer une luxation congénitale de hanche, plus connue sous le nom de dysplasie. Cet examen n’est pas systématique, mais est éventuellement prescrit après l’examen clinique du bébé, qui est un examen de dépistage obligatoire. La radio de la hanche n’est proposée qu’en présence de facteurs de risques, ou en cas de doute à l’examen clinique et en seconde intention après l’échographie des hanches, si les résultats de cette dernière ne sont pas très clairs.Elle est alors effectuée au 4e mois de l’enfant. 

Tête : la radio du crâne de bébé

La radiographie du crâne est proposée aux bébés en cas de suspicion de craniosténose. « Cette maladie correspond à la consolidation précoce des « sutures », à savoir les zones du crâne où l’ossature est plus fine, afin de permettre la croissance du crâne en même temps que celle du cerveau » explique le Dr Breton.

Radio pulmonaire : comment se passe la radio des poumons ?

La radiographie pulmonaire est indiquée chez le bébé dans toutes les situations d’infections pulmonaires ou bronchiques. « On recherche par exemple une complication d’une bronchiolite – telle qu’une pneumonie – qu’il est essentiel de dépister le plus rapidement possible » explique le radiologue.
En fonction de son âge, l’enfant est allongé, assis ou debout. « C’est un examen un peu délicat, surtout chez les plus petits, car pour bien visualiser les poumons, il faut qu’ils soient remplis d’air. Le cliché doit donc être pris à la fin de l’inspiration » explique le Dr Breton. Chez les bébés, les pleurs peuvent aider, car le tout-petit gonfle alors ses poumons de façon bien visible et le radiologue en profite pour prendre le cliché. « Mais bien évidemment, on ne provoque pas les pleurs du bébé s’il est calme, et les parents sont toujours présents à côté de lui pendant l’examen pour le rassurer » précise le spécialiste.

Colonne vertébrale

La radiographie de la colonne vertébrale est indiquée pour les enfant plus grands, à partir de 8 à 10 ans, lorsqu’une scoliose est suspectée à l’examen clinique. Une fois la scoliose diagnostiquée, des radiographies de contrôles doivent être effectuées régulièrement pendant toute la durée de la croissance de l’enfant. 

La radiographie du bébé est un exercice particulier, bien différent de celui de l’adulte.

Dr Breton :  D’une part il faut s’adapter à l’enfant, en prenant soin de le rassurer, avec un doudou, une tétine et la présence de ses parents, et d’autre part il faut adapter sa technique à la fragilité de l’enfant, en utilisant le moins de radiation possible.

Les parents sont toujours autorisés à rester avec leur enfant pendant toute la durée de l’examen, parfois pour aider le manipulateur en maintenant le bébé dans une position précise, mais surtout pour lui offrir une présence rassurante.

Dans le cadre de la radiographie du bassin : l’enfant ne doit rien avoir de métallique sur lui, car le métal arrête tous les rayons X et peut donc cacher la visibilité de la radiographie. Le bébé est donc entièrement déshabillé, et sans couche.
« Si c’est un garçon, ses testicules seront abritées derrière un petit cache plombé, afin d’éviter leur irradiation. Si c’est une fille en revanche, les ovaires étant plus haut dans le bassin, un cache empêcherait la bonne visibilité du cliché » explique le Dr Breton. 

Le bébé est ensuite allongé sur la table de radio, et des coussins ou des sacs de sables sont utilisés pour qu’il ne bouge pas trop. Le manipulateur ou un parent se tient à côté pour lui maintenir les jambes dépliées afin que l’angle de prise de vue soit le bon. « La personne qui se tient à côté du bébé pour le maintenir en position porte un tablier plombé afin d’être protégé des irradiations » précise le radiologue. Une fois l’enfant installé dans la bonne position, le médecin radiologue situé à distance de la console et derrière une vitre plombée enclenche la machine. L‘image est immédiatement visible sur l’écran, et le radiologue peut interpréter les résultats aux parents, qui repartent avec la radiographie et le compte rendu.

« En radiographie pédiatrique, on s’occupe non seulement de l’enfant, mais aussi et surtout de ses parents, avec leurs craintes et angoisses » rappelle le Dr Breton.



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