Prothèse pénienne ou implant pénien : c’est quoi et quel fonctionnement ?
Une prothèse pénienne – aussi appelée implant pénien – est un dispositif médical implanté dans les corps caverneux, chez les hommes présentant une dysfonction érectile résistante aux autres traitements. Intégré dans l’appareil génital masculin, il n’est donc pas visible de l’extérieur.
« Il permet au patient de retrouver une rigidité de la verge, lui permettant d’avoir des rapports sexuels avec pénétration » explique la Dre Dominique. Il s’agit d’un traitement définitif, qui ne peut pas être retiré par la suite, une évaluation psychologique est ainsi conseillée avant la pose. « Il faut également vérifier que le patient soit capable d’utiliser la prothèse et lui proposer pour cela une éducation technique » précise l’urologue.
Prothèse pénienne en silicone, en plastique, gonflable, rigide ou semi rigide : quelle est la meilleure ?
Il existe trois types de prothèses péniennes :
- L’implant gonflable à 3 compartiments. C’est le plus fréquemment posé. Il est composé de 2 cylindres positionnés chacun dans un corps caverneux du penis, d’un réservoir placé en intra-abdominal et d’une pompe interne localisée dans le scrotum à coté des testicules.
Dre Inès Dominique, urologue à Paris : Lorsque le patient souhaite avoir un rapport, il appuie sur la pompe dans le scrotum ce qui va permettre de remplir les cylindres d’eau et ainsi de rigidifier la verge. Lorsqu’il le souhaite, il peut dégonfler l’implant.
Il se rapproche le plus du fonctionnement « naturel » de la verge, mais il est plus complexe à poser, les risques de complications opératoires sont plus élevés, de même que les risques de dysfonctionnement de matériel plus élevé qui sont de 5% à 5 ans. Le risque d’érosion est en revanche moins élevé car il est dégonflé en dehors des rapports.
- L’implant semi-rigide (ou malléable), qui ne comporte ni pompe ni réservoir mais seulement 2 cylindres avec mémoire de forme. La verge reste donc toujours dans une certaine rigidité même en dehors des rapports et après abaissement manuel de la verge. « Ses avantages sont que l’intervention est moins complexe, les suites moins douloureuses, les risques de complication sont moins élevés, et qu’elle est plus facile à manipuler. Mais son principal inconvénient est que la verge reste toujours dans un état de semi rigidité ce qui peut gêner dans la vie quotidienne et augmente le risque d’érosion du matériel » explique la spécialiste.
- L’Implant gonflables à 2 compartiments : moins utilisé, il n’est constitué que de 2 cylindres et d’une pompe-réservoir.
« Il est important d’informer le patient que quelque soit le type de prothèse posée, il n’y aura pas d’érection du gland qui reste mou » précise l’urologue.
L’intervention se déroule au bloc opératoire, soit sous anesthésie générale soit sous péridurale, et dure environ 2 à 3 heures. L’hospitalisation dure environ 24 à 48 heures en l’absence de complications. La voie d’abord dépend du matériel choisi : « L’incision est réalisée soit au niveau pénoscrotal – donc entre la base du pénis et les bourses – soit au-dessus du pubis suivant la technique chirurgicale utilisée. Les cylindres sont placés à l’intérieur de la verge pour remplacer les corps caverneux du pénis » décrit la Dre Dominique.
Dans le cas des prothèses à 2 ou 3 compartiments, la pompe est placée dans le scrotum à côté des testicules et le réservoir est placé en intra-abdominal. L’implant n’est pas activé directement, mais seulement quelques semaines plus tard, le temps de la cicatrisation. Deux à trois semaines d’arrêt de travail sont généralement proposées après cette chirurgie.
Quelle durée de vie pour une prothèse pénienne ?
Dre Inès Dominique : La durée de vie d’un implant pénien gonflable est d’environ 5 à 10 ans suivant les patients, mais peut être plus longue en l’absence de dysfonctionnement de la prothèse.
L’implant semi rigide quant à lui, a une durée de vie illimitée en l’absence de complication.
Quel est le prix et la prise en charge d’un implant pénien ?
La prothèse pénienne est un traitement pris en charge par la sécurité sociale dans le cadre du traitement de la dysfonction érectile. Dans les structures publiques ou privées à but non lucratif, l’opération est entièrement prise en charge par la sécurité sociale et la complémentaire santé. Dans les établissements privés, le tarif est variable en fonction de chaque praticien.
Quels risques de complications ?
Si dans la majorité des cas, l’opération se déroule sans complication, il s’agit d’une intervention comportant des risques, que le patient doit impérativement connaitre avant l’intervention. « Le principal est le risque infectieux du matériel (2%), qui peut parfois nécessiter le retrait de l’implant » souligne la Dre Dominique. Il existe également des risques d’érosion du matériel nécessitant également son retrait.
Les autres risques sont : le risque d’hématome, le risque de douleurs chroniques, la possibilité de fracture de la prothèse, le risque de mauvais fonctionnement du matériel – panne mécanique –pouvant également nécessiter son changement ou son retrait.