Tiques : 7 choses à savoir sur ces parasites 

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Les tiques ne sont pas un sujet glamour. Elles ne sont pas belles à regarder, transmettent des maladies et sucent notre sang : pas de quoi nous faire rêver ! Mais elles ont aussi été responsables de 47 000 cas de maladie de Lyme en 2021 en France (soit une incidence de 71 cas pour 100 000 habitants selon Santé Publique France) ; il est donc indispensable de bien les connaître pour mieux s’en protéger.

Est-ce que la tique est un insecte ?

Non, les tiques ne sont pas des insectes ! Elles ont huit pattes, pas d’antennes, ne volent pas et ne sautent pas. Ce sont donc des arachnides, comme les araignées. Leur technique pour se nourrir du sang de leur proie consiste tout simplement à se cacher dans l’herbe ou dans le feuillage et à s’accrocher aux poils de chien, de chat ou aux vêtements des personnes qui s’en approchent.

« Les tiques peuvent vivre 6 ans et résistent aux températures extrêmes », ajoute le site de l’Association Lym’P.A.C.T (source 1). « Elles ont des prédateurs : elles peuvent être mangées par certains oiseaux, par des renards et par les poules », ajoute le Dr Raffetin, infectiologue et coordonnatrice du Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques Nord (CRMVT).

Deux grandes espèces de tiques

Il existe environ 850 espèces de tiques dans le monde, rapporte l’Association France Lyme sur son site internet (source 2). Au niveau mondial, les tiques se répartissent en deux grandes familles : les tiques molles (ou Argasidés) et les tiques dures (ou Ixodidés). En France, il existe 41 espèces de tiques dures. « La plus importante de par sa distribution et son rôle dans la transmission de maladies est Ixodes ricinus », écrit l’Association Lym’P.A.C.T.

Comment mordent les tiques ?

« Ces acariens parasites vivent dans les zones boisées et humides (forêts, tapis de feuilles mortes, broussailles…), mais sont aussi présents dans les prairies (herbes hautes), dans les parcs… », écrit le site de l’Assurance maladie (source 3).

« Grâce à leur appareil buccal (le rostre), les tiques s’accrochent à la peau des animaux (c’est pourquoi on parle de morsure de tique plutôt que de piqûre de tique). Il s’agit le plus souvent d’animaux sauvages (gibier, oiseaux, rongeurs…) et plus rarement d’animaux d’élevage (vaches, chevaux…) Une fois fixées à la peau, les tiques se gorgent de leur sang », explique l’Assurance maladie.

Lorsqu’elle pique, la tique émet une salive anesthésiante pour que l’hôte ne sente pas la morsure, puis « elle commence à découper la peau avec ses petites scies (les chélicères) et à enfoncer progressivement son hypostome pour atteindre un petit vaisseau », décrit l’Association France Lyme.

Larve, nymphe et tique adulte peuvent faire une morsure

Il faut savoir que les tiques peuvent mordre à chaque stade de leur développement : larve, nymphe et adulte. Chez les tiques adultes, seules les femelles mordent. Une fois qu’elle a mordu, la tique reste plantée dans la peau. La tique ne fait que 3 repas dans sa vie, à chaque stade de son développement.

Pourquoi le hêtre prédit la présence de tiques ?

Des chercheur.euse.s ont mis en garde contre un facteur de multiplication des tiques jusqu’ici peu connu à savoir la présence d’un arbre précis, le hêtre. La découverte ressort d’une étude publiée en 2021 dans la revue scientifique Parasites and Vectors (source 4), à partir de données relevées pendant quinze ans dans quatre sites d’altitude différente dans le Jura.

Les résultats ont montré que la production de graines par les hêtres est associée à une augmentation, deux ans plus tard, de la densité de tiques Ixodes ricinus infectées par la bactérie de la maladie de Lyme. L’explication a tout de suite été trouvée : si le nombre de graines au cours d’une saison augmente, l’abondance des rongeurs qui sont les principaux hôtes des tiques croît aussi l’année suivante. Ainsi, cela augmente la densité des tiques nymphes de type Ixodes ricinus, mais deux ans plus tard. Le constat est d’autant plus fort en période de flambée de production de graines, phénomène appelé « masting ».

Les chercheur.euse.s ont constaté qu’un passage entre une production de graines très basse et le niveau le plus élevé fait pratiquement doubler la densité des nymphes infectées. Selon eux, leurs résultats peuvent avoir une portée prédictive. Leurs conclusions se résument donc ainsi : « Il y aura beaucoup de tiques si les hêtres ont produit beaucoup de graines deux ans auparavant. »

Qu’est-ce qui attire les tiques chez l’homme ?

« Nous sommes très inégaux face aux piqûres de tiques », indique l’infectiologue. Certains vont se faire mordre beaucoup plus facilement que d’autres. « La composition de la sueur sur la peau entre probablement en en jeu, même s’il n’existe pas à ma connaissance assez d’études précises qui puissent l’affirmer. Il existe aussi probablement des variétés génétiques, qui font que certaines personnes vont être plus sensibles aux piqûres que d’autres ».

« Certaines personnes appliquent aussi très bien les conseils de prévention (chaussures montantes, pantalons rentrés dans les chaussettes, chemises à manches longues, répulsifs cutanés sur les parties découvertes…) lorsqu’elles sont dans des zones à risque », ajoute la spécialiste.

À savoir : les tiques préfèrent les endroits un peu humides du corps humain – elles vont donc se loger préférentiellement dans les plis comme derrière le genou, au niveau de l’aine, de la raie des fesses, derrière les oreilles…

Quels sont les risques d’une piqûre de tique pour l’humain ?

Si une tique contaminée par une bactérie mord un être humain, elle peut lui transmettre la bactérie responsable de la maladie.

« Les principaux agents pathogènes transmis par les maladies transmises par les tiques sont bactériens (Borréliose de Lyme, ainsi qu’une trentaine d’autres bactéries) ou viraux (diverses méningo-encéphalites), et peuvent infecter l’ensemble du corps. Les symptômes sont très variables, et peuvent se manifester de manière épisodique », rapporte l’Association Lym’P.A.C.T.

Toutefois, toutes les tiques ne sont pas contaminées. Par exemple, « après s’être fait piquer par une tique, il y a 95 % de chance que l’on ne développe jamais la maladie de Lyme. Seules 5 % des personnes développeront une infection clinique », souligne le Dr Raffetin. « Et dans les forêts, seules 15 % des tiques ont la Borrelia dans leur tube digestif ».

Comment la tique transmet-elle la maladie de Lyme ?

Il existe deux formes de transmission connues de la bactérie de type Borrelia, explique l’infectiologue :

  • La transmission transovarienne de Borrelia : « lorsqu’une femelle tique est enceinte, elle va transmettre la Borrelia à ses œufs. Et une fois que le bébé tique va naître, il va garder la bactérie toute sa vie (sans être malade) », explique-t-elle ;
  • La transmission par les animaux sauvages ou domestiques : les tiques qui se nourrissent sur certains animaux peuvent être contaminées par Borrelia. « Borrelia ne rend malade que les chiens, chats et chevaux. Les autres animaux peuvent être porteurs mais sans être malades, notamment les petits rongeurs, les écureuils, les oiseaux, les cervidés… ». À l’inverse, une tique contaminée par Borrelia qui se nourrit sur un animal peut aussi lui transmettre la bactérie.

Comment se protéger de tiques ?

Les saisons les plus à risque sont le printemps et le début de l’automne.

  • Pour bien vous protéger, portez des vêtements longs qui couvrent les bras et les jambes, si possible de couleur claire pour mieux repérer la tique sur le tissu. Porte des chaussures fermées ;
  • Si vous avez prévu de manger ou de faire une sieste, prenez une couverture ou un drap pour ne pas vous allonger directement sur l’herbe ;
  • Utilisez un répulsif adapté sur la peau et les vêtements ;
  • Évitez de marcher au milieu des herbes hautes et privilégiez les chemins balisés ;

Enfin, « après avoir été dans une zone à risque de tiques, même si l’on s’est bien protégé, il faut toujours s’inspecter pour voir si aucune tique ne s’est accrochée », conseille le Dr Raffetin, Veillez à contrôler l’ensemble de votre corps, sans oublier les aisselles, les creux de genou, le pubis, le nombril, le cuir chevelu et l’arrière des oreilles.

« Je conseille de s’inspecter le corps sous la douche : cela permet de voir des tiques de petite taille très difficiles à repérer (larves, nymphes) qui elles ne ressemblent parfois qu’à un point noir. Si l’on sent une sorte de petit relief sur la peau, il faut demander à quelqu’un de nous inspecter rapidement ».

Comment enlever une tique accrochée sous la peau ?

Si vous avez une tique sur le corps, vos proches vont probablement vous dire de l’enlever en mettant une goutte d’huile, d’alcool ou d’essence dessus, pour l’étouffer et l’obliger à sortir la tête toute seule. Or, ces techniques maison n’ont pas été validées par les experts. Les tiques peuvent survivre très longtemps sans respirer.

La seule solution pour retirer une tique : une pince adaptée

Si vous avez été mordu ou pensé avoir été mordu, rendez-vous le plus vite possible à la pharmacie pour vous procurer un tire-tique.

« On enlève la tique à l’aide du tire-tique, une sorte de petit pied de biche que l’on va venir glisser au niveau de l’insertion de la tique sur la peau. Puis on va tirer délicatement en faisant un mouvement de rotation, et la tique va s’enlever toute seule. N’oubliez surtout pas de tourner en tirant, sinon les pièces piqueuses de la tique, en forme d’éperon, vont rester accrochées sous la peau », conseille le Dr Raffetin.

« S’il est impossible de se procurer un tire-tique, il est également possible d’utiliser une pince à épiler, mais il faut faire attention à ne pas appuyer trop fort pour ne pas écraser la tique ». Le but est de décrocher la tique sans qu’elle ne se déchire.

Après l’avoir retirée :

  • Jetez-la dans les toilettes ou gardez-la dans un sac hermétique pour l’apporter à votre médecin ;
  • Rincez la zone de la morsure avec de l’eau et du savon ou passez-y de l’alcool pour bien désinfecter ;
  • Consultez votre médecin pour savoir comment surveiller les signes d’une éventuelle infection.



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