Tête plate chez le bébé (plagiocéphalie) : quoi faire ?

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Le crâne d’un nouveau-né est, on le sait, malléable. La souplesse des fontanelles est d’ailleurs un atout lors de l’accouchement car elle facilite le passage de la tête. Après la naissance, elle permet ensuite au cerveau de « grandir » petit à petit.

Qu’est-ce que la plagiocéphalie ou déformation du crâne chez bébé ?

La plagiocéphalie est une déformation du crâne de l’enfant caractérisée par une asymétrie donnant à la tête une forme oblique : on parle communément de « bébé à tête plate », indique la Haute Autorité de Santé (HAS) (source 1). Cet aplatissement de l’arrière du crâne du bébé est assez courant et se développe chez le nourrisson, pour lequel le crâne est relativement souple et grandit particulièrement vite.

On parle de brachycéphalie lorsque la déformation à l’arrière du crâne est symétrique. Elle peut également s’accompagner d’un élargissement important du crâne, et d’une croissance atypique en hauteur.

Source d’inquiétude pour les parents, ces déformations crâniennes positionnelles sont bénignes et disparaissent généralement naturellement vers l’âge de deux ans, assure la HAS. 

À quoi est dû ce syndrome de déformation crânienne chez l’enfant ?

Une déformation du crâne peut apparaître dans les premiers mois de vie. Il est de plus en plus fréquent : on estime qu’environ un enfant sur trois est touché.

Ses principales causes :

  • Le couchage sur le dos : cette position, qui est celle recommandée depuis une vingtaine d’années pour prévenir la mort subite du nourrisson, peut en effet favoriser le développement de cette malformation, notamment si l’enfant repose sa tête toujours du même côté lorsqu’il est allongé sur le dos pour dormir. Il n’est pour autant pas question de remettre en cause le couchage sur le dos. Coucher son bébé autrement que sur le dos augmente le risque de mort inattendue par étouffement ou par basculement sur le ventre. Une position réaffirmée par la HAS en mars 2020 ;
  • Les positions dans lesquelles on installe bébé ne sont pas assez variées : c’est le point de vue défendu par l’Association des centres référents pour la mort inattendue du nourrisson. Plutôt que le couchage sur le dos, il faut s’interroger sur le fait que le bébé soit trop souvent « empêché de varier ses postures », par exemple lorsqu’on l’installe longtemps dans des sièges normalement prévus pour le transport en voiture ;
  • Une mauvaise position du fœtus in utero : cette déformation congénitale rentre normalement dans l’ordre dans les semaines suivant la naissance, mais dans certains cas elle persiste.

Le syndrome de la tête plate peut être aggravé d’une torsion cervicodorsale, appelée torticolis du nourrisson.

Bébé a la tête aplatie : des conséquences uniquement esthétiques ?

Quelle qu’en soit l’origine, il est important de consulter si votre bébé a la tête plate, afin de déterminer la sévérité de cette « anomalie » . Dans la très grande majorité des cas, les déformations crâniennes disparaissent à l’âge de 2 ans avec une prise en charge adaptée. Une plagiocéphalie, si elle n’est pas corrigée, peut ne pas disparaître à l’âge adulte.

Ces dernières années, un débat sur les séquelles autres qu’esthétiques en cas de plagiocéphalie sévère, a émergé. « De nombreuses études se sont interrogées sur l’incidence d’un déséquilibre de la mâchoire avec problème d’occlusion, d’un trouble visuel, auditif, ou encore postural (scoliose) », explique Vincent Renard, chiropracteur. Des effets sur le plan psychomoteur ont été recherchés.

Face au nombre de cas de plagiocéphalie en hausse et à l’inquiétude des parents, la HAS a reconnu le syndrome de la tête plate comme une question de santé publique et a émis en mars 2020 de nouvelles recommandations.

Que faire quand bébé a la tête plate ? Et comment éviter ce syndrome ?

  • En prévention, « si le couchage sur le dos reste la position à adopter quand le nourrisson dort, le reste du temps il ne doit pas être constamment immobilisé pour éviter qu’il n’appuie sa tête toujours du même côté », insiste la HAS. Les cales tête, siège coques, coussins anti-tête plate sont par ailleurs déconseillés car ils empêchent l’enfant de bouger librement ;
  • Il est important de changer le plus possible les positions de votre enfant lorsqu’il est éveillé. Si vous lui donnez le biberon, alternez bras droit et bras gauche. Idem lorsque vous le portez. Pour ses activités de jeu au sol, installez-le sur un tapis avec des jouets autour de lui pour l’inciter à regarder sur les côtés. Évitez les arches de jeu et les mobiles qui vont fixer son attention en un endroit unique (source 2) ;
  • Des exercices de kiné pour aider l’enfant à se tourner du bon côté sont généralement proposés ;
  • Le recours à l’ostéopathie est également vivement conseillé : à l’aide de manipulations précises mais douces, l’ostéopathe restaure la forme du crâne et redonne de la mobilité à l’enfant ;
  • Quant à l’association française de chiropraxie, elle tient à souligner l’apport de cette pratique manuelle, qui prévient et traite les dysfonctionnements de l’appareil locomoteur :

Le chiropracteur effectuera des mesures pour évaluer le degré de sévérité de la déformation et adaptera son traitement en conséquence en travaillant également sur le torticolis et les chaînes musculaires. Il peut intervenir sur le nouveau-né dès ses premières heures de vie. Deux à trois séances sont généralement nécessaires pour diminuer la plagiocéphalie.

S’il n’y a pas d’amélioration, on peut recommander un casque moulant (orthèse crânienne)

En l’absence d’amélioration de la déformation crânienne après une prise en charge adaptée, le médecin doit orienter l’enfant le plus tôt possible vers un centre de compétences ou de référence des malformations craniofaciales (filière de santé maladies rares tête et cou). Un casque moulant (orthèse crânienne) qui permet à la tête de reprendre sa forme peut alors être recommandé.



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