Tatouage : la technique du laser pour l’enlever

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enlever un tatouage

Même si la France n’a pas vraiment la culture du tatouage comme certains pays du Nord, il n’empêche, le phénomène prend de l’ampleur. Avec leur corollaire direct : le détatouage, lui aussi en augmentation. Le Dr Thierry Fusade, dermatologue, le confirme :

 On me demande de plus en plus de détatouage, pas forcément pour ne plus avoir de tatouage du tout. Parfois, la personne veut juste en changer car le tatouage ne correspond plus à son état d’esprit. 

Comment enlever un tatouage permanent avec le laser ?

Pour enlever un tatouage, le dermatologue ou le médecin esthétique va utiliser la méthode du laser, un acte médical qui vise à effacer tout ou partie d’un tatouage ou à l’atténuer le plus possible.

« Il s’agit d’un impact photomécanique. L’idée est de fragmenter les gouttes d’encre dans la peau, jusqu’à ce qu’elles arrivent à la taille critique de 5 ou 10 microns : elles sont alors résorbées par l’organisme. L’objectif est de faire de la poussière d’encre », explique le Dr Jean-Michel Mazer, dermatologue.

À savoir : le détatouage ne peut être réalisé pour un tatouage qui n’a pas encore totalement cicatrisé, à savoir qui date de moins de 3 mois.

Les différents lasers de détatouage

Le choix du laser – qui se caractérise entre autres par sa longueur d’onde – se fait en fonction de la couleur du tatouage :

  • Pour atteindre la couleur rouge dans la peau, il faut un laser KTP. Les oranges ou marron sont aussi traités avec le laser Yag ;
  • Pour atteindre du bleu ou du vert : souvent un laser Alexandrite ;
  • Pour atteindre du noir : laser Alexandrite ou Yag.

Se faire détatouer au laser Q Switch ou au laser picoseconde ?

Côté technologie, le Q Switch – pour lequel on peut avoir du KTP, de l’Alexandrite ou du Yag – est couramment utilisé. Mais il existe un débat entre experts sur les avantages comparés des technologies du Q Switch ou du laser dit « picoseconde », le plus récent, qui est également le plus rapide… Et le plus cher.

  • D’un côté, le Q Switch est moins cher mais le traitement dure plus longtemps car on ne peut faire des séances que tous les deux mois, le temps que les croûtes induites par le laser soient cicatrisées ;
  • De l’autre, le picoseconde permet de faire des séances plus rapprochées – tous les mois – ce qui compte quand, dans une durée totale de traitement, on passe de deux ans à un an ; mais il est plus cher. Le Dr Mazer, partisan du picoseconde, explique : « de 20 à 30 % des patients arrête le traitement avant la fin, en raison de la durée de ce dernier. Je pense que le gain de temps du picoseconde est un avantage important ».

Détatouage au laser : quels risques et effets indésirables ?

Au cours du détatouage et dans les jours qui viennent peuvent survenir des complications, note l’Assurance maladie (source 1) :

  • « Une suffusion hémorragique (présence de traces de sang sous la peau) et des croûtes sont quasi systématiques avec les lasers Q-switched ;
  • Une réaction d’œdème (gonflement), voire la formation de bulles est possible avec les lasers picosecondes ;
  • Des réactions urticariennes locales ou allergiques sont probables ».

Après plusieurs jours, d’autres effets indésirables peuvent être observés : troubles pigmentaires, modifications de la texture de la peau et des cicatrices, résultats insuffisants, surtout pour les tatouages polychromes (assombrissement des tatouages, pigments résiduels, images fantômes…).

« Le détatouage par laser est contre-indiqué si le tatouage a été réalisé par poudre d’armes à feu en raison d’un risque de micro-explosions pouvant laisser des cicatrices », précise l’Assurance maladie.

Douleur : est-ce que le détatouage laser fait mal ?

Le détatouage laser est souvent douloureux, à l’image du tatouage. Une crème anesthésiante est souvent prescrite pour limiter la douleur.

Les tatouages bleus et verts plus difficiles à faire partir

Même si chaque tatouage est unique, Il faut savoir qu’un tatouage noir s’efface plus facilement qu’un tatouage coloré. Les plus difficiles à enlever sont les bleus et les verts.

Le laser picoseconde est surtout intéressant en Alexandrite pour traiter le noir, mais aussi le bleu et le vert, qui sont les couleurs les plus difficiles à faire partir, explique le Dr Mazer.

À savoir : le picoseconde est également indiqué pour traiter les “restes” de tatouage – les dermatologues parlent quelquefois d’effet “fantôme” –, ces particules qui font comme un voile léger résistant au Q Switch.

Enfin, il faut tenir compte de la pigmentation de la peau. Sur une peau foncée, le laser Q Switch en version KTP sera trop absorbé par la mélanine et risque d’entraîner une dépigmentation. Il faut donc alors favoriser les lasers Alexandrite ou Nd Yag. Mais les tatouages rouges ne répondent qu’au KTP… Il est donc très difficile d’enlever un tatouage rouge sur une peau très pigmentée », précise encore Jean- Michel Mazer.

Combien de séances nécessaires pour retirer un tatouage ?

Tous les consultants insistent sur un point :

Il est compliqué de prévoir de façon exacte le nombre de séances nécessaires pour faire partir un tatouage, surtout quand le tatouage est polychrome, avec beaucoup de couleurs différentes, précise le Dr Fusade.

Par exemple, un tatouage vert résulte de compositions de pigments qui, bien que donnant la même teinte, peuvent être très différentes. Le dermatologue peut difficilement faire la différence en amont, et les couleurs ne partiront pas à la même vitesse selon leurs molécules de base.

Dans tous les cas le traitement reste long, et il faut anticiper son détatouage.

Quel prix pour un détatouage au laser ?

Les tarifs sont les suivants :

  • Avec le Q Switch, compter de 5 à 15 séances espacées de deux mois. La grande majorité des tatouages demande moins de 10 séances. De 150 à 300 € la séance ;
  • Avec un laser picoseconde, compter un peu moins de séances pour un même tatouage (par exemple 12 plutôt que 15 en Q Switch), espacées d’un mois. De 300 à 400 € la séance.

Renseignez-vous auprès de votre dermatologue

« Le tatouage étant considéré comme un acte esthétique, les séances de laser pour détatouage ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie. Informez-vous auprès du dermatologue sur le nombre de séances nécessaires et leur coût avant de vous engager dans un processus de détatouage », recommande le site de l’Assurance maladie.

Cacher un tatouage par un autre tatouage, une bonne idée ?

« Il faut que le nouveau tatouage recouvrant soit deux à trois fois plus grand que le premier tatouage, si l’on veut avoir un résultat esthétique », explique Loïc, tatoueur professionnel. Le dessin du second tatouage sera forcément conçu en fonction du premier. On ne peut que monter les couleurs, impossible de faire un tatouage clair sur un tatouage foncé. Parfois, une séance de laser peut être utile pour ajuster, estomper.



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