Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ?

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Maladie endocrinienne la plus répandue chez les personnes menstruées, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est encore trop peu connu. Pourtant, d’après l’association Esp’OPK, première association française et européenne à lutter contre ce syndrome, une personne menstruée sur 7 en serait atteinte, et une personne sur 10 selon l’Inserm. Le syndrome des ovaires polykystiques serait également la première cause d’infertilité féminine. Mais concrètement, le SOPK, c’est quoi ?

Quels sont les causes et symptômes du SOPK ?

Le syndrome des ovaires polykystiques serait lié à un dérèglement hormonal, provoquant une surproduction d’androgènes et entraînant ainsi une élévation du taux de testostérone dans le sang. Ainsi, selon l’Inserm, 1 femme sur 10 serait touchée par ce syndrome et la moitié d’entre elles seraient infertiles.

La plupart des symptômes du SOPK peuvent sembler « communs » aux personnes menstruées, ce qui peut expliquer qu’on mette parfois énormément de temps à le diagnostiquer. Selon Caroline Bernard, présidente de l’association Asso’SOPK, ces symptômes « pourraient ne pas avoir d’importance pour la majeure partie des personnes concernées [et] passer inaperçus ». Toujours selon elle, « on naît SOPK […] mais ça se développe à la puberté ». C’est un syndrome qui varie pour chaque personne et, tout comme l’endométriose, il est unique à chacun, ce qui le rend d’autant plus difficile à diagnostiquer.

Des symptômes communs

Le premier symptôme du syndrome des ovaires polykystiques est une anovulation, ou des règles irrégulières. Si les règles mettent généralement plusieurs années à devenir régulières, l’anovulation se manifeste par un bouleversement des cycles menstruels : soit des cycles de moins de 35 jours, soit de plus de 35 jours, soit une absence totale de règles.

Le syndrome des ovaires polykystiques peut également se manifester par ce qu’on appelle une hyperandrogénie, c’est-à-dire une hyperpilosité pour 70 % des femmes, ainsi qu’une alopécie ou chute de cheveux précoce. Les femmes souffrant de SOPK présenteront souvent une pilosité masculine, c’est-à-dire des poils sur la poitrine, le dos, le ventre et entre les cuisses.

Enfin, le dernier symptôme du SOPK, c’est la présence de follicules sur les ovaires : plus d’une vingtaine. Mais si le SOPK met autant de temps à être diagnostiqué, c’est déjà parce que la présence de follicules n’est pas quelque chose de rare chez une jeune femme de 16 ou 17 ans. Hors, il faut compter environ 8 ans après les premières menstruations pour prendre en compte la taille des ovaires, selon Justine Hugon-Rodin, gynécologue à l’hôpital Paris Saint-Joseph interrogée par National Geographic. Ce qui fait qu’il faudrait attendre en théorie qu’une personne menstruée à 12 ans ait 20 ans pour pouvoir lui diagnostiquer un syndrome des ovaires polykystiques.

Quelles sont les complications du SOPK ?

Malheureusement, puisqu’il est encore compliqué de le diagnostiquer, il n’y a pas à ce jour de traitement pour le syndrome des ovaires polykystiques. C’est un syndrome qui évolue avec le temps et, selon Caroline Bernard, si le diagnostic est posé trop tard, et qu’il n’y a pas de régulation ni de réduction de la testostérone, cela peut créer du diabète, de l’hypertension ou encore des cancers. Le SOPK entraînant également des fluctuations de poids importantes, celles-ci peuvent également être à l’origine de diabète, qui peut causer de l’infertilité. 50 % des femmes atteintes de SOPK ne seraient pas diagnostiquées, selon Esp’OPK.

Pour les personnes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques, une bonne hygiène de vie, incluant la pratique régulière de sport, est essentielle. Selon le site de l’assurance maladie, il est possible de prendre une pilule œstroprogestative afin de réduire l’hyperandrogénie. Cette contraception est utilisée comme première approche, afin de réduire le taux d’androgènes, réguler les cycles menstruels, réduire l’acné, la chute des cheveux et l’hyperpilosité. Cependant, la pilule peut ne pas avoir d’effet ou ne pas être supportée par la personne atteinte d’un SOPK. D’autres traitements peuvent être envisagés selon ameli.fr, néanmoins « les traitements hormonaux associant l’acétate de cyprotérone et d’éthinylestradiol […] augmentent le risque de thrombose veineuse ou artérielle et le risque de survenue de méningiome, tumeur bénigne des méninges du cerveau ».

Un syndrome à suivre de près

Parmi toutes les complications liées au SOPK, les personnes en souffrant doivent être suivies par un médecin, notamment à cause des risques de surpoids, qui entraînent un risque cardiovasculaire. Il est donc très important de suivre la glycémie, le taux de cholestérol sanguin ou encore la tension artérielle, l’augmentation de la glycémie pouvant conduire à un diabète de type 2. En cas d’infertilité, il est également possible d’être pris en charge et de prendre des médicaments afin de provoquer l’ovulation. Bien qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement pour le SOPK, de nombreux travaux de recherches et d’études sont en cours. La présidente de l’association Asso’SOPK, Caroline Bernard, insiste sur l’importance d’un suivi régulier après un diagnostic : de trop nombreuses femmes sont diagnostiquées avec un syndrome des ovaires polykystiques et, faute de traitement ou de solutions miracle, se retrouvent livrées à elles-mêmes.





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