Qu’est-ce que la dyspepsie ?

by



malventre3

Définition : qu’est-ce que la dyspepsie fonctionnelle ?

La dyspepsie est définie comme étant un trouble digestif caractérisé par un inconfort – voire une douleur – chronique localisé sur la région épigastrique, qui se traduit par une impression de mal digérer. 
Ces symptômes étant assez courants, ils peuvent dans certains cas être liés à une pathologie organique, auquel cas la dyspepsie en est l’un des symptômes. On ne parle de dyspepsie fonctionnelle que lorsque la dyspepsie n’est attribuable à aucune pathologie organique, et que l’on n’en identifie pas de cause évidente. 

Dr Paul Benfredj, médecin gastro-entérologue : La dyspepsie fonctionnelle est une notion assez flou et mal connue. On dit parfois que c’est le « pendant haut » du syndrome de l’intestin irritable (SII).

Quelles sont les causes possibles de dyspepsie fonctionnelle ?

Bien que la dyspepsie fonctionnelle n’ait à priori aucune cause identifiable, il existe quelques facteurs de risques à sa survenue. 

Un traitement ou une infection : « Il arrive qu’une dyspepsie fonctionnelle apparaisse après un traitement médicamenteux, en particulier un anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) ou après certaines infections souvent de type gastro entérite » indique le gastro-entérologue. 

Helicobacter pylori : S’il est difficile de savoir si la bactérie peut être responsable d’une dyspepsie chez un patient porteur, il semblerait qu’une petite proportion d’entre eux voient leurs symptômes disparaître après son éradication. « La recherche d’helicobacter pylori fait donc partie des examens que l’on peut faire en cas de dyspepsie fonctionnelle, bien que ce ne soit pas une cause majeur reconnue » souligne le spécialiste,

Le diabète : « Le diabète peut être responsable d’un défaut de vidange gastrique appelé gastroparésie, que l’on peut assimiler à une dyspepsie sévère » explique le Dr Benfredj. 

Quand parle-t-on de dyspepsie nerveuse ?

Comme c’est le cas pour beaucoup de troubles digestifs – notamment le SII – on estime que l’aspect psychologique (stress, angoisses, anxiété, nervosité) peut jouer un rôle dans l’apparition ou l’aggravation d’une dyspepsie. « Le terme de dyspepsie nerveuse n’est pas breveté ni utilisé médicalement. On dit plutôt que la dyspepsie a souvent des relations avec la nervosité » précise le gastro-entérologue. 

Nausées, ballonnements, douleur d’estomac, rots, satiété précoce … : les nombreux symptômes de la dyspepsie

La dyspepsie se caractérise par une difficulté de digestion associée à une sensation de réplétion gastrique rapide. « Le patient se sent très rapidement rassasié et peut avoir du mal à terminer un repas de taille normale » traduit le gastro-entérologue. 
Cette satiété précoce s’associe souvent à des éructations et parfois à des douleurs et/ou brûlures localisées dans la région épigastrique, ou oeso-gastroduodénale. 
C’est donc un trouble de l’appareil digestif supérieur, à la différence du SII qui concerne l’appareil digestif inférieur. 

Est-ce que la dyspepsie fatigue ?

La fatigue ne fait pas partie des symptômes de la dyspepsie. « Cependant, lorsque la dyspepsie est dite nerveuse, la fatigue peut être liée à l’anxiété ou au stress » précise le Dr Benfredj. 

Quelle différence avec une gastrite ?

« Très souvent les patients souffrant de dyspepsie utilisent le terme de gastrite, mais il faut bien distinguer les deux pathologie » insiste le Dr Benfredj.

Dr Benfredj : La gastrite est généralement asymptomatique et découverte de façon fortuite. Les patients atteints de gastrite ont tendance à lui imputer leurs symptômes de dyspepsie alors que ce sont deux choses distinctes. 

La gastrite se caractérise par une inflammation des cellules de l’estomac, ce qui n’est pas le cas de lors d’une dyspepsie. 

Diagnostic : quel examen ?

En premier lieu, le médecin effectue une anamnèse et un examen clinique complet du patient, afin de déterminer si la dyspepsie est fonctionnelle ou potentiellement liée à une pathologie digestive. 
S’il penche pour la dyspepsie fonctionnelle, il pourra rechercher : un diabète ou la présence d’helicobacter pylori

S’il soupçonne une éventuelle pathologie digestive, il prescrira des examens complémentaires. C’est généralement le cas si : 

  • Le patient a plus de 45 ans : âge à partir duquel les risques de cancers de l’oesophage ou de l’estomac augmentent,
  • Si le sujet est plus jeune : en présence d’un amaigrissement significatif ou d’une anémie,
  • En cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer digestif.

L’examen proposé est alors la fibroscopie gastrique – ou gastroscopie – avec biopsie, qui permet de vérifier l’état de la paroi gastrique et duodénale. « Gastroscopie et fibroscopie peuvent aussi être proposés en première intention, sans qu’il n’y ai forcément de suspicion de pathologie plus sérieuse » précise le spécialiste. 

Traitement : comment soigner la dyspepsie ?

La prise en charge de la dyspepsie fonctionnelle est envisagée, dès lors que d’éventuelles causes organiques sont écartées.
Cette prise en charge est souvent délicate et ne donne pas toujours les résultats escomptés. 
Elle débute toujours par la mise en place de quelques mesures hygiéno-diététiques simples, et s’ils ne suffisent pas, un traitement médicamenteux peut être proposé pour soulager les symptômes. 

Alimentation et habitudes alimentaires : Quels aliments éviter en cas de dyspepsie ?

Les conseils hygiéno-diététiques de base sont :

  • Fractionner les repas et éviter les repas trop copieux,
  • Eviter les boissons gazeuses,
  • Limiter la prise de boissons pendant les repas, et préférer boire entre les repas,
  • Limiter les boissons riches en caféine,
  • Eviter de porter des vêtements qui serrent la taille,
  • Limiter tant que possible l’alcool et le tabac,
  • Pratiquer une activité physique régulière,
  • Retrouver un poids de forme en cas de surpoids ou d’obésité.

Et bien que la célèbre boisson Pepsi-cola ait été nommée ainsi pour ses supposés bienfaits sur la dyspepsie, elle n’a jamais fait preuve de son efficacité, bien au contraire, puisqu’elle contient à la fois du gaz et de la caféine, deux éléments aggravants ! 

Quels médicaments ?

En première intention, lorsque la dyspepsie est accompagnée de douleurs, on propose aux patients des médicaments qui agissent sur l’acidité, tels que les antiH2 ou les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP). 

S’il y a peu de douleurs mais essentiellement un inconfort digestif, des prokinétiques (dompéridone ou métoclopramide) peuvent être proposés. 

Si Helicobacter pylori a été détectée, un traitement antibiotique est mis en place pour l’éradiquer. 

« Si rien de tout cela ne fonctionne, les possibilités de traitement se réduisent. De nombreux essais sont en cours mais aucun ne donne pour l’instant de résultats très probants » regrette le spécialiste. 

D’autres approches peuvent alors être envisagées : 

  • L’hypnose pourrait fonctionner chez certains patients,
  • Des antidépresseurs de type imipramine ou Venlafaxine à petite dose : qui ont d’une part un effet anxyolitique, mais qui agiraient aussi sur la motricité gastrique,



Source link

Related Posts

Leave a Comment