Qu’appelle-t-on l’asthme du nourrisson ?

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Asthme du nourrisson : définition

L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui se caractérise par la survenue d’épisodes (crises) de gêne respiratoire (essoufflement), de respiration sifflante et de toux. « On parlera d’asthme du nourrisson à partir de trois manifestations respiratoires sifflantes avant l’âge de trois ans, précise le Dr. Clarisse Santos. Il peut être transitoire et disparaître ou persister dans le temps ».

Épidémiologie

Selon Santé Publique France, la prévalence de l’asthme chez l’enfant est située aux alentours de 10 %, ce qui en fait la première maladie chronique pédiatrique. La fréquence de l’asthme ne cesse d’augmenter chez les plus jeunes en raison de plusieurs facteurs environnementaux : pollution, tabagisme passif, etc.

À partir de quel âge peut se déclencher l’asthme du nourrisson ?

Les premiers signes d’asthme peuvent apparaître dès les premiers mois de vie du nourrisson.

Quels sont les symptômes de l’asthme du nourrisson ?

Chez le nourrisson, les crises d’asthme surviennent fréquemment après une infection virale des voies aériennes supérieures ou inférieures .

La crise d’asthme se caractérise par :

  • des difficultés respiratoires (dyspnée aiguë) survenant préférentiellement au cours du sommeil ou la nuit,
  • de la toux,
  • une respiration sifflante et rapide.

On qualifie le plus souvent les crises d’asthme du nourrisson de bronchiolites ou de bronchites asthmatiformes, ajoute le Dr. Clarisse Santos.

Quels sont les facteurs de risque ?

Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue d’asthme chez le bébé :

  • la présence d’un terrain atopique au 1er degré : c’est-à-dire des antécédents familiaux d’asthme, d’eczéma, de rhinite allergique ou d’allergie alimentaire d’un parent ou d’un membre de la fratrie.
  • la prématurité : un bébé né avant 37 semaines d’aménorrhée,
  • des antécédents de maladie respiratoire néonatale,
  • le tabagisme pendant et après la grossesse.

Causes : quels sont les facteurs déclenchants et aggravants ?

La survenue de crises d’asthme chez le nourrisson est favorisée par :

  • les infections saisonnières : « les infections virales respiratoires sont le premier facteur déclenchant de l’asthme, rappelle le Dr. Clarisse Santos. Globalement, tous les virus avec un tropisme respiratoire peuvent fragiliser les bronches et déclencher un asthme. Je pense notamment au virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de la bronchiolite ».
  • la pollution de l’air,
  • le tabagisme passif,
  • les conditions climatiques,
  • les allergies, même si elles sont rares chez l’enfant de moins de 3 ans.

Quel est le diagnostic ?

Le diagnostic d’asthme de l’enfant de moins de 36 mois est essentiellement clinique. On évoquera l’asthme du nourrisson devant la répétition d’au moins trois épisodes de toux et de sifflements avant l’âge de 3 ans. Ces épisodes étant souvent favorisés par les infections virales ou les irritants, en particulier le tabagisme dans l’environnement. « L’asthme du nourrisson est une entité à part entière qui peut se résoudre avant l’âge scolaire ou correspondre à une « vraie » maladie asthmatique et persister », précise la spécialiste.

Lors de la consultation, le médecin généraliste ou le pédiatre interrogera également les parents sur les symptômes, la fréquence des crises d’asthme, l’existence d’un terrain atopique ou non dans la famille (eczéma, allergies alimentaires, rhinite allergique, etc.), les facteurs déclenchants, etc. « Une radiographie du thorax peut être prescrite en complément afin de confirmer le diagnostic et de ne pas passer à côté d’une autre pathologie qui pourrait être évoquée sur des anomalies radiographiques (pneumopathie, déficit immunitaire, mucoviscidose ou certaines cardiopathies…), ajoute le Dr. Clarisse Santos. Chez les enfants asthmatiques, la radio du thorax est la plupart du temps normale ».

Allergies et crise d’asthme chez l’enfant

Même si elles sont rares chez l’enfant avant l’âge de trois ans, les allergies (aux acariens, aux pollens, aux poils d’animaux, aux moisissures, etc.) peuvent également être des facteurs déclenchants de l’asthme. « Lorsque les symptômes font évoquer un terrain allergique et que les manifestations respiratoires sifflantes durent dans le temps, le médecin qui suit l’enfant peut prescrire une prise de sang pour dépister les allergies ou adresser le jeune enfant à un spécialiste pour réaliser un bilan allergologique, confirme la pneumo-pédiatre. Celui-ci consiste à identifier le ou les allergènes responsables d’une réaction allergique grâce à des tests cutanés ». Si votre enfant est allergique, il faudra alors éviter autant que possible l’exposition aux allergènes identifiés.

Mise en place d’un traitement de fond

Lors du diagnostic de la maladie asthmatique, un traitement de fond sera mis en place. « D’une durée minimale de trois mois, celui-ci repose sur la prise de corticostéroïdes inhalés, explique le Dr. Santos. Ces produits sont administrés à l’enfant sous forme d’aérosol-doseur par l’intermédiaire d’une chambre d’inhalation et d’un masque facial. Il est également possible d’administrer les corticoïdes inhalés via un nébulisateur ». L’objectif du traitement de fond est de faire disparaître progressivement l’inflammation des bronches, de diminuer la fréquence des manifestations respiratoires ou de les faire cesser, et d’améliorer la qualité de vie de l’enfant : arrêt de la toux nocturne et de la toux à l’effort ou à l’agitation.

L’assurance maladie rappelle que pour qu’un traitement de fond soit efficace, il est important de :

  • le prendre tous les jours,
  • bien respecter les doses prescrites et la fréquence indiquée sur l’ordonnance (ex. : 2 bouffées, 2 fois par jour),
  • ne pas modifier les prescriptions médicales,
  • continuer les prises jusqu’à la fin de la durée préconisée (même si les crises ont cessé).
     

Le traitement de la crise d’asthme

Le traitement de la bronchiolite repose habituellement sur le nettoyage des fosses nasales avec du sérum physiologique et une hydratation correcte de l’enfant.

En cas de crise d’asthme, l’utilisation de médicaments bronchodilatateurs peut permettre de soulager les difficultés respiratoires, les sifflements et la toux. Chez le bébé et le jeune enfant, il est nécessaire d’utiliser une chambre d’inhalation munie d’un masque facial.

« Ce traitement est parfois associé à des corticoïdes par voie générale s’il existe des signes de gravité, précise le Dr. Santos. Une bronchiolite ou une crise d’asthme sévère peut requérir un traitement par de l’oxygène en cas d’hospitalisation ».

À partir de quel âge peut-on utiliser de la Ventoline ?

Médicament bronchodilatateur, la Ventoline peut être administrée dès le plus jeune âge, lorsque les premiers symptômes de crise d’asthme apparaissent.

Complications : quels sont les signes de gravité d’une crise d’asthme ?

Certaines crises d’asthme sévères peuvent nécessiter d’hospitaliser le jeune enfant. Il est important de consulter son médecin rapidement ou de se rendre aux urgences lorsque votre enfant :

présente des signes de lutte pour respirer – battement des ailes du nez, tirage entre les côtes, balancement entre le thorax et l’abdomen – ou respire très vite,

– a les lèvres qui bleuissent (signes de détresse respiratoire),

– est somnolent ou présente des troubles de la conscience,

mange et boit difficilement (risque de déshydratation).

Quelle est l’évolution de l’asthme chez le nourrisson ?

La maladie asthmatique est souvent transitoire chez le nourrisson.

Jusqu’à quel âge mon enfant peut-il faire de l’asthme ?

« Souvent, l’asthme s’arrête avant l’âge scolaire (6ans). Mais, il arrive qu’il persiste et s’installe dans le temps, explique le Dr. Clarisse Santos. Il est difficile de savoir à l’avance comment cela va évoluer. En revanche, un enfant qui présente certaines prédispositions comme des signes d’atopie (asthme maternel, eczéma, allergies) a plus de risques de rester asthmatique ».

Comment utiliser un aérosol-doseur (spray) et une chambre d’inhalation?

Pour que l’administration du médicament soit efficace :

  • installez-vous calmement avec votre enfant,
  • secouez l’aérosol-doseur puis placez l’embout dans l’ouverture de la chambre d’inhalation,
  • positionnez le masque sur le visage de votre enfant et assurez-vous de sa bonne étanchéité autour du nez et de la bouche. Une mauvaise étanchéité réduit en effet de façon importante la dose de produit délivrée et donc l’efficacité du traitement,
  • pressez l’aérosol-doseur pour libérer une bouffée de médicament,
  • maintenez le masque en place le temps que votre enfant ait pris 5 à 10 inspirations,
  • répétez l’opération autant de fois que nécessaire à partir de la deuxième étape en fonction du nombre de bouffées prescrites.



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