Quand et comment se déroule la fécondation ?

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La fécondation chez la femme : définition

La fécondation correspond à la fusion des gamètes mâle et femelle, à savoir au moment où le spermatozoïde de l’homme réussit à fusionner avec la membrane cellulaire de l’ovocyte de la femme. La fécondation est considérée comme terminée lorsque le spermatozoïde est phagocyté par l’ovule, libérant ainsi son matériel génétique – à savoir les chromosomes paternels -qui se mélange à celui de l’ovocyte pour mener à la formation du zygote, une nouvelle cellule au patrimoine génétique unique.

Quand-est-ce que la fécondation commence après un rapport sexuel ?

« Il est tout d’abord essentiel de comprendre que pour qu’il puisse y avoir fécondation, il faut nécessairement qu’il y ait eu un rapport sexuel aux alentours de l’ovulation et qu’il y ait des spermatozoïdes fécondants » explique la Dre Letombe. La vraie question à se poser est donc : à quel moment du cycle la femme ovule-t-elle, et durant combien de temps l’ovule est il fécondable ?
Pour rappel, le cycle menstruel débute au premier jour des règles.
« Lorsque l’on a un cycle régulier, l’ovulation arrive vers le 13è à 14è jours, car elle a lieu 14 jours avant les règles qui suivent » indique la gynécologue. Certaines femmes ont un cycle très court, et peuvent ovuler pile le dernier jour de leurs règles. D’autres ont à l’inverse un cycle long, et peuvent n’ovuler qu’une vingtaine de jours après le début du cycle. A moins d’être parfaitement bien réglée, il est donc souvent difficile de connaître précisément son jour d’ovulation, et prendre sa température le matin ne peut renseigner qu’à postériori, puisque la température n’augmente qu’après l’ovulation.

Dre Brigitte Letombe, gynécologue médicale : Il faut savoir que l’ovule est fécondable pendant 24 heures seulement après l’ovulation. Pour qu’il y ait fécondation, le rapport sexuel doit avoir lieu au plus tard dans les 24 heures qui suivent l’ovulation.

Les femmes qui suivent leur courbe de température supposent que la fécondation a eu lieu lorsque la température reste supérieure à 37 degrés à la fin de leur cycle. “Mais cela confirme uniquement qu’il y a eu ovulation et pas forcément fécondation. Un test de grossesse est donc toujours nécessaire pour confirmer l’éventuelle mise en route de celle-ci” rappelle la Dre Letombe.

Les étapes de la fécondation de l’ovocyte

Après le rapport sexuel et l’éjaculation, quelques centaines de millions de spermatozoïdes contenus dans le liquide séminal vont entrer en compétition les uns avec les autres pour se frayer un chemin dans l’utérus et vers l’ovule. “Rappelons que des spermatozoïdes peuvent rester mobiles voire fécondants jusqu’à 5 jours en période pré-ovulatoire” précise la gynécologue. Seuls 1% d’entre eux réussissent à pénétrer dans la cavité utérine, pour poursuivre leur trajet vers le tiers externe des trompes de Fallope, où ils viennent à la rencontre de l’ovule fraîchement expulsée de son follicule.
Un seul spermatozoïde parmi les millions présents, va finalement parvenir à rencontrer l’ovule et à s’y introduire après avoir percé sa membrane extérieure : c’est la fécondation. Dès cette rencontre, l’ovocyte devient immédiatement imperméable aux autres spermatozoïdes, pour que la monospermie soit bien respectée. Quelques heures après cette fécondation, le matériel génétique de l’ovule et celui du spermatozoïde vont se réunir par pair pour former un matériel génétique unique : celui de l’œuf et du futur bébé, nouvel individu.
Pendant 3 à 4 jours après la fécondation, l’œuf va descendre le long des trompes. A J5 il arrive dans l’utérus et 7 jours après la fécondation il vient se nider dans l’endomètre, sous l’effet de la sécrétion de progestérone qui le prépare. « Cette étape n’est pas systématique, puisque trois fois sur quatre en moyenne, l’œuf ne parviendra pas à se nider, et il n’y aura donc pas de grossesse » explique la Dre Letombe. Qui dit fécondation ne dit donc pas forcément grossesse ! 
C’est cette nidation dans la muqueuse de l’endomètre, marquée par les premiers échanges entre l’œuf et le corps de la maman, qui détermine le premier jour de la grossesse.
 

Symptômes : quels sont les signes d’une fécondation ?

Dre Brigitte Letombe : La fécondation, définie par la fusion du spermatozoïde et de l’ovule, ne provoque en elle-même ni douleurs ni symptômes. En revanche, l’ovulation peut être à l’origine de douleurs dites ovulatoires.

En période pré-ovulatoire, il y a tout d’abord un pic œstrogénique qui peut rendre les seins douloureux et tendus. Puis, il y a rupture du follicule qui est un petit kyste liquidien situé dans l’ovaire et mesure 2 à 3 cm. « Ce kyste se rompt au moment de l’ovulation, afin que l’ovule aille vers la trompe, et c’est cette rupture que certaines femmes ressentent » précise la Dre Letombe. 

En revanche, la nidation, tout comme la fécondation, sont impossible à ressentir physiquement par la femme. 

Enfin, environ 10 jours après la nidation, donc environ 17 jours après la fécondation, le corps de la future maman se met à secréter des HCG (hormone Chorionique Gonadotrope), qui sont à l’origine des premiers symptômes de grossesse : fatigue, nausées, tension mammaires, troubles digestifs … qui peuvent perdurer pendant toute la durée du premier trimestre.

Quelle est la durée de la fécondation ?

La fécondation correspond à la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule : elle est donc très rapide.
« Cependant, si un couple a eu un rapport non protégé pendant la période péri ovulatoire et qu’il n’y a pas de désir de grossesse, il dispose de 5 jours pour mettre en place une contraception d’urgence et empêcher l’éventuelle nidation de l’œuf » indique la gynécologue.
Deux possibilités s’offrent alors à eux :
– La première est la contraception d’urgence dite « pilule du lendemain« , qui peut être pris dans les trois ou cinq jours qui suivent le rapport non protégé ,

– La seconde est la mise en place d’un dispositif intra-utérin (DIU), plus connu sous le nom de stérilet. « La pose d’un DIU, jusque dans les 5 jours suivant le rapport, va empêcher la nidation et donc la grossesse » explique la gynécologue. Le DIU peut être mécanique au cuivre, ou hormonal, et constitue ensuite un moyen de contraception très efficace qui peut être enlevé à tout moment dès lors que le couple envisage un projet de grossesse. 

Fécondation artificielle : de plus en plus de couples y ont recours

En France, environ un couple sur huit consulte en raison de difficultés qu’il rencontre à concevoir un enfant. « On parle d’infertilité lorsqu’il n’y a pas de grossesse malgré des rapports sexuels non protégés pendant une période d’au moins 12 mois » explique la Dre Letombe. Et on estime qu’un tiers à la moitié des grossesses surviennent après six mois de tentatives.
Cependant, de plus en plus de couples rencontrent des difficultés à procréer, et doivent avoir recours à la procréation médicalement assistée.
Pour la docteure Letombe, c’est facilement explicable : « La fécondabilité des femmes diminue avec l’âge, or, l’âge de la grossesse ne cesse d’augmenter ».

Dès 25 ans, la fertilité commence déjà à décroître chez la femme, et la baisse est majeure à partir de 35 ans. Aujourd’hui, les couples ont tendance à mettre en route de plus en plus tard leur projet de grossesse, ce qui explique les difficultés rencontrées.

« Lorsqu’un couple a un projet de maternité, on lui conseille de le mettre en route à 30 ans, car vouloir faire des enfants tard c’est prendre le risque d’être hypofertile » souligne la gynécologue. 

Comment se passe une fécondation in vitro ou FIV ?

C’est en 1978 que naît Louise Brown, le premier nouveau-né FIV, né d’une fécondation hors du corps de la femme. Depuis, près de 300 000 enfants ont été conçus par FIV entre 1981 et fin 2014, et cette technique représente 63% des tentatives de procréation médicalement assistée (PMA).

La procédure de fécondation in vitro débute par l’hyper stimulation de la femme à l’aide de FSH injectable à haute dose, afin de lui permettre de sécréter un grand nombre de follicules. « Une fois ces follicules arrivés à maturité, on déclenche l’ovulation avec une injection d’hormone LH » décrit la gynécologue.
Puis, les ovocytes contenus dans les follicules sont ponctionnés sous contrôle échographique, juste avant l’ovulation. L’opération se déroule souvent sous anesthésie générale et dure une vingtaine de minutes.
Le même jour, l’homme effectue un prélèvement de sperme, qui est récupéré et placé dans une petite boite, avec les ovules ponctionnés de la femme. Le résultat de la fécondation s’observe à peu près vingt heures plus tard.
Les embryons obtenus sont gardés en culture pendant 3 à 6 jours, puis la dernière étape consiste à implanter l’ embryon délicatement dans l’utérus de la femme à l’aide d’un fin cathéter. 

Le taux de réussite par embryon est de l’ordre de 15% à 20%. « Auparavant, on implantait plusieurs embryons (2 à 3) pour multiplier les chances de réussites, mais il y avait un taux important de grossesses multiples ! » souligne la gynécologue. C’est pour cette raison que désormais, on implante un embryon  seulement dans l’utérus de la maman, et les autres sont congelés pour être réimplantés plus tard en cycles spontanés . 

Sur 100 couples inclus dans un programme FIV, 51% obtiendront une grossesse au bout de 3 tentatives.



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