Certains prélèvements vaginaux peuvent expliquer ou du moins induire des pistes d’explications sur les raisons d’accouchement prématurés (source 1). Des chercheurs du Columbia University Vagelos College of Physicians and Surgeons affirment que des prélèvements vaginaux pourraient aider les médecins. Leur étude publiée dans Nature Microbiology (source 2), menée sur 232 femmes enceintes, indique que les produits chimiques accumulés dans le vagin, provenant de soins personnels, ont un rôle dans un possible accouchement prématuré spontané.
« Nous devons examiner de plus près si les expositions environnementales courantes causent en fait des naissances prématurées et, si c’est le cas, d’où proviennent ces expositions. », explique le co-responsable de l’étude, le Pr Tal Korem.
Le lien entre micro-organismes présents dans le microbiote vaginal et risque d’accouchements prématurés peut maintenant être établi. Les scientifiques ont observés le métabolome, qui correspond à l’ensemble complet de petites molécules trouvées dans une niche biologique particulière. Avec cette technique, les chercheurs ont mesuré 700 métabolites différentes dans le deuxième trimestre de 232 femmes enceintes dont 80 ont accouché prématurément, avec la présence de petites substances fabriquées lorsque des aliments, des médicaments ou d’autres produits chimiques se dégradent. Ces données ont été utilisées pour former des modèles afin de prédire si une grossesse se terminerait par une naissance prématurée.
« Plusieurs de ces métabolites sont des produits chimiques qui ne sont pas produits par les humains ou microbes, ce que nous appelons des xénobiotiques. Bien que nous n’ayons pas identifié la source chez nos participantes, ils pouvaient être trouvés dans les cosmétiques et produits d’hygiène », indique une des chercheurs de l’étude.
Un diagnostic en amont possible grâce des prélèvements vaginaux
Le lien entre les métabolites observées et le risque d’accouchement prématuré doit être poursuivis et étudié plus en détail. Toutefois, ces résultats démontrent que « les métabolites vaginales ont le potentiel de prédire, des mois à l’avance, quelles femmes sont susceptibles d’accoucher tôt, » selon le Pr Tal Korem. La suite de cette étude a pour but d’examiner de plus près si les expositions environnementales quotidiennes pouvaient être à l’origine des naissances prématurées, notamment à cause de produits d’hygiène quotidiens.