A l’heure où le sucre a été déclaré “ennemi public numéro 1” de nos assiettes, ont peut être tentés de se rabattre sur des produits étiquetés comme étant allégés en sucre. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Rien n’est moins sûr, si l’on en croit le magazine Que Choisir, qui a mené son enquête sur plusieurs références de nos superrmarchés.
“Rares sont les produits prétendument allégés réellement recommandables”, indique le magazine de consommateurs, qui précise par ailleurs que les versions allégées en sucre de nos rayons sont souvent vendues plus cher que leurs équivalents classiques.
Moins sucrés, mais parfois plus gras et plus caloriques
Rappelant que certains produits (tels que les jus de fruits, boissons végétales aux céréales, fruits secs) sont naturellement sucrés, Que Choisir souligne ainsi le côté trompeur des allégations “sans sucre ajouté”, car un produit peut être très riche en sucres naturellement présents dans ses ingrédients. Saint Mamet écrit ainsi “sans sucre ajouté sur des conserves de fruits où le sirop a été remplacé par du jus de raisin encore plus sucré. Un choix “gonflé” pour Que Choisir, qui invite les consommateurs à faire preuve de prudence et de discernement.
Parallèlement, “un grand nombre de références compensent l’allègement en sucres par un apport en matières grasses plus élevé”. Résultat : on croit acheter un produit moins calorique et meilleur pour la santé -puisque moins sucré-, alors qu’au final, il s’avère plus gras que la version classique, et plus calorique. “Un gramme de lipides fournit deux fois plus d’énergie qu’un gramme de glucide !”, alerte le magazine. La pâte à tartiner Jardin Bio Ethic “réduite en sucre” contient ainsi 19% de matière grasse en plus que la pâte à tartiner Bio Nocciolata, qui est moins calorique. Même chose avec le pain de mie La Boulangère Bio “sans sucre ajouté”, qui contient 121% de matière grasse en plus que la version Sans croûte de chez Casino.
Mieux vaudrait donc parfois passer son chemin et acheter le “bon vieux” produit classique plutôt que sa version allégée. Exemple avec le chocolat en poudre de la marque Poulain : sa version intense, avec 70% de cacao, est moins sucrée que la boîte Poulain grand arôme “Moins de sucre”. Et la promesse d’un produit allégé en sucre se traduit parfois par l’ajout d’ingrédients que Que Choisir estime “indésirables”, tels que les édulcorants artificiels (aspartame et acésulfame K notamment), ou peu recommandables, tel que le sel (notamment pour la mayonnaise).
Citant Gary Sacks, un chercheur australien ayant travaillé sur le sujet, le magazine Que Choisir souligne que l’achat de produits estampillés comme allégés pousse souvent à consommer de plus grosses portions. Ce ne serait donc pas un si bon calcul au final.