Pertes vaginales au moment de l’ovulation : rôle, consistance, fécondité

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Les pertes blanches ou transparentes sont parfaitement normales chez la femme. Elles changent en fonction au fil du cycle menstruel. Ainsi, à l’approche de l’ovulation, la glaire cervicale va augmenter en quantité et devenir plus fluide.

Quel est le rôle de la glaire cervicale pendant l’ovulation ?

Il s’agit d’une substance blanche et visqueuse. Celle-ci est sécrétée par les glandes du col de l’utérus sous l’influence des hormones. Elle se présente sous la forme de pertes vaginales filantes et transparentes avant l’ovulation, puis collantes et opaques après l’ovulation. Ces sécrétions sont principalement composées d’eau et de glycoprotéines.

« L’aspect de la glaire cervicale est soumis aux variations hormonales », confirme la Dre Odile Bagot, gynécologue. « Sous l’influence des œstrogènes, elle va être plus liquide et faciliter le chemin des spermatozoïdes avant l’ovulation. Tandis que sous l’influence de la progestérone, en phase post-ovulatoire, elle va au contraire être plus collante – elle est dite ‘coagulée’ – et empêcher la progression des spermatozoïdes ».

La glaire cervicale joue un rôle essentiel dans la fécondité. « Dans les jours qui précédent l’ovulation, celle-ci va rendre les spermatozoïdes fécondants en facilitant leur progression jusqu’à la trompe pour atteindre l’ovule mais aussi en leur apportant la capacité de le féconder » précise la gynécologue. Au contraire, après l’ovulation, celle-ci va rendre impossible leur cheminement.

L’observation de la glaire cervicale avant ou après l’ovulation

L’aspect de la glaire cervicale change en fonction de la période du cycle menstruel.

Comment est la glaire cervicale avant l’ovulation ?

« Ainsi, en phase pré-ovulatoire, grosso modo quatre jours avant l’ovulation, ces pertes donneront une sensation de mouillé. Elles sont glissantes, transparentes et s’étirent en filaments sur le papier toilette quand on s’essuie. Bref, cela ressemble en tout point à du blanc d’œuf cru », explique la Dre Odile Bagot.

Comment est la glaire cervicale le lendemain de l’ovulation ?

En revanche, en phase post-ovulatoire, c’est-à-dire après l’ovulation la consistance est complètement différente : au lieu d’être mouillé c’est sec, au lieu d’être glissant c’est collant, au lieu d’être transparent c’est opaque et au lieu d’être filant c’est élastique ».

Glaire cervicale : un indicateur chez la femme pour concevoir…

En renseignant sur les différentes phases du cycle de la femme, l’observation de la glaire cervicale est un bon indicateur pour déterminer ses périodes de fertilité et favoriser la conception.

« En général, la femme est fertile le jour de l’ovulation et les quatre ou cinq jours qui précèdent », précise la gynécologue. « Cependant, plus on est proche de l’ovulation, plus on a de chance qu’une grossesse commence. Dans un cycle parfait de 28 jours, l’ovulation a lieu le 14e jour du cycle, c’est-à-dire 14 jours après le premier jour des règles. Mais, contrairement à ce qu’imaginent beaucoup de femmes, l’ovulation ne survient pas toujours deux semaines après le début des règles, mais deux semaines avant le début des règles suivantes ! Autrement dit, la date du premier jour de vos règles ne vous informe que sur la date de l’ovulation passée et pas celle qui va venir ! Bref, cela se corse si vos cycles n’ont pas toujours le même nombre réglementaire de jours ! ».

Plutôt que de sortir son calendrier et de se lancer dans des calculs assez aléatoires, Odile Bagot conseille d’observer la glaire ovulatoire. Une méthode à compléter, si nécessaire, d’une mesure de la température – ou courbe ménothermique – pour valider a posteriori le meilleur moment pour concevoir un bébé. « Et oui, car une fois que la température est montée, cela signifie que c’était bon… jusqu’à hier ! ».

… ou au contraire pour éviter de tomber enceinte !

Si l’observation de la glaire cervicale peut aider à déterminer les périodes les plus propices à la conception, elle peut aussi renseigner sur les moments où la femme n’est plus féconde.

Méthode naturelle de contraception, la symptothermie combine observation de la glaire cervicale (Billings), prise de température et auto-observation du col de l’utérus. Plusieurs applications pour smartphone comme Moonly offrent d’ailleurs aujourd’hui la possibilité aux femmes de se familiariser avec cette méthode.

« Mais, attention, l’utilisation de la méthode symptothermique requiert plusieurs conditions », prévient Odile Bagot :

  • Avoir des cycles à peu près réguliers ;
  • Avoir un partenaire fiable qui utilisera le préservatif aussi souvent que nécessaire ;
  • Et être capable de repérer sa période fertile.

Et d’ajouter : « on ne peut se passer de contraception locale que lorsque la glaire ovulatoire s’est transformée avec certitude en glaire post-ovulatoire. Pas question de s’amuser à ce petit jeu-là si on n’imagine pas une seconde d’être enceinte ! ».

Glaire cervicale : anomalies et retentissement sur la fécondité

On l’a vu précédemment, la glaire cervicale joue un rôle important dans la fécondité. Aussi, certaines anomalies comme un PH trop acide ou un mucus trop peu abondant peuvent être causes d’infertilité.

« Cela peut être le cas chez les femmes ayant subi une conisation importante du col de l’utérus comme on le faisait jadis. C’est-à-dire une intervention qui consiste à ôter chirurgicalement une partie du col de l’utérus. Sachant qu’aujourd’hui on ne fait plus que des mini-conisations à l’anse diathermique et non au bistouri », explique la gynécologue.

« Chez les couples ayant des difficultés à concevoir – après un an d’essais infructueux, par exemple – on peut pratiquer un test dit d’Hühner qui consiste à prélever un échantillon de glaire cervicale après un rapport sexuel en période pré-ovulatoire afin d’observer au microscope les spermatozoïdes ».

Cet examen permet d’étudier le comportement et la capacité des spermatozoïdes à pénétrer dans le mucus. Le score d’Insler offre également la possibilité d’évaluer les caractéristiques et la qualité de la glaire ainsi que l’aspect du col de l’utérus.

Comment est la glaire s’il y a eu fécondation et pendant la grossesse ?

Lors de la grossesse, sous l’effet de la progestérone la glaire cervicale va s’épaissir et coaguler pour former le fameux bouchon muqueux. Celui-ci qui se présente sous la forme d’un amas gélatineux va « sceller » le col de l’utérus et agir comme une barrière protectrice pour protéger le fœtus des microbes présents dans le vagin.

À l’approche de l’accouchement, au cours du troisième trimestre de la grossesse, le bouchon muqueux est expulsé naturellement. Sa perte signifie que le col se modifie, pas forcément que le travail va débuter dans les heures qui suivent.

Donc, pas d’inquiétude sauf si celle-ci s’accompagne d’une perte de liquide amniotique et de contractions douloureuses et rapprochées. Dans ce cas, rendez-vous sans tarder à la maternité car bébé devrait bientôt pointer son nez !

Pertes vaginales rosées, irritantes, malodorantes : quand consulter ?

Attention à ne pas confondre les pertes vaginales, aussi appelées leucorrhées, normales dites physiologiques avec les pertes vaginales pathologiques. « Les pertes vaginales normales sont opalescentes et sans odeur. Il arrive parfois chez certaines femmes que la glaire cervicale se teinte d’un petit filet de sang rouge. Cela arrive. Il ne faut pas s’inquiéter : c’est juste le témoin de l’ovulation.

« En revanche, si les pertes ont une mauvaise odeur, sont colorées (verdâtres/blanchâtres) et/ou irritantes (démangeaisons), on consulte son gynécologue », insiste Odile Bagot. « Cela peut-être le signe d’une mycose, d’une infection sexuellement transmissible ou d’un déséquilibre de la flore vaginale ».



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