Microbiote : les moines bouddhistes auraient une flore bactérienne au top

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Et si la méditation de pleine conscience, pratiquée assidûment pendant des années, aidait à réguler le microbiote intestinal et à améliorer sa composition ?

C’est en tout cas ce qu’une étude scientifique laisse entrevoir. Parue ce 16 janvier dans la revue General Psychiatry (Source 1), celle-ci indique que les moines tibétains auraient un microbiote intestinal particulièrement sain, comparé à celui de tibétains laïcs, ne pratiquant pas la méditation. 

Les chercheurs ont ici analysé les échantillons de selles et de sang de 37 moines bouddhistes tibétains de trois temples, et de 19 laïcs de régions avoisinantes. Les moines pratiquaient la méditation de pleine conscience à raison d’au moins deux heures par jour, depuis 3 à 30 ans, indiquent les scientifiques, qui rappellent que cette pratique peut être considérée comme une forme d’entraînement psychologique.

Précisons par ailleurs qu’aucun des participants n’avait utilisé de médicaments susceptibles d’altérer ou d’améliorer la composition de la flore intestinale (antibiotiques, probiotiques, prébiotiques, antifongiques….) au cours des 3 mois précédant les prélèvements. 

Davantage de bactéries réputées bonnes pour la santé mentale

L’analyse des selles a révélé des différences significatives tant dans la diversité que dans la quantité de micro-organismes présents dans le microbiote des moines et de leurs homologues non méditants. Dans le détail, si les espèces Bacteroidetes et Firmicutes étaient dominantes dans les deux groupes, les Bacteroidetes étaient plus présents dans les selles des moines que dans celles des autres participants (29% contre 4% de l’échantillon). Les selles des méditants contenaient également des bactéries du genre Prevotella en abondance (42% contre 6%), et une quantité importante de Megamonas et de Faecalibacterium.

Plusieurs bactéries enrichies dans le groupe de méditation [ont été] associées au soulagement de la maladie mentale, suggérant que la méditation peut influencer certaines bactéries qui peuvent avoir un rôle dans la santé mentale”, écrivent les chercheurs. Une analyse annexe a permis de constater que plusieurs voies anti-inflammatoires protectrices, étaient renforcées chez les méditants.

Enfin, l’analyse comparative d’échantillons de sang a montré que les quantités d’agents associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires (notamment le mauvais cholestérol) étaient plus faibles chez les moines que chez leurs homologues laïcs.

Les chercheurs se gardent toutefois de faire des conclusions hâtives ayant aux vertus de la méditation pour le microbiote, car il n’est pas exclu que l’altitude joue aussi un rôle, étant donné que les moines vivaient dans les montagnes tibétaines, tandis que les laïcs non-méditants résidaient à une altitude plus basse. Les scientifiques estiment simplement que le rôle de la méditation sur la composition du microbiote mérite des investigations. 



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