Les scientifiques continuent d’acquérir de nouvelles connaissances sur les facteurs qui influencent le métabolisme. Car un métabolisme en bonne santé permet d’améliorer l’humeur, ralentir les effets du vieillissement et peut-être même perdre quelques kilos en trop.
C’est quoi le métabolisme du corps ? Quel est son rôle ?
« Le métabolisme est l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans l’organisme et, en particulier, le métabolisme énergétique, qui regroupe les voies métaboliques et les réactions permettant de produire l’énergie nécessaire au fonctionnement cellulaire », définit Pascal Ferré, auteur de l’éditorial Métabolisme : la renaissance ! publié dans la revue scientifique Médecine/sciences en février 2022 (source 1).
Le métabolisme rassemble les différents processus de l’organisme pour convertir les aliments en carburant. Il inclut la digestion des aliments, leur décomposition en nutriments, l’assimilation des nutriments, la production et stockage d’énergie.
Derrière cette appellation se cache donc un système complexe qui détermine la vitesse et l’efficacité avec lesquelles le corps brûle les calories et la quantité de calories que nous pouvons manger en une journée sans prendre de poids.
Comment fonctionne le métabolisme ?
Bien que beaucoup d’entre nous parlent du « métabolisme » comme s’il s’agissait d’un processus corporel unique, il en existe trois types, dont chacun dépense de l’énergie à un rythme différent.
Le taux métabolique de base ou basal (au repos)
Le taux métabolique au repos détermine la quantité d’énergie que les organes utilisent pour rester fonctionnelslorsque nous sommes juste assis. Il constitue la plus grande part des dépenses d’énergie du métabolisme au cours d’une journée de travail normale avec un minimum d’activité.
Le métabolisme actif
Le métabolisme actif, qui représente environ 10 à 15 % des calories brûlées chaque jour, régule l’énergie utilisée en faisant de l’exercice (il faut savoir que les personnes minces n’ont pas forcément des taux métaboliques de repos plus rapides).
La thermogénèse
Enfin, il y a la thermogénèse induite par l’alimentation, soit l’énergie que le corps utilise pour consommer et digérer les aliments. Les aliments épicés et le thé vert peuvent la stimuler légèrement.
Métabolisme rapide ou lent : comment savoir ?
On oppose généralement le métabolisme rapide ou métabolisme lent :
- Les personnes au métabolisme dit « rapide » consomment de l’énergie plus rapidement, convertissent plus facilement les aliments en énergie et assimilent bien les nutriments. Elles brûlent donc davantage de graisses et sont moins sujettes à la prise de poids ;
- Une personne au métabolisme dit « lent » utilise moins d’énergie pour assurer ses fonctions vitales, son corps va donc économiser l’énergie dont il ne se sert pas, et la conserver sous forme de graisses. Résultat : elle stocke plus facilement.
C’est pourquoi certaines personnes peuvent manger ce qu’elles veulent sans prendre de poids, tandis que d’autres ont du mal à en perdre malgré une bonne hygiène de vie et du sport régulier. En réalité, la « rapidité » du métabolisme dépend de plusieurs facteurs, dont ceux que nous contrôlons (l’hygiène de vie, l’activité physique…), mais également d’autres que nous ne maîtrisons pas comme la génétique ou l’âge.
En effet, le muscle brûle plus de calories que la graisse, rappelle le site Health. Et puisque nous perdons du muscle avec l’âge, nous perdons également notre capacité à brûler des calories. À 70 ans, le métabolisme au repos peut être 15 % plus lent qu’il ne l’était dans la vingtaine. C’est 15 % moins de nourriture qu’on peut manger sans prendre de poids.
Le métabolisme commence à décliner vers 60 ans
Mais le métabolisme atteindrait un pic beaucoup plus tôt, et déclinerait beaucoup plus tard que ce que l’on pense. C’est du moins ce que suggère une étude scientifique parue le 13 août 2021 dans la revue Science.
Les chercheurs ont ici analysé le nombre moyen de calories brûlées par plus de 6 600 personnes, réparties dans 29 pays différents, au cours de leur vie. « En vieillissant, il y a beaucoup de changements physiologiques qui se produisent dans les phases de notre vie comme pendant la puberté et la ménopause. Ce qui est étrange, c’est que le calendrier de nos ‘étapes de la vie métabolique’ ne semble pas correspondre aux marqueurs que nous associons à la croissance et au vieillissement », a déclaré la co-auteure de l’étude Jennifer Rood, dans un communiqué.
« Certaines personnes pensent que leur adolescence et leur vingtaine sont l’âge auquel leur potentiel de combustion des calories atteint son apogée », a déclaré le Dr Peter Katzmarzyk, également co-auteur de l’étude. « Mais [celle-ci] montre que les nourrissons [ont] les taux métaboliques les plus élevés de tous », a-t-il ajouté.
Après l’importante croissance de la petite enfance, le métabolisme d’un individu ralentit environ de 3 % chaque année jusqu’à la vingtaine, où il se stabilise. Et ce jusqu’à la cinquantaine. D’après les données de l’étude, notre métabolisme ne commence vraiment à décliner qu’après 60 ans. Le ralentissement est très progressif, de seulement 0,7 % par an. Mais une personne de 90 ans aurait besoin de 26 % de calories en moins chaque jour qu’une personne dans la quarantaine. La perte de masse musculaire serait en partie à blâmer, puisque les muscles brûlent plus de calories que les graisses.
C’est quoi « avoir un bon métabolisme » ? Comment l’augmenter ?
Si nous ne choisissons pas toujours notre métabolisme, quelques astuces permettent néanmoins de le booster.
Avoir une bonne hygiène de vie
La génétique et l’âge jouent un rôle important dans la capacité de notre organisme à brûler des calories et à les transformer en énergie, mais une bonne part dépend également de notre hygiène de vie. En modifiant nos habitudes de sommeil, d’exercice et d’alimentation, nous pouvons même ne pas ressentir les effets du ralentissement métabolique qui a lieu après 40 ans. Une étude a d’ailleurs démontré que les repas trop tardifs le soir altèrent dangereusement le métabolisme.
Se muscler pour accélérer son métabolisme au repos
Bien que la construction de nouveaux muscles puisse aider à contrer cette tendance, il est encore plus important d’utiliser les muscles que nous avons déjà. Chaque fois que nous pratiquons un entraînement musculaire, les muscles travaillent, se réparent et se remodèlent même après avoir fini l’exercice. En pratiquant du sport régulièrement, nous augmentons donc la vitesse du métabolisme au repos.
Consommer des protéines pour booster son métabolisme
Le corps a besoin d’acides aminés, les éléments constitutifs des protéines, pour fonctionner. Si l’alimentation n’en apporte pas assez, il ira en puiser dans les muscles. Résultat : le métabolisme au repos en paye le prix. Assurez-vous d’ajouter des protéines à chaque repas, sans oublier le petit-déjeuner.
Aller se coucher à heures fixes
Une seule nuit de privation de sommeil peut modifier le métabolisme et déclencher une prise de poids. Car c’est pendant cette phase de repos que le corps se répare et brûle des calories. Pour éviter de ralentir le métabolisme, il est donc essentiel de ne pas manquer de sommeil.
Apprendre à maîtriser son stress
Le stress a des effets délétères sur le métabolisme. Un stress chronique favorise d’ailleurs le syndrome métabolique. Pourquoi ? Essayez de maîtriser au mieux votre stress, en trouvant ce qui vous convient le mieux : loisirs, sport, méditation, sophrologie, psychothérapie…
Tout régime amaigrissant ralentit le métabolisme
En effet, lorsqu’on perd du poids, on perd du gras et du muscle, mais si on le reprend, on reprend que du gras. La partie du cerveau qui gère le métabolisme n’est pas intéressée par la forme esthétique d’un corps, mais par l’énergie dont il a besoin pour survivre. Si vous privez votre corps des calories sur lesquelles il a appris à compter, il commencera à priver les muscles de carburant et à diriger cette énergie vers les organes vitaux, provoquant une baisse du métabolisme.
Pour perdre du poids, il est important d’avancer en douceur. Commencez par perdre environ 10 % de votre poids corporel, maintenez ce poids pendant trois à six mois, puis perdez-en davantage si vous le désirez.
Qu’est-ce que le syndrome métabolique ?
Le syndrome métabolique correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre, explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) (source 2).
En effet, « le tissu adipeux est loin d’être une masse grasse inerte : il participe à la régulation du métabolisme et impacte notre santé en sécrétant différentes substances qui lui permettent de communiquer avec nos autres organes : foie, muscles, cœur, vaisseaux… », poursuit l’Inserm. « Dans le syndrome métabolique, sous l’influence de facteurs génétiques et environnementaux, ce fonctionnement serait altéré, entraînant des anomalies dans l’utilisation et le stockage du sucre et des lipides, ainsi que des phénomènes inflammatoires délétères pour notre organisme ».
Le syndrome métabolique est favorisé par le manque d’activité physique, la sédentarité et une mauvaise alimentation. Les personnes concernées présentent un tour de taille supérieur à 94 cm pour les hommes et à 80 cm pour les femmes, et au moins deux autres anomalies parmi les suivantes : une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang), un taux de triglycérides élevé, un faible taux de « bon » cholestérol HDL, une tension artérielle trop haute.