Menace d’accouchement prématuré (MAP) : comment la reconnaître ?

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Qu’est-ce qu’une menace d’accouchement prématuré (MAP) ?

Complication de la grossesse, la menace d’accouchement prématuré se définit par un risque d’accouchement spontané avant la 37e semaine d’aménorrhée (8 mois et demi de grossesse). « Celle-ci se caractérise par des modifications du col de l’utérus associées à des contractions utérines régulières et douloureuses », explique le Dr Multon.

Comment savoir si je vais accoucher prématurément ?

Certains signes comme des contractions utérines régulières ou un col raccourci avant la 37e semaine d’aménorrhée peuvent faire craindre un accouchement prématuré. Les femmes enceintes de jumeaux ou de triplés sont également plus à risque d’accoucher de façon précoce.

MAP : quelles sont les causes ?

Les causes de la menace d’accouchement prématuré sont multiples. La MAP peut être due à une infection maternelle, à une malformation utérine, à des anomalies d’insertion placentaire (placenta praevia), etc.

Une infection maternelle

  • Une infection urinaire (fréquente pendant la grossesse) peut être à l’origine d’une menace d’accouchement prématuré. En cas d’envies fréquentes d’uriner, de sensations de brûlure ou de douleurs à la miction, il est important de consulter son médecin. Celui-ci vous demandera de réaliser un examen des urines et si le diagnostic est confirmé, vous prescrira un traitement antibiotique.
  • Une infection du col de l’utérus et du vagin peut aussi être responsable d’une MAP. Pour la diagnostiquer, votre gynécologue procédera à un examen gynécologique et à un prélèvement pour rechercher la présence d’un agent microbien. Là aussi, si le résultat est positif, un traitement antibiotique sera nécessaire.

Une malformation utérine

Un fibrome ou une malformation utérine – par exemple, un utérus cloisonné ou un utérus bicorne, c’est-à-dire en forme de cœur – favorise le risque d’accouchement prématuré.

Une grossesse multiple

Le risque d’accouchement prématuré est plus important lorsque la future maman attend des jumeaux ou des triplés. « L’utérus est un peu trop petit pour contenir deux ou trois enfants, expliquent les auteurs du Grand livre de ma grossesse. Cet accouchement prématuré peut être prévenu et retardé par un repos plus important et un arrêt de travail avant l’accouchement précoce (12 semaines avant le terme pour des jumeaux, 24 semaines pour des triplés). Les grossesses multiples doivent faire l’objet d’une surveillance particulière. »

Des anomalies placentaires

Un défaut d’insertion placentaire – par exemple, une implantation anormalement basse du placenta (placenta praevia) près de l’orifice du col de l’utérus – augmente aussi le risque d’accouchement prématuré.

Enfin, des facteurs socio-économiques, psychologiques et environnementaux peuvent entraîner un accouchement prématuré. Par exemple : les longs trajets quotidiens, le surmenage, les efforts physiques importants au travail (manutention), plusieurs enfants à la maison, une fatigue intense, etc.

Quels sont les facteurs de risques ?

Les femmes qui ont des antécédents de MAP sont plus à risque d’accoucher précocement. « Certaines patientes qui ont une béance du col, des antécédents de chirurgie de l’utérus ou du col (conisation), qui souffrent d’une maladie chronique (hypertension artérielle, diabète) ou qui attendent plusieurs enfants (grossesse multiple) sont également plus enclines à accoucher prématurément », ajoute le Dr Multon.

Menace d’accouchement prématuré : les signes d’alerte

Les signes annonciateurs d’un accouchement prématuré sont peu ou prou les mêmes que ceux d’un accouchement à terme. Si vous avez des contractions régulières, des douleurs, un saignement ou une perte de liquide : il est important de consulter très rapidement votre sage-femme ou votre médecin.

Il ne faut pas hésiter à appeler au moindre doute, confirme le Dr Multon. L’examen clinique permettra de vérifier s’il y a rupture de la poche des eaux, d’enregistrer les contractions (monitoring), d’apprécier le col dans sa longueur, de vérifier sa consistance (dur/ramolli) et d’appréhender son ouverture.

Menace d’accouchement prématuré : diagnostic

Le diagnostic de la menace d’accouchement prématuré est avant tout clinique. Après avoir interrogé la patiente sur la fréquence de ses contractions utérines et leur intensité, la sage-femme ou le gynécologue-obstétricien procédera à un toucher vaginal afin d’apprécier les modifications du col.

Les modifications du col

« On utilise également l’échographie par voie endo-vaginale pour mesurer la longueur du col utérin », ajoute le Dr Multon. Si la menace d’accouchement prématuré est confirmée, il peut être nécessaire d’hospitaliser la future maman. « La prise en charge va dépendre de la modification du col, de l’importance des contractions et des causes de la menace d’accouchement prématuré, poursuit le spécialiste. Une hospitalisation permet de mettre un coup d’arrêt à l’activité de la future maman – rappelons que la menace d’accouchement prématuré survient souvent dans un contexte de suractivité ! – et de faire un bilan pour rechercher les causes de la MAP : infection urinaire, infection vaginale, hydramnios (excès de liquide amniotique), etc. »

Quel est le traitement ?

Face à une MAP, l’objectif de l’équipe médicale est de retarder le plus possible l’accouchement spontané et de réduire le risque de complications pour le bébé. Le traitement dépendra ensuite de la cause de la menace d’accouchement prématuré, de sa sévérité et du terme de la grossesse auquel elle survient. « Celui-ci peut aller du simple repos à domicile jusqu’à l’hospitalisation », confirme le Dr Multon.

Repos strict et tocolytiques

La prise en charge de la menace d’accouchement prématuré va dépendre de sa sévérité.

  • Devant des contractions peu importantes et un col peu modifié, la mise au repos strict peut suffire. « Si les contractions sont nombreuses et persistent avec le repos, on mettra en place un traitement (tocolytique) par voie intraveineuse afin de stopper les contractions. Cela suffit souvent à stabiliser la situation, explique le Dr Multon.
  • En revanche, quand une femme présente une menace d’accouchement prématuré sévère, il est parfois difficile de bloquer les choses. En fonction de l’avancée de son terme, la future maman sera alors hospitalisée dans une maternité de type III (avec réanimation néonatale) ou de type II. Outre un antagoniste del’ocytocine pour arrêter les contractions, on lui administrera également des corticoïdes afin d’accélérer la maturation des alvéoles pulmonaires du fœtus. »

Accouchement prématuré

Lorsque bébé naît prématurément, certaines fonctions de son organisme ne sont pas encore matures. « Les nouveau-nés prématurés devront donc bénéficier de soins particuliers dans des services de soins intensifs, car ils peuvent avoir de la peine à respirer et à digérer, confirme le CNGOF. La naissance prématurée est encore actuellement, malgré les progrès de la pédiatrie néonatale, la principale cause de handicap chez l’enfant. »

Quand parle-t-on de prématurité ?

  • avant la 28e semaine d’aménorrhée : très grande prématurité avec des risques importants de séquelles chez le bébé ;
  • entre la 28e et la 32e semained’aménorrhée : grande prématurité ;
  • entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée : prématurité moyenne

Levez le pied ! « N’hésitez pas à vous reposer quand cela est possible et à mener une vie calme pendant la grossesse ! Ce n’est pas le moment d’entreprendre des grands voyages ni de pratiquer des sports violents. Il faut tout mettre en œuvre pour que l’enfant naisse à terme », confirme les auteurs du Grand livre de ma grossesse. Si vous présentez une béance du col utérin, le risque d’accouchement prématuré peut être réduit grâce à une chirurgie destinée à refermer l’utérus : le cerclage du col.

Le cerclage du col : c’est quoi ?

Certaines menaces d’accouchement prématuré sont dues à une béance du col utérin. Afin d’y remédier, votre gynécologue peut vous proposer de réaliser un cerclage. « Cette intervention, réalisée vers 12-14 SA sous anesthésie locale ou péridurale, consiste à passer un gros fil non résorbable entre la muqueuse et le muscle utérin de façon à faufiler le col utérin, explique le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Le fil est serré et noué, de façon à fermer le col. Bien entendu, ce fil sera retiré vers 37 SA, voire avant, si, malgré le cerclage, un accouchement prématuré survient. L’ablation du fil est simple et indolore : pour le praticien, il suffit de mettre un spéculum pour voir le bout du fil au-dessus du nœud et de le sectionner avec des ciseaux. »



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