Maladie d’Alzheimer : des médicaments utilisés pour traiter les TDAH seraient efficaces

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Et si un traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer existait déjà ? Et si des médicaments prescrits dans le cadre de traitement d’autres pathologies pourraient convenir ?

Une nouvelle étude scientifique enthousiasme autant qu’elle interroge. Publiée en ligne ce 5 juillet 2022 dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry (Source 1), celle-ci suggère que des médicaments contre les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) pourraient fonctionner dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Il s’agit ici de médicaments noradrénergiques, ciblant la noradrénaline, un neurotransmetteur essentiel à de nombreux processus cognitifs (attention, apprentissage, mémoire, préparation à l’action etc.). Or, la noradrénaline est impliquée dans plusieurs processus menant et aggravant la maladie d’Alzheimer, ce qui en fait donc une bonne cible thérapeutique.

L’équipe a recherché des essais cliniques publiées entre 1980 et 2021 et dans lesquels des médicaments noradrénergiques (tels que l’atomoxétine, le méthylphénidate et la guanfacine), avaient été utilisés pour améliorer les symptômes cognitifs ou neuropsychiatriques de personnes atteintes de maladies neurodégénératives. 19 essais de ce type ont été analysés, impliquant 1 811 patients. 

10 de ces essais ont porté sur la cognition, et notamment sur les capacités d’attention, d’orientation, de mémoire, de langage et visuospatiales (capacité à se représenter un objet et à le manipuler mentalement). Cette famille de médicaments a alors montré un effet positif faible, mais bien présent, sur la cognition globale des participants.

Huit essais cliniques, impliquant 425 patients, ont évalué le comportement et les symptômes neuropsychiatriques des malades prenant des médicaments noradrénergiques. Un effet positif a été constaté sur l’apathie, ce comportement lié à la démence, qui se traduit par un manque d’émotions, d’envie, de motivation.

La réaffectation des médicaments noradrénergiques établis est la plus susceptible d’offrir un traitement efficace dans la maladie d’Alzheimer pour la cognition générale et l’apathie”, ont déclaré les auteurs de l’étude, dans un communiqué (Source 2). Ils estiment ainsi qu’il existe “une justification solide pour [la réalisation] d’autres essais cliniques ciblés de traitements noradrénergiques dans la maladie d’Alzheimer”. Avantage majeur, ces médicaments sont bien connus et déjà commercialisés dans d’autres indications, ce qui permettra un gain de temps considérable par rapport à la mise en place de traitements totalement nouveaux.



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