Vous est-il déjà arrivé d’être réveillé au milieu de la nuit par une douleur aussi intense qu’inexplicable ? Il est souvent difficile de comprendre l’origine de ces maux. Pourtant, une nouvelle étude de l’INSERM publiée ce mercredi 20 juillet révèle que notre horloge interne serait au contrôle de l’intensité de ces douleurs. (source 1)
L’horloge interne impose un rythme de 24 heures à l’organisme. C’est à elle que revient la gestion du sommeil, des hormones, de la fréquence cardiaque, de l’humeur et de la mémoire. Et cette liste ne cesse de s’agrandir, car cette équipe de chercheurs français vient d’y ajouter la douleur.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont isolé une douzaine de participants. Pendant 34 heures, ces jeunes adultes devaient rester éveillés sans aucun repère : pas d’horaire, pas de repas à heure fixe, pas de changement de posture et pas d’activité.
Toutes les deux heures, les scientifiques exposaient les avant-bras des participants à une source de chaleur de plus de 40 degrés Celsius. Les sujets avaient à indiquer l’intensité de la douleur sur une échelle de 1 à 10.
Une intensité maximale au milieu de la nuit
Selon l’étude, la douleur serait davantage ressentie à certaines heures de la journée. En effet, elle serait à une intensité maximale entre 3 et 4 heures du matin et minimale entre 15 et 16 heures de l’après-midi, et ce peu importe les facteurs extérieurs de l’environnement. Les raisons derrière ce phénomène restent encore abstraites.
« On ne sait pas pourquoi la sensibilité est maximale au milieu de la nuit, indiqueClaude Gronfier, meneur de l’étude. On peut penser que l’évolution a mis cela en place afin d’être réveillé rapidement en cas de contact douloureux et d’éviter une menace vitale. Pendant la journée, l’individu est conscient de l’environnement et plus facilement sujet aux blessures ; ce signal d’alerte pourrait donc être moins nécessaire. «
Cette découverte prometteuse souligne l’importance de la médecine personnalisée, notamment dans le cadre de la gestion de la douleur.
« D’après ces résultats, il est légitime de penser qu’améliorer la synchronisation des rythmes biologiques et/ou la qualité du sommeil chez des individus souffrant de douleurs chroniques pourrait participer à une meilleure prise en charge thérapeutique », estime Claude Gronfier.
« Tout comme la chronothérapeutique du cancer a fait ses preuves avec une meilleure efficacité (…) à certains moments de la journée, adapter un traitement antalgique selon le même procédé en tenant compte du rythme biologique de chaque individu, pourrait accroître son efficacité tout en réduisant la dose nécessaire et les potentiels effets indésirables. »