Les dangers du coma éthylique

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Définition : qu’est-ce qu’un coma éthylique ?

Le coma éthylique correspond à une intoxication aiguë à l’alcool, dont la dose absorbée dépasse le seuil de tolérance de l’organisme et empêche le bon fonctionnement du système nerveux central. Il entraine une perte de conscience si profonde que la victime devient aréactive à tout stimuli et se met donc en danger de mort. 

Les tranches d’âges les plus touchées sont les adolescents et les jeunes adultes, qui boivent moins régulièrement que leurs aînés, mais qui ont plus souvent des épisodes d’ivresses, avec alcoolisation ponctuelle importante (API).

Dr Nicolas Gonzales, urgentiste : C’est le résultat du binge-drinking, un phénomène à la mode chez les jeunes qui consiste à boire le plus d’alcool possible sur une période courte.

Et à l’ère des challenges sur les réseaux sociaux, ce binge-drinking est à l’origine d’un autre phénomène alarmant : la Neknomination, dont le concept est de se filmer en buvant cul-sec plusieurs verre d’alcool, et de lancer le même défit à plusieurs amis.

Tout autant de conduites dangereuses, susceptibles de mener à uneintoxication éthylique plus ou moins aiguë, avec les risques qui en découlent.

Taux d’alcoolémie : Quelle quantité d’alcool pour faire un coma éthylique ?

S’il faut en moyenne 2 à 4 grammes d’alcooldans le sang pour provoquer un coma éthylique, les chiffres sont très variables d’une personne à une autre.

Beaucoup de facteurs entrent en compte :

La corpulence : plus une personne pèse lourd, moins vite elle métabolisera l’alcool et moins elle sera alcoolisée,

Le sexe : les femmes sont plus facilement « ivres » que les hommes,

L’origine ethnique : certaines populations métabolisent l’alcool plus rapidement, et en ressentent donc plus rapidement les effets délétères. C’est notamment le cas des personnes originaires de l’Asie de l’Est, qui ont, après ingestion d’alcool, des concentrations élevées d’acétaldéhyde dans le sang qui provoquent une sensation de chaleur cutanée, des palpitations et une faiblesse musculaire.

La consommation d’aliments solides : la digestion des nutriments (protéines, lipides et glucides), ralenti la métabolisation de l’alcool, ce qui limite la rapidité de l’alcoolisation. C’est pour cela qu’il est totalement déconseillé de boire à jeun,

La consommation d’alcool au quotidien : les buveurs réguliers s’enivrent moins vite que les buveurs occasionnels. « Une personne alcoolique peut ainsi être tout à fait consciente avec 2 grammes d’alcool dans le sang, quand une autre qui n’a pas l’habitude de boire tombera dans un coma profond avec la même alcoolémie » explique le Dr Gonzales.

Attention cependant, il convient de préciser que les personnes qui tiennent bien l’alcool et peuvent boire plus que les autres sans se sentir ivres, ne sont absolument pas épargnés par les effets à long terme d’une consommation excessive d’alcool.

Reconnaître un coma éthylique : quels sont les signes et symptômes ?

Il se manifeste par une perte de conscience profonde qui rend la victime aréactive à tout stimuli, qu’il soit verbal ou douloureux. “Avant d’en arriver au coma, plusieurs étapes se succèdent et peuvent être identifiées si un entourage présent est initié” indique l’urgentiste. 

La phase ultime est lorsqu’aucun stimuli ne provoque de réaction de la victime, le coma est installé et l’urgence médicale est immédiate.

Cette perte de conscience peut s’accompagner d’une chute de la tension artérielle, d’une respiration irrégulière, d’une hypotonie musculaire et d’une baisse de la température corporelle avec une peau froide et moite.

Selon le stade du coma, une incontinence urinaire est possible,

Coma éthylique ou sommeil : comment faire la différence ?

Le coma éthylique est à différencier de l’endormissement, lié à l’état de somnolence souvent provoqué par l’ingestion – même modérée – d’alcool.

Dr Gonzales : La différence entre une personne endormie, et une personne gravement intoxiquée à l’alcool, est que la seconde est impossible à réveiller.

La victime de coma éthylique est donc inconsciente, et ne réagit pas à la stimulation douloureuse, contrairement à une personne modérément alcoolisée et endormie.

Quels sont les dangers d’un coma éthylique ?

Le principal danger du coma éthylique est la fausse route, en cas de vomissements. « Une personne en état de coma éthylique perd sa capacité à protéger ses voies aériennes, il s’agit donc d’une urgence vitale » insiste le Dr Gonzales.

Les vomissements étant une réaction fréquente à l’alcoolisation – l’organisme intoxiqué cherchant à évacuer tant que possible la substance nocive – les patients en coma éthylique risquent alors d’inhaler le vomis dans leurs poumons et de s’étouffer.

Les autres risques du coma éthylique peuvent être l’hypothermie, les accidents ou traumatismes crâniens en cas de chute ou encore des lésions musculaires dues à la position allongée au sol plusieurs heures.

Est-ce que on peut mourir d’un coma éthylique ?

L’alcool est responsable d’une mort sur quatre chez les 15 à 34 ans. S’il est difficile de savoir précisément quelle est la part des décès liés au coma éthylique, il est sûr que chaque année, de nombreuses personnes y succombent, le plus souvent par étouffement ou hypothermie.

« Le problème avec le coma éthylique, c’est qu’il survient souvent dans le contexte d’une soirée festive et très alcoolisée, et qu’une grande partie des personnes alentours sont eux-même en état d’ébriété et ne sont donc pas alertes sur ce qu’il se passe autour d’eux » déplore l’urgentiste.

En présence d’une personne alcoolisée qui ne répond pas aux stimulations douloureuses, il est donc impératif d’appeler immédiatement le 15 ou le 18.

« En attendant les secours, il faut placer la victime en position latérale de sécurité – à savoir allongé sur le côté – afin d’éviter la fausse-route en cas de vomissements » explique l’urgentiste. Et en cas d’arrêt respiratoire, un massage cardiaque devra être pratiqué et les secours alertés.

Quelle prise en charge à l’hôpital en cas d’intoxication à l’alcool ?

Lorsque le 15 est alerté et que le médecin régulateur urgentiste a identifié un risque vital immédiat, il envoie sur place une équipe médicale (SMUR) assistée de secouristes. « L’équipe médicale du SMUR  prend en charge la victime et si le coma est avéré, la met sous assistance respiratoire afin de protéger les voies aériennes d’une éventuelle inhalation de vomi, puis la transporte vers un service  de réanimation où elle sera prise en charge jusqu’à sa sortie de coma” explique le médecin.

Dans de rares cas – si le taux d’alcoolémie est très important – une épuration rénale peut être pratiquée.



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