Le rejet, la forme la plus répandue de harcèlement scolaire

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le rejet, la forme la plus repandue de harcelement scolaire

Quand on parle de harcèlement à l’école, on pense généralement à des agressions physiques ou verbales. Mais une nouvelle étude publiée ce vendredi 26 août par l’université du Missouri met en garde sur les dangers de l’isolement social, qui serait tout aussi nocif. (source 1)

« Des études antérieures suggèrent que lorsqu’un enfant est exclu des activités sociales par ses pairs à l’école, les conséquences pour cet enfant, à court et à long terme, seront tout aussi néfastes que s’il recevait des coups de pied, des coups de poing ou des gifles tous les jours« , a déclaré Chad Rose, auteur de l’étude. 

Avec son équipe, le professeur a analysé les résultats d’une enquête sur le climat scolaire menée dans 26 collèges et lycées américains.

Plus de 14 000 élèves avaient à dire s’ils étaient d’accord ou non avec des affirmations telles que : « Une petite taquinerie ne fait de mal à personne », « Je me fiche des méchancetés que les enfants disent tant qu’elles ne me concernent pas », « Dans mon groupe d’amis, je suis généralement celui qui prend les décisions » et « Quand je suis en colère contre quelqu’un, je me venge en ne le laissant plus faire partie de mon groupe ».  

Trois attitudes face à l’isolement

Les chercheurs ont constaté qu’il y avait trois groupes d’enfants distincts. Le premier était celui des socialement dominants, ou « populaires » : leurs attitudes étaient favorables au harcèlement et à l’intimidation. Pour autant, ils ne se percevaient pas comme les auteurs d’agressions relationnelles.

L’agression relationnelle consiste à exclure socialement ses pairs des activités de groupe et à répandre des rumeurs à leurs propos. D’après l’étude, c’est le type d’intimidation le plus répandu à l’école. 

Le deuxième groupe ne se percevait pas comme populaire, mais admettait s’adonner à l’agression relationnelle. Car c’est en excluant les autres qu’ils pouvaient « tenter d’obtenir la position de dominant social et de grimper dans la hiérarchie sociale ». 

Quant au troisième groupe, ils présentaient de faibles niveaux d’attitudes pro-harcèlement et d’agression relationnelle. L’étude les désigne comme des « non-agresseurs » ou « spectateurs ».  

« Ce qui est intéressant avec les spectateurs, c’est qu’ils perpétuent souvent l’harcèlement, c’est-à-dire qu’ils servent de renforçateurs sociaux et sont là quand cela se produit », a expliqué M. Rose.

Lutter contre le rejet

Si l’isolement social est aussi commun dans la cour de récréation, c’est aussi parce que les adultes comme les enfants ont tendance à ne pas le prendre au sérieux. 

« Il est difficile pour les enfants d’intervenir et d’évaluer les conflits rapidement – c’est même difficile pour les adultes », poursuit M. Rose. « Si nous voyons deux enfants se battre physiquement, nous nous sentons obligés de les interrompre. Mais lorsque nous voyons des enfants se faire exclure par leurs pairs, les adultes ne semblent pas toujours considérer que la situation est tout aussi néfaste, et c’est ce qui est effrayant. » 

D’après le chercheur, il faut célébrer l’individualité des enfants afin de les aider.

« Le harcèlement ne commence, ni ne finit avec les cloches de l’école, c’est un problème communautaire « , conclut-il. « Je pense qu’en tant qu’adultes, nous devons être plus conscients de ce que nous enseignons à nos enfants en termes d’interaction sociale, car les écoles sont le reflet de nos communautés. »   



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