le défilé Schiaparelli scandalise le public (et surtout les défenseurs des animaux)

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La mode, ce n’est pas uniquement une manière de s’habiller, mais aussi – et surtout – une façon de voir son époque. Pour la grande majorité des créateurs, c’est l’occasion de faire passer un message important, sociétal et/ou politique. Faut-il encore que ce message soit lisible et accessible au public. Sinon, cela risque d’être mal interprété et scandaliser plus qu’autre chose. Ce fut le cas, hélas, de la nouvelle collection de la maison Schiaparelli pilotée par Daniel Roseberry. Les têtes d’animaux sauvages, tels des trophées cousus à même les robes, ont tout de suite suscité une avalanche de réactions négatives. Et ce malgré la fausse fourrure dont elles étaient confectionnées et le symbolisme qu’elles portaient. Un concept bien caché ou une provocation ?

Schiaparelli bouleverse les codes

Il faut tout de même préciser que la maison Schiaparelli n’est pas à son premier coup d’essai. À l’image de sa fondatrice, l’inimitable Elsa Schiaparelli, la griffe reste fidèle à la démarche « shocking » à tout ce qui bouleverse les codes existants tout en les réinventant. Après les hauts tous en transparence qui marquaient les collections précédentes, Daniel Roseberry s’est aventuré dans le concept de la Divine Comédie de Dante. Il a donc proposé des silhouettes phares à l’effigie du lion, du léopard, ou encore du loup, représentant respectivement la luxure, la fierté et l’avarice.

La nouvelle collection Schiaparelli critiquée sur Instagram

Sur sa page Instagram, la maison a tout de même précisé que pour cette collection « aucun animal n’a été blessé ». Ce message a été rédigé en lettres capitales pour une visibilité maximale, juste après les descriptifs des tenues flattant leur fabrication quasi artisanale. Notamment, la vidéo montrant Kylie Jenner « dans sa tenue « Lion brodé » est accompagnée d’une légende qui la détaille : « sculptée en mousse, faite en laine, soie et fausse fourrure, et peinte à la main pour un aspect aussi réaliste que possible, afin de célébrer la gloire du monde naturel. »

Rien n’y fait, ni la haute qualité, ni l’intention. Les réactions négatives se déchainent.

« Il faut arrêter de montrer les animaux comme un objet de luxe, un produit ! commente un follower. « Ils peuvent être en mousse, mais ce sont des espèces en voie de disparition qu’on a toujours tué pour transformer leurs peaux en vêtements. […] Ces images montrent seulement que ces animaux n’ont de valeur que lorsqu’ils sont morts. Mais ce n’est pas vrai, leur beauté réside dans leur vie […] et leur histoire évolutive. » Et de conclure : Même si l’inspiration est là, ce n’est pas la meilleure. »

« Lorsque la mode manque de créativité et d’originalité, enchaine un autre internaute, cela peut mener au mauvais goût. Les animaux ne sont pas des objets décoratifs ou des trophées.»

« Ce n’est pas de l’art, c’est juste de la paresse, dit le commentaire suivant. Lisez vraiment la Divine Comédie de Dante, pas seulement les premières lignes. Il y a tant à créer sans tomber dans de cruelles platitudes. »

La majorité écrasante des utilisateurs Instagram accuse la maison Schiaparelli de « hyperréalisme grotesque », d’un message ambigu, ou encore d’un manque d’inspiration. Parmi les critiques les plus virulentes sont celles provenant des défenseurs de la cause animale. « Célébrer la « gloire du monde naturel » en créant des pièces qui donnent l’impression que vous glorifiez les humains portant des têtes d’animaux, s’indigne un des commentateurs, tout en ajoutant que c’est dommage pour une si belle marque d’avoir fait cela. Comme quoi, même les fans sont déçus de ce « show ».

Conclusion

Que dire si ce n’est bien dommage que ce « bad buzz » a éclipsé la collection de qualité. On parlait plus des têtes des animaux portées par Naomi Campbell, Kylie Jenner et Irina Shayk que des coupes sculpturales, de magnifiques bustiers-bijoux ou des accessoires inspirés par le travail d’Elsa Schiaparelli. Si le but était d’attirer l’attention à la marque, à n’importe quel prix, on peut dire qu’il est atteint. Mais espérons quand même qu’il est plus question de maladresse que d’un coup calculé.





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