Insuffisance rénale : quel régime alimentaire suivre ?

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femme et legumes

La fonction rénale est indispensable au fonctionnement de notre organisme. On parle d’insuffisance rénale lorsque les reins ne fonctionnent plus correctement, qu’ils n’éliminent pas bien les déchets du corps et n’arrivent pas, non plus, à équilibrer les différentes substances de l’organisme : eau, sel, potassium, calcium…

Il existe plusieurs niveaux d’insuffisance rénale, précise le Dr Decourt, néphrologue, et le seul moyen de savoir si l’on souffre de cette pathologie est de réaliser une prise de sang avec un dosage de la créatinine ou une analyse d’urine avec le dosage des protéines.

Insuffisance rénale et alimentation : quels aliments restreindre ?

L’alimentation occidentale est trop riche en sel et trop pauvre en fibres. Il faut donc modifier son hygiène alimentaire pour préserver ses reins. Voici les aliments à limiter au quotidien.

  • Le sel : « sa consommation ne doit pas excéder 6 g par jour », précise le néphrologue, car le sel favorise l’apparition de l’hypertension qui joue un rôle dans la maladie rénale. On n’ajoute donc pas de sel dans ses plats, et on pense à le remplacer par des épices, des herbes aromatiques, des condiments comme exhausteurs de goût. Il faut savoir qu’il est difficile de quantifier sa consommation de sel quotidienne, précise le médecin. Mais, rien qu’une baguette de pain en renferme déjà 4 g. » ;
  • La charcuterie : « bien que depuis les années 2000, les fabricants de charcuterie ont réduit de 10 à 15 % la teneur en sel, « mieux vaut en consommer le moins souvent possible », conseille le Dr Decourt. Pour information, une tranche de 30 g de jambon sec découenné, dégraissé renferme 1,6 g de sel ; 5 tranches de saucisson sec, soit 30 g, en apportent 1,4 g ; 1 tranche de 45 g de jambon cuit supérieur en renferme 0,7 g ; une portion de 40 g de pâté de campagne : 0,76 g ; 1 saucisse de Strasbourg de 35 g, 0, 7 g ; et une portion de 40 g de rillettes 0,5 g ;
  • Les poissons fumés contiennent eux aussi des teneurs en sel élevées. Les dix poissons et coquillages les plus salés et dont il faut restreindre le plus possible sa consommation sont : la morue salée, le maquereau salé, la palourde, la crevette, la seiche, l’araignée de mer, les pétoncles, les anchois, le hareng, le homard d’Amérique ;
  • L’alcool est, lui aussi, à consommer avec grande modération « car il augmente la pression artérielle, ce qui peut entraîner des répercussions au niveau des reins », précise le Dr Decourt ;
  • Les produits transformés : les conserves, les plats préparés, les biscuits apéritifs, les sauces et les soupes industrielles… doivent être évités le plus possible également.

En plus du sel, limitez l’excès de phosphore et de potassium

Dans l’insuffisance rénale, le sang n’est pas correctement débarrassé du phosphore en trop. « Or des taux sanguins de phosphore et de calcium élevés peuvent aussi conduire à des dépôts de calcium dans les vaisseaux, les poumons, les yeux et même le cœur », explique la Fondation du Rein (source 1).

Les patients insuffisants rénaux doivent donc « limiter les sources alimentaires riches en phosphore très disponible comme les abats, les sardines, les légumes secs, la bière, le lait, les fromages, le chocolat. Ne mangez pas trop de fromages », recommande la Fondation.

Évitez les fruits riches en potassium (banane, pêche, prune, abricot…)

« Le potassium est un minéral indispensable, mais il peut s’élever dans le sang en cas d’insuffisance rénale et devenir dangereux pour le cœur quand son taux est très excessif », indique la Fondation du Rein. « Il est impératif d’éviter les fruits riches en potassium, surtout lorsqu’ils ont un gros noyau, comme les pêches, les prunes et pruneaux, les abricots, les mangues, mais aussi la banane, le kiwi et les fruits secs… Pour les légumes, limiter ou éviter les légumes secs comme les haricots rouges ou blancs, mais aussi l’avocat, les pommes de terre et les patates douces ».

Limitez également votre consommation de protéines animales

En cas d’insuffisance rénale, il est conseillé de limiter ses apports en protéines animales. « Lorsqu’on est porteur d’une insuffisance rénale, il ne faut pas dépasser 0,6 g à 0, 8 g maximum de protéines animales par jour et par kilo de poids corporel », précise le néphrologue, « afin de ne pas surcharger les reins en déchets azotés comme l’urée. Une restriction plus importante peut être proposée par le néphrologue lors des stades 4 et 5 de la maladie, à condition de supplémenter les acides aminés essentiels que le corps ne sait pas fabriquer ».

  • Une escalope de poulet de 120 g fournit 32 g de protéines ;
  • Un steak haché de 100 g, 26 g de protéines ;
  • Une tranche de jambon de 40 g, 10 g de protéines ;
  • Une portion de 150 g de saumon frais, 34 g de protéines ;
  • Un yaourt, 5 g de protéines ;
  • Une portion de camembert de 30 g, 6 g de protéines.

On privilégie les protéines végétales. « On peut aussi devenir végétarien et compléter par des protéines de synthèse », indique le spécialiste.

Exemples de protéines végétales à privilégier pour les reins

« Les végétaux ont aussi comme avantage d’être alcalinisant, quand les viandes sont plutôt acidifiantes. Les légumineuses comme le soja sont une source intéressante de protéines végétales, mais doivent parfois être limitées si les taux de phosphore et de potassium sont élevés. Les céréales et les pâtes sont une autre source de protéines intéressantes », ajoute la Fondation du Rein.

Quels sont les aliments qui sont bons pour les reins ?

« En cas d’insuffisance rénale, on s’oriente vers un régime de type DASH », préconise le néphrologue.

Ce dernier conseille de consommer 8 à 10 fruits et légumes par jour, 6 à 8 produits céréaliers, des graines et légumineuses 4 à 5 fois par semaine, du poisson, de la viande blanche ou de la volaille 2 fois par jour maximum tout comme les matières grasses, et des sucreries seulement occasionnellement.

Côté mode de cuisson, « on privilégie la cuisson à l’eau, en papillote ou à la vapeur » , propose le médecin. On évite les fritures.

Que boire en cas d’insuffisance rénale ?

« On boit une eau de source ou minérale peu minéralisée. L’utilisation d’eau du robinet est tout à fait convenable, très économique et évite la consommation de bouteilles en plastique nocives pour l’environnement », rappelle le Dr Decourt. Parmi les moins minéralisées, on trouve :

  • Mont-Blanc ;
  • Rosée de la Reine ;
  • Mont Roucous ;
  • Évian ;
  • Cristalline.

« En stade 3 et plus d’insuffisance rénale, il peut être intéressant, sur conseil de son médecin uniquement, de se tourner vers une eau bicarbonatée afin d’alcaliniser l’organisme », précise le néphrologue. Parmi les eaux minéralisées bicarbonatées, on trouve Vichy Célestins, Saint-Yorre, Arvie, Contrex, Hepar. « Il faut cependant prendre garde à l’apport de sel que procurent ces eaux », prévient le néphrologue.

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