Un voisin mécontent vient de porter plainte contre les gérants d’une crêperie voisine pour nuisances sonores et olfactives. En clair, il râle à cause du bruit et des odeurs liés à l’activité de l’établissement. Si la plainte officielle est récente, les récriminations de cet homme ne sont pas nouvelles. Le précédent propriétaire de la crêperie avait, lui aussi, subi ses remarques intempestives à plusieurs reprises.
Un conflit de voisinage s’éternise depuis plusieurs années entre une crêperie située en Bretagne, et l’un des particuliers qui habite dans le même quartier résidentiel. « Il se plaint que notre crêperie sent trop la crêpe ! » a déclaré Marlène Dupont, co-gérante de la Crêperie du Pêcheur. Si la phrase semble pleine d’humour, celle qui a repris l’établissement en 2019 avec son compagnon, Alex Polge, rit plutôt jaune.
Après le coq qui chante trop fort, la crêperie qui sent trop la crêpe.
Ils sont forts les propriétaires de résidences secondaires 🤦♀️https://t.co/9rU5T0Gg8l— Flobzh 🐇🌳🌺🐸 #HDCCG flobzh🐘.bike (@Feedeschan) January 18, 2023
Un voisin porte plainte contre l’activité d’une crêperie dans un espace résidentiel
Patrick Emery, l’ancien propriétaire de La crêperie du Pêcheur qui a vendu son affaire à Marlène Dupont et Alex Polge, était conscient du problème. « J’avais d’ailleurs refusé la vente à un couple qui voulait instaurer des soirées à thèmes : impossible, nous sommes dans un espace résidentiel, je ne voulais pas nuire aux voisins » a déclaré celui qui avait créé la crêperie en 2009.
Contacté, le voisin a sèchement résumé son point de vue : il a investi à cet endroit car il s’agissait d’un lieu où ce genre de problèmes ne pouvait pas exister. « Il n’y avait pas de crêperie à ce moment-là. Si ça avait été le cas, je serais parti en courant ! À l’époque, nous nous sommes installés sur une zone Natura 2000, protégée, calme et paisible. »
Les nouveaux gérants ont tout fait pour atténuer les bruits et les odeurs de leur crêperie
Le jeune couple a quitté l’Aube pour s’installer à Erquy afin de reprendre la crêperie. « Nous avons racheté en 2019. Pour nous, c’était le rêve d’une vie. On a beaucoup emprunté pour s’installer ici mais on savait ce qu’on voulait » a expliqué Alex Polge. Et sa compagne d’ajouter : « Nous sommes des gens honnêtes. Vous imaginez ce que ça fait de se retrouver en justice, juste parce que l’on fait des crêpes, en Bretagne en plus ! C’est au patrimoine régional que l’on touche là ! »
Les nouveaux gérants ont pourtant tout fait pour apaiser leur voisin, notamment de multiples travaux. Du changement de hotte équipée d’un silencieux, à la construction d’une véranda fermée à double vitrage, la facture avoisine les 170.000 euros. Ils ont également condamné des places de parking, et modifié les habitudes du personnel pour limiter la gêne sonore. « Mais les travaux apportés n’ont rien changé aux nuisances ! Ça sent toujours autant, il y a toujours autant de bruit » dixit le voisin.
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Le voisin espère une fermeture, les gérants lancent une pétition
Voisin qui, par ailleurs, n’a pas caché son objectif. « Je veux vivre à nouveau dans un environnement sans odeurs, sans bruits, comme il y a 20 ans. Si la procédure peut aller jusqu’à la fermeture… » C’est bien le sentiment de Marlène Dupont et d’Alex Polge : « En fait, il veut qu’on ferme tout court (…) Nous sommes un peu usés. Après la crise du Covid, la hausse des prix de l’énergie (…) On veut juste travailler et là, on a besoin de soutien. » Ils ont lancé une pétition en ligne en ce sens, en attendant leur assignation en justice prévue le 16 février prochain.