Hystérectomie : cette chirurgie augmenterait le risque de diabète de type 2

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Quels que soient les motifs qui légitiment cette intervention chirurgicale, l’hystérectomie, ou ablation de l’utérus, est une opération qui comporte des risques et des inconvénients à prendre en compte. Elle peut s’avérer nécessaire en cas de règles très abondantes, en présence d’adénomyose (endométriose intra-utérine), de fibromes ou encore de cancer. Notons que le retrait de l’utérus s’accompagne parfois d’une ablation des trompes de Fallope et des ovaires, mais que cela n’est pas systématique.

Dans une nouvelle étude scientifique, présentée lors du congrès annuel de  l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD), des chercheurs français alertent quant à un sur-risque de diabète de type 2 associé à cette ablation.

L’étude a été menée auprès de 83 582 femmes(moyenne d’âge 51 ans ; lesquelles avaient entre 45 et 60 ans au début de l’étude), et suivies pendant 16 ans en moyenne. Aucune n’était diabétique au début de l’étude. L’équipe de recherche a recueilli des données de santé tous les deux ans auprès des participantes à l’aide de questionnaires, portant sur divers aspects du mode de vie (alimentation, pratique sportive, indice de masse corporelle, statut tabagique, âge aux premières règles, statut ménopausique, l’usage de contraceptifs oraux, et un éventuel diagnostic de diabète de type 2).

Un sur-risque d’autant plus important avant 45 ans

Au cours de ces 16 ans de suivi , 17 141 femmes ont subi une hystérectomie et 2 672 femmes ont développé un diabète de type 2. Ainsi, comparativement aux femmes qui n’ont pas subi d’hystérectomie, celles qui ont eu cette chirurgie étaient 27 % plus susceptibles de développer un diabète de type 2, et ce en prenant compte les éventuels facteurs susceptibles d’influencer les résultats (antécédents familiaux de diabète, statut tabagique…). Des chiffres similaires ont été obtenus après prise en compte des facteurs de biais reproductifs (âge aux premières règles, statut ménopausique, traitements hormonaux…) et d’hygiène de vie (activité physique, alimentation).

Fait notable, les résultats suggèrent que le fait d’avoir une hystérectomie sans retrait des ovaires était associé à un risque accru de diabète de 13 %, contre un risque accru de 26 % après une hystérectomie couplée à une ovariectomie. Préserver les ovaires pourrait donc s’avérer utile pour réduire le sur-risque de diabète.

L’étude indique également que les femmes ayant subi une hystérectomie avant l’âge de 45 ans avaient un risque accru de 52% de développer un diabète de type 2, par rapport aux femmes du même âge n’ayant pas eu d’hystérectomie. Aussi faut-il bien évaluer l’intérêt et les bénéfices de cette chirurgie utérine chez la femme jeune, soulignent les auteurs de l’étude dans un communiqué (Source 1).

« Il y a des circonstances où une hystérectomie est le meilleur choix pour une femme, mais nous devons nous assurer que les patientes sont conscientes des risques potentiels pour la santé associés à cette procédure, en particulier avant l’âge de 45 ans, et sont informées des thérapies alternatives non chirurgicales pour les fibromes, l’endométriose et le prolapsus, qui sont les principales causes d’hystérectomie”, a déclaré le professeur Fabrice Bonnet, chercheur au CHU de Rennes et co-auteur de l’étude.

Environ 80 000 hystérectomies sont pratiquées chaque année en France, selon les chiffres avancés par les chercheurs.



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