Hypokaliémie : tout savoir sur la carence en potassium

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L’hypokaliémie est un trouble électrolytique qui affecte les taux sériques de potassium. Elle fait partie des perturbations électrolytiques les plus graves. 

Définition : qu’est-ce que l’hypokaliémie ?

L’hypokaliémie est un terme médical qui désigne un taux trop faible de potassium dans le sang. En effet, la kaliémie désigne la concentration sanguine en potassium. Le préfixe « hypo » (tiré du Grec hupo) signifie « sous ». 

Pour rappel, le potassium (élément chimique noté K) est un électrolyte essentiel qui régule l’équilibre hydroélectrolytique de l’organisme, maintient un rythme cardiaque normal et intervient dans la conduction de l’influx nerveux et la contraction musculaire.

Médicalement, on parle d’hypokaliémie lorsque la concentration plasmatique en potassium est strictement inférieure à 3,5 mmol/L.

Le manque de potassium peut se manifester par une faiblesse ou des crampes musculaires et une fatigue. Dans les cas plus graves, une carence potassique peut engendrer une paralysie des muscles voire des troubles du rythme cardiaque. L’arrêt cardiaque (et parfois le décès) est alors possible. 

L’hypokaliémie s’explique le plus souvent par une perte importante de ce minéral en raison de vomissements, de diarrhées chroniques ou de la prise chronique de laxatifs ou de diurétiques. Enfin certains troubles métaboliques et la prise de certains médicaments peuvent causer une diminution des stocks de potassium dans le le sang. 

Le diagnostic de l’hypokaliémie repose sur une simple prise de sang afin de mesurer le taux de potassium sanguin. Le traitement passe par la consommation d’aliments riches en potassium ou la prise de compléments alimentaires.

Étiologie : quelles sont les causes d’une hypokaliémie ?

Un manque de potassium s’explique le plus souvent par des pertes importantes de ce minéral. Les causes les plus souvent retrouvées sont : 

  • Des vomissements chroniques : ils peuvent résulter de différentes pathologies comme une boulimie nerveuse avec vomissements, une obstruction mécanique (ulcère, tumeur digestive..), une maladie neurologique (hypertension intra-crânienne, épilepsie, migraine, méningite…), intoxications médicamenteuses ou toxiques, grossesse (notamment au premier trimestre), maladie digestive ou hépatique
  • Des diarrhées chroniques liées à une maladie digestive par exemple. 
  • La prise abusive de laxatifs notamment en cas d’anorexie mentale ou de boulimie nerveuse associées à un comportement de purge. 
  • La prise chronique de médicaments diurétiques : dans ce cas, les pertes de potassium sont d’origine urinaire. 
  • Une anomalie des glandes surrénales qui favorise l’élimination du potassium par les reins (maladie de Cushing). 

Parfois, des faibles taux de potassium peuvent aussi s’expliquer par une insuffisance des apports en potassium en cas de : 

  • anorexie mentale
  • régimes alimentaires restrictifs voire un jeûne prolongé ; 
  • alimentation déséquilibrée (aberrations nutritionnelles) ; 
  • une alimentation riche en hydrate de carbone (féculents) associée à une consommation chronique d’alcool

Enfin, l’hypokaliémie peut être la conséquence de certaines anomalies à l’origine d’un transfert du potassium dans la cellule. Cette condition peut être la conséquence de : 

  • une situation de stress
  • une alcalose métabolique (notamment dans le cadre d’un diabète) ; 
  • la prise de certains médicaments (insuline, salbutamol, terbutaline…) 
  • l’excès de café.

Hypokaliémie et anorexie mentale/boulimie nerveuse

L’hypokaliémie est une des causes de décès par arrêt cardiaque chez les personnes anorexiques/boulimiques notamment chez celles qui provoquent des vomissements. Si vous êtes dans cette situation, il est préférable de consulter un médecin. En outre, vous devriez cesser ou au moins diminuer les vomissements. Le fait de diminuer par deux ses vomissements divise par deux le risque d’arrêt cardiaque. En cas de vomissements, le médecin vous recommandera de prendre des comprimés de potassium juste après ces derniers, pour compenser les pertes. Ne les prenez pas si vous savez que vous allez vomir dans les 2 h qui suivent. Ces médicaments pourraient bien vous sauver la vie (en aucun cas, ils ne favorisent la prise de poids !).  

Symptômes : Quels sont les signes d’un manque de potassium ?

La plupart du temps, l’hypokaliémie est asymptomatique. En cas de diminution de potassium dans le sang, certains signes discrets peuvent néanmoins apparaître : 

  • Une grande fatigue (asthénie) ; 
  • Une faiblesse musculaire
  • des spasmes musculaires (contractions involontaires et indolores des muscles) ; 
  • descrampes musculaires (notamment la nuit). 

Est-ce grave de manquer de potassium ?

L’hypokaliémie même légère n’est pas anodine et doit être prise en charge. En effet, le manque de potassium peut provoquer des troubles du rythme cardiaque même en cas d’hypokaliémie légère chez des patients souffrant d’une maladie cardiaque ou traités par digoxine.

Ajoutons que la fatigue liée à la carence en potassium peut altérer la vigilance et augmenter le risque de chute notamment chez les personnes âgées. 

Complications : quels sont les risques de l’hypokaliémie sévère ?

Les risques d’une hypokaliémie sévère (lorsque les taux de potassium sont inférieurs à 3 mmol/L) sont : 

  • Une atteinte musculaire avec destruction massive du tissu musculaire (rhabdomyolyse) ; 
  • Une tétraparésie transitoire (paralysie légère des 4 membres) ; 
  • Une occlusion intestinale liée à la paralysie de l’intestin grêle ; 
  • Une rétention urinare
  • Un arrêt respiratoire
  • Un hyperexcitabilité cardiaque (trouble du rythme cardiaque) et parfois un arrêt cardiaque

L’hypokaliémie sévère entraîne un risque de décès accru

L’hypokaliémie chronique peut affecter la capacité de concentration rénale, entraînant des troubles urinaires

Diagnostic de l’hypokaliémie : quel taux de potassium dans le sang ?

Si le médecin soupçonne une hypokaliémie (au vu des symptômes et du contexte médical), des examens sanguins sont prescrits pour mesurer le taux de potassium sanguin du patient (kaliémie). 

L’hypokaliémie est une concentration sérique du potassium strictement inférieure à 3,5 mmol/L

Une hypokaliémie modérée (potassium plasmatique entre 3 et 3,5 mmol/L) provoque rarement des symptômes.

En dessous de 3 mmol/L, nous parlons d’hypokaliémie sévère avec des risque de complications parfois graves (comme un arrêt respiratoire ou cardiaque). 

Traitement : comment corriger l’hypokaliémie ?

La prise en charge de l’hypokaliémie passe généralement par la prise d’une supplémentation potassique. Néanmoins, une alimentation riche en potassium permet de prévenir ce problème de santé et de rétablir une hypokaliémie légère. 

La prise en charge de l’hypokaliémie

En cas d’hypokalémie légère et en l’absence de symptôme, une alimentation riche en potassium peut être suffisante à traiter l’hypokaliémie. 

Néanmoins, si le patient est symptomatique et/ou si la kaliémie est modérée à sévère (inférieure ou égal à 3 mmol/L), des compléments alimentaire de potassium peuvent être prescrits. 

Le potassium peut être administré par voie orale. Il doit être ingéré en petite quantité, pendant les repas, et plusieurs fois par jour.

Dans certains cas, le potassium peut être administré par voie intraveineuse (hypokaliémie sévère, présence de troubles du rythme cardiaque, échec ou insuffisance d’une supplémentation par voie orale). 

Il faut quelques jours à quelques semaines pour ressentir l’efficacité d’une supplémentation orale. En situation d’urgence, l’administration de potassium par voie intraveineuse permet de corriger l’hypokaliémie en moins de 2 heures.

Hypokaliémie : quelle alimentation adopter ?

Vous pouvez trouver du potassium naturellement présent dans plusieurs familles d’aliments comme :

  • les légumes : épinards, bettes, champignons, choux, pommes de terre… 
  • les fruits : pruneau, avocats, abricots, cassis, agrumes, bananes … 
  • les légumineuses : pois chiches, lentilles, haricots blancs… 
  • les fruits secs : pistaches, figues, dattes séchées, noix, amandes, châtaignes… 
  • les poissons plus spécifiquement les poissons gras  : sardines, maquereaux, saumon… 
  • les viandes 
  • le chocolat noir
  • les céréales complètes



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