Herpès chez le bébé et l’enfant : symptômes, traitement

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A priori, pas de quoi s’inquiéter outre mesure quand on évoque le mot herpès : sous ce petit mot se cache une infection virale assez, voire très fréquente, liée au virus HSV, appelée Herpès Simplex, de la grande famille des herpès virus (qui inclut également la varicelle et le zona). « Celui-ci existe en deux types : le virus HSV1 qui concerne davantage les lèvres, la bouche, la gorge (herpès labial ou bouton de fièvre), et l’HSV2 qui concerne les herpès génitaux, mais qui n’intervient généralement pas chez les enfants avant l’adolescence », précise le docteur Thomas Dailland, pédiatre et auteur de Mon enfant est malade, je fais quoi ? (2021).

Primo-infection herpétique : quels sont les signes chez le bébé ?

Toutefois, si le jeune enfant attrape un herpès HSV1, cela peut parfois sembler impressionnant pour les parents. C’est ce qu’on appelle une primo-infection, lorsque les anticorps de l’enfant réagissent fortement à l’arrivée du virus.

La gingivostomatite herpétique

« On peut alors observer une atteinte de l’ensemble de la bouche (gingivo stomatite herpétique) très douloureuse pour l’enfant », explique le pédiatre. Une forme plus sévère d’herpès qui inclut parmi les symptômes :

  • Une angine érosive, vésiculeuse, parfois nécrotique ;
  • Une fièvre, un état altéré ;
  • De gros ganglions le long du cou ;
  • Une haleine fétide ;
  • Une perte d’appétit liée à la douleur.

À savoir également : si les symptômes peuvent être impressionnants, il arrive également qu’un enfant fasse une primo-infection… passant totalement inaperçue, ou ressemblant à une petite angine.

Quelles sont les causes de l’herpès chez le bébé ?

Le mode de contagion ne diffère pas beaucoup des autres virus communs : le virus de l’herpès se transmet tout simplement par la salive, les gouttelettes sécrétées quand on parle, le contact au niveau des mains, le contact des zones infectées… Il est donc très courant d’attraper cela en collectivité (crèche, école, etc.) ou à la maison, quand un parent est atteint lui-même d’un bouton de fièvre, par exemple.

Une contagion plus forte après ses 6 mois

La primo-infection herpétique intervient le plus souvent entre 1 an et 3 ans chez le jeune patient. À 6 mois, quand les anticorps maternels protecteurs disparaissent, l’enfant devient plus vulnérable aux virus extérieurs. À l’âge de 4-5 ans, on estime qu’un tiers des enfants a déjà été en contact avec le virus.

Dans le cas d’une maman qui allaite

Si une maman allaite mais qu’elle découvre de petites vésicules ou un bouton de fièvre sur elle-même, il n’est pas nécessaire de s’affoler pour autant. « Elle doit surtout continuer d’allaiter son enfant, car c’est ce qui est bon pour lui », précise le Dr Dailland, « mais il faut veiller à conserver une bonne hygiène des mains, et pourquoi pas, mettre un masque le temps de l’allaitement », propose-t-il.

En revanche, en cas de fièvre ou de vésicules qui apparaîtraient chez le bébé, une consultation en urgence s’impose.

Bouton de fièvre chez le bébé : quand doit-on consulter ?

Le pédiatre le rappelle, dans une consultation, l’âge du bébé ou de l’enfant est à prendre en compte : plus le bébé est jeune, plus sa fièvre et ses symptômes doivent être surveillés rapidement.
Dans le cadre d’un enfant qui présente une éruption à vésicules qui vous pose question, il peut être aussi utile de consulter pour faire un diagnostic précis. En effet, l’herpès peut parfois se confondre avec :

  • Un zona qui peut y ressembler avec son bouquet de vésicules isolées ;
  • Un eczéma qui devient bulleux, avec prurit ;
  • Le syndrome pieds-mains-bouche.

Comment soigner l’herpès labial chez le bébé ?

La question du traitement et de son efficacité est actuellement assez discutée. L’herpès étant un virus, il disparaît de lui-même en quelques jours. « Dans le cas d’une primo-infection, on peut mettre en place un traitement par un antiviral, l’Aciclovir, pour atténuer les symptômes et en réduire la durée. Mais son efficacité n‘est pas radicale », indique le pédiatre. De plus, le traitement n’aura d’effet que s’il est pris au tout début de l’apparition des vésicules. « Au bout de 48 heures, il n’y a plus vraiment d’intérêt » précise-t-il.

Une hospitalisation parfois nécessaire

S’il est très jeune, l’enfant peut être amené à être hospitalisé temporairement « non pas parce que l’herpès est grave pour l’enfant, mais parce qu’une douleur trop intense peut empêcher l’enfant de manger pendant plusieurs jours. Il faut alors parfois le perfuser pour qu’il reprenne des forces », rassure le pédiatre.

Mon enfant fait des crises d’herpès, quelles précautions prendre ?

Rassurez-vous, votre enfant aura une vie tout à fait normale, même avec de l’herpès simplex. « L’herpès n’est pas une condition d’éviction de la crèche ou de l’école », précise le Dr Dailland. Même en cas de bouton sur la lèvre par exemple, il peut donc retourner à la crèche ou à l’école, en avertissant bien entendu, le responsable de la crèche ou l’enseignant.

Des précautions d’usage seront alors mises en place, comme le fait d’éviter dans ces moments-là qu’il touche à tous les jouets, de bien désinfecter son verre, son biberon, etc. Mais rien de plus contraignant. C’est en revanche l’occasion d’insister sur les mesures d’hygiène et les éduquer au plus tôt sur le lavage de mains et le mouchage.

L’enfant peut-il « refaire » une crise aussi forte ?

Non, et c’est une bonne nouvelle. « Tout comme celui de la varicelle, le virus de l’herpès reste dans l’organisme. Au fil des infections nous avons tous un cortège de petits virus qui restent dans le corps, et qui s’installent dans des ganglions nerveux », explique le médecin.

Dans le cas de l’herpès, celui-ci peut ressurgir à la faveur d’un événement ponctuel, comme une fièvre, une fatigue, un stress, etc., sous forme de petites vésicules, mais ne prendra pas l’ampleur d’une primo-infection. « Ou si tel est le cas, il faut alors se poser la question d’un système immunitaire déficient », évoque le spécialiste.

Le cas particulier de l’herpès buccal chez le nouveau-né

Si l’herpès se range donc souvent parmi les infections bénignes, celui de la femme enceinte qui pourrait le transmettre à son enfant est bien plus préoccupant, pouvant même être fatal pour le nourrisson. Deux cas de figure sont à prendre en compte : celui de l’herpès simple labial, et celui de l’herpès génital contracté pendant la grossesse.

Si la maman a un antécédent d’herpès, sans récurrence herpétique pendant la grossesse

« C’est plutôt une bonne nouvelle annonce, le pédiatre, cela signifie qu’elle dispose déjà d’anticorps et que son bébé les conservera pendant environ 2 à 3 mois à sa naissance. » De même, la maman qui voit un bouton de fièvre apparaître pendant sa grossesse ne doit pas s’inquiéter, c’est totalement bénin.

Si la maman contracte un herpès génital (HSV2) pendant la grossesse

C’est une situation plus préoccupante qu’il faut surveiller de près « si l’herpès est très actif, le risque d’un herpès néonatal (source 1) contracté lors du passage du bébé est présent. C’est malheureusement une infection assez grave pour le bébé qui peut aller jusqu’au décès. En cas de lésion génitale chez la maman, celle-ci doit alors consulter son gynécologue pour mettre en place un protocole médical avant l’accouchement (source 2). Le bébé, quant à lui, sera dans ce cas soumis à un examen complet », indique le pédiatre.

Un bébé qui contracte de façon transplacentaire une infection herpétique peut aussi être dans une situation grave. Un protocole est également à envisager avec un pédiatre spécialisé en néonatologie.



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