Si vous redoutez les visites chez le gynécologue du fait de l’examen vaginal qu’il implique, voilà qui devrait vous rassurer. Plusieurs sociétés savantes, dont le Collège national des gynécologues obstétriciens (CNGOF) et le Collège national des sages-femmes (CNSF), viennent en effet de publier des recommandations quant à la réalisation d’examens pelviens lors de consultations. Par examen pelvien, on entend par exemple le toucher vaginal ou l’observation du col via la pose d’un spéculum.
Estimant qu’il était temps de faire évoluer les pratiques cliniques autour des examens pelviens, les sociétés savantes ont indiqué qu’il existe certains cas de figure pour lesquels un examen pelvien n’est ni pertinent ni indispensable.
Dans le détail, le CNGOF juge qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer systématiquement un examen pelvien pour la prescription d’une contraception hormonale, lors du suivi de grossesse d’une femme asymptomatique et sans facteur de risque, ou encore dans le cadre du dépistage du cancer de l’ovaire.
Dans quel cas l’examen pelvien reste recommandé, voire indispensable ?
En revanche, cet « examen gynéco » demeure recommandé voire indispensable dans les cas suivants :
- pour la pose d’un dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet),
- pour le dépistage du cancer du col de l’utérus (réalisation d’un frottis ou d’une biopsie),
- en cas de suspicion d’endométriose, de fibrome ou de prolapsus,
- en cas d’incontinence urinaire,
- lors d’une consultation en urgence, par exemple du fait de douleurs ou de saignements inexpliqués, requiert également un examen gynécologique.
Cet examen pelvien intervient toujours en complément d’un interrogatoire, et s’accompagne parfois d’une échographie.
Une appréhension qui peut conduire à éviter les rendez-vous
Ces nouvelles recommandations interviennent de la libération de la parole autour des violences gynécologiques et du consentement, un contexte dont les instances médicales ont visiblement saisi l’ampleur.
Si le Collège des gynécologues a décidé de refonder et d’interroger certaines pratiques, c’est parce qu’il a conscience de la problématique . “Tous les examens médicaux peuvent être difficiles à vivre et ceux concernant les organes pelviens peuvent être ressentis comme intrusifs”, peut-on ainsi lire dans le dossier de presse que l’on a pu se procurer.
“L’appréhension vis-à-vis d’un examen pelvien systématique (en particulier pour les femmes jeunes lors de leur premier rendez-vous, les femmes victimes de violences et les femmes ayant des douleurs pelviennes ou périnéales chroniques) peut conduire à éviter ou retarder une consultation”, déplorent les sociétés savantes. Ce qui peut découler sur des retards de soins, de diagnostic ou de dépistage, ajoutent les spécialistes.
Ces derniers soulignent que la plupart des femmes acceptent ces examens “intrusifs” “lorsque la nécessité de la procédure est expliquée et si l’examen est effectué par un professionnel qualifié, communiquant et précautionneux”. Un savoir-être et un savoir-faire qui fait partie des compétences des professionnels de santé, selon le CNGOF et ses pairs, qui ajoutent que ces recommandations “ne sont pas applicables à toutes les situations cliniques et doivent pouvoir être adaptées individuellement”.