Deux semaines après que les États-Unis ont abrogé le droit à l’avortement, les conséquences de cette décision se font déjà ressentir à travers le pays. Selon le journal Columbus Dispatch, une victime d’abus sexuels âgée de 10 ans a dû traverser le pays afin de pouvoir avorter. (source 1)
En effet, en Ohio, l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est considérablement restreint. Il est désormais illégal de pratiquer un avortement après six semaines. Quand un médecin spécialisé dans les abus sexuels a pris la fillette en charge, il était déjà trop tard : elle était enceinte de six semaines… et trois jours.
Il a donc fallu qu’elle se rende en Indiana, l’État voisin, afin de rencontrer une gynécologue à même de pratiquer une IVG. Ni son identité, ni les circonstances de sa grossesse n’ont été dévoilées pour l’instant.
La colère de Joe Biden
Très vite, les réactions ont afflué de la part des médias et des politiques américains. Ce vendredi 8 juin, le président Joe Biden a évoqué l’affaire lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. (source 2)
« Elle a dû quitter son Etat pour se rendre dans l’Indiana afin d’interrompre sa grossesse et peut-être sauver sa vie », a déclaré M. Biden. « Dix ans. Dix ans ! Violée, enceinte de six semaines, déjà traumatisée, obligée de se rendre dans un autre État. »
« Imaginez-vous être cette petite fille », a-t-il lancé.
Le président a ensuite signé un décret visant à protéger l’accès à l’avortement. Ce texte a pour but de « protéger les informations de santé sensibles » et de « combattre la surveillance numérique ». Seulement, la portée de cette initiative reste limitée. Le pouvoir exécutif ne peut pas faire grand chose face à l’hostilité de la Cour suprême et des États républicains.