Diabète gestationnel : est-ce grave le diabète de grossesse ?

by



grossesse depistage diabete gestationnel femme enceinte

Le diabète de grossesse touche 16,4 % des femmes enceintes, selon l’enquête nationale périnatale 2021 (source 1). Généralement, les femmes enceintes ne ressentent aucun symptôme. Parfois, elles signalent une fatigue inhabituelle, des malaises avant ou après les repas, ou encore une augmentation du volume de leurs urines et des infections urinaires à répétition. Mais les signes restent le plus souvent flous. Certains indices peuvent toutefois mettre le médecin sur la piste d’un diabète gestationnel : l’enfant est gros, la quantité de liquide amniotique est excessive, et à l’échographie on note que le volume placentaire est très important.

Un dépistage généralisé

« Pour toute femme enceinte, une recherche de sucre dans les urines est prévue lors des consultations mensuelles de suivi de la grossesse », indique le site de l’Assurance Maladie (source 2). Le test est fait grâce à une bandelette urinaire, lors de la première consultation de grossesse et au cours du suivi mensuel.

Un dépistage ciblé chez la femme enceinte à risque

Le dépistage du diabète gestationnel est ciblé chez les femmes enceintes présentant des facteurs de risque : surpoids, antécédents familiaux de diabète ou antécédents personnels lors d’une précédente grossesse, âge supérieur à 35 ans, complications lors d’une précédente grossesse (bébé trop gros)…

  • En présence de facteurs de risque importants, dès le premier trimestre de grossesse, une prise sang à jeun est proposée afin de calculer le taux de sucre sanguin (glycémie).
  • Sinon, un test est effectué entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée. L’un des tests les plus utilisés, le test HGPO (hyperglycémie provoquée par voie orale), consiste à évaluer la glycémie après avoir absorbé du glucose, via trois prises de sang (à jeun, une heure après l’ingestion de glucose, la dernière deux heures après).

Quels sont les risques liés à un diabète gestationnel ?

« Durant la grossesse, chez ces femmes sujettes au diabète gestationnel, l’action du placenta va perturber la capacité du corps à utiliser leur insuline. L’insuline est une hormone produite par le pancréas, qui permet l’absorption du sucre sanguin par les cellules. Cette perturbation entraîne un déséquilibre provoquant une hyperglycémie (taux de sucre trop élevé dans le sang) chez la future maman », explique le Dr Gilbert Sarrot, gynécologue-obstétricien.

Cette anomalie du sucre sanguin n’est pas sans conséquence :

  • le diabète gestationnel augmente le risque d’un accouchement prématuré ou de rupture prématurée de la poche des eaux du fait de l’excès de volume de l’utérus. La future maman peut aussi développer une hypertension artérielle ou une pré-éclampsie ;
  • le diabète affecte également le bébé : s’il n’est pas maîtrisé, il peut entraîner des malformations nerveuses ou cardiaques ou un excès de poids (bébé de plus de 4 kilos). Il existe également un risque d’hypoglycémie à la naissance, raison pour laquelle on alimente le bébé très vite après sa venue au monde ;

Diabète gestationnel : dois-je suivre un traitement ?

Le traitement du diabète gestationnel a pour objectif de maintenir la glycémie dans des valeurs acceptables afin d’éviter toute complication. « Généralement, sauf si le diabète préexistait avant la grossesse, un contrôle strict de son alimentation associé à une bonne hygiène de vie (repos, sommeil et activité physique) seront suffisants », explique de manière rassurante le Dr Sarrot. Le médecin définit les apports caloriques nécessaires, les aliments à privilégier et à éviter, le nombre de collations…

 

Grâce à un appareil spécifique, la future maman devra contrôler avec rigueur sa glycémie avant et après les trois principaux repas de la journée. Si les règles diététiques se révèlent insuffisantes, le traitement reposera sur l’injection de doses d’insuline adaptées au taux de glycémie. Dans tous les cas, un contrôle de la croissance du bébé, mais aussi du volume de liquide amniotique est indispensable. La grossesse se déroulera sans problème si le suivi est sérieux et que la maman multiplie le nombre de consultations prénatales dans le cadre de cette surveillance.

Quelle influence pendant l’accouchement ?

Comme le souligne le Dr Sarrot, l’accouchement sera le plus souvent, et dans la mesure du possible, programmé :

  • soit par voie basse quand cela est possible : dans ce cas, et selon la position du bébé, le travail sera provoqué et dirigé, en prenant toutes les précautions nécessaires, notamment lors de la rupture de la poche des eaux.
  • soit par césarienne.

L’allaitement est en général conseillé, et même recommandé si la mère le peut et le souhaite.

Vais-je rester diabétique après l’accouchement ?

Dans 90 % des cas, le diabète gestationnel disparaît après la grossesse. Toutefois, il est nécessaire de faire contrôler sa glycémie dans les mois qui suivent l’accouchement, car le diabète gestationnel est quelquefois le signe annonciateur d’un état prédiabétique qu’il convient ensuite de surveiller et de traiter.

Si une autre grossesse est envisagée, une surveillance plus précoce, dès les premiers mois de la grossesse, sera nécessaire. Un régime alimentaire avant la conception de l’enfant est souhaitable.



Source link

Related Posts

Leave a Comment