Crise d’hémorroïdes : comment la soigner ?

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Une crise d’hémorroïdes est sans conséquences pour la santé, mais peut être très désagréable. On préfère souvent ne pas parler de ces varices mal placées. C’est pourtant un problème assez banal dont il n’y a pas à avoir honte.

Quelle alimentation adopter en cas d’hémorroïdes ?

Il est essentiel de manger 25 à 30 grammes de fibres par jour, c’est-à-dire les cinq portions de fruits et de légumes quotidiennes.

« Réguler le transit est l’un des meilleurs moyens de faire passer la crise d’hémorroïdes, et aussi de prévenir les récidives », confirme la Dre Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue.

On n’hésite pas à remplir son assiette de céréales complètes, de fruits et de légumes de préférence cuits, pour faciliter leur digestion. En complément, boire 2 litres d’eau par jour ramollit les selles et facilite leur expulsion sans douleur.

Les épices, la consommation d’alcool et le café ont longtemps été accusés de provoquer des crises d’hémorroïdes. Pour la Dre Tarrerias, il n’existe aucune preuve scientifique de ces allégations. En revanche, tout ce qui irrite l’intestin peut aggraver la douleur. Mieux vaut donc éviter ces aliments et boissons pendant quelques jours lorsque l’on souffre d’une crise d’hémorroïdes.

Comment faire dégonfler une hémorroïde avec des médicaments ?

L’objectif ? Atténuer les symptômes en attendant, si besoin est, un avis médical.

  • Les crèmes soulagent les démangeaisons, les brûlures et les douleurs du pourtour anal. On les applique généralement une à deux fois par jour, dès les premières gênes ;
  • Les suppositoires sont utiles lorsque les saignements prédominent, car ces derniers proviennent d’hémorroïdes internes.

Les crèmes peuvent également être utilisées en cas d’hémorroïdes internes, mais on oublie alors la canule fournie destinée à cet usage car elle est source de blessures, et on utilise simplement le doigt, indique le Dr Thierry Higuero, gastro-entérologue.

Les formules les plus complètes associent des lubrifiants, des plantes veinotoniques et des composants favorisant la cicatrisation comme les antiseptiques, parfois l’acide hyaluronique, ou, d’utilisation plus récente, le sucralfate. Ce sucre aux propriétés protectrices est utilisé par ailleurs pour faciliter la cicatrisation des ulcères gastriques.

Des médicaments anti-inflammatoires en cas de gonflement

En cas de gonflement, la présence d’agents anti-inflammatoires (énoxolone, calendula…) est un plus. Si les douleurs sont importantes, un anesthésique local est indiqué pour un soulagement suffisant. « Tous peuvent s’utiliser au cours de la grossesse », souligne l’expert.

  • En cas de douleur importante, on peut recourir au paracétamol ou bien à un AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), si le médecin a éliminé un abcès. Évitez l’aspirine, qui aggrave les saignements ;
  • Côté hygiène, on évite le papier toilette parfumé, trop irritant, et on l’humidifie avant de s’en servir. On peut aussi le remplacer par un carré de coton humidifié. Pour la toilette, utiliser un savon doux (surgras) non parfumé. L’inconfort peut aussi être soulagé par le froid (anesthésiant) en compresses appliquées localement.

Hémorroïdes : que faire contre une douleur est trop forte ?

On peut se présenter aux urgences proctologiques de sa ville ou à un proctologue. « Nous recevons en urgence les patients qui souffrent mais il ne faut pas hésiter à le signaler à la secrétaire. En pratique, les patients ne le disent pas toujours », note la Dre Tarrerias. Si nécessaire, le médecin pratiquera une incision sous anesthésie locale pour retirer le caillot.

Des médicaments veinotoniques en complément

Augmentant la résistance des vaisseaux et s’opposant à leur dilatation (cause des hémorroïdes), les médicaments veinotoniques ont montré qu’ils pouvaient réduire les saignements voire les douleurs au cours des études cliniques… mais pas suffisamment pour justifier leur prise en charge ! Pour le Dr Higuero, un veinotonique mérite d’être essayé en cas de douleurs ou de saignement, « mais s’il ne semble pas apporter de bénéfice, inutile de le reprendre lors d’une crise suivante », précise le médecin.

En pratique, les molécules les plus étudiées sont obtenues par synthèse, ou issues d’extraits de plantes comme la diosmine ou la troxérutine, pouvant d’ailleurs s’utiliser au cours de la grossesse (Selon le Centre de référence sur les agents tératogènes – CRAT), ou dérivés du ginkgo biloba. Attention, ce dernier s’utilise avec prudence en cas d’antécédent d’épilepsie ou de prise d’un anticoagulant et, associé à l’heptaminol (dans Ginkor Fort), en cas d’hypertension artérielle mal équilibrée !

Les prises se font à dose élevée mais en cure courte (7 à 10 jours).

Crise hémorroïdaire : six traitements disponibles en automédication

Crèmes, suppositoires, gélules ou poudre, retrouvez notre sélection de six produits pour soulager et traiter les crises hémorroïdaires.

Sédorrhoïde crème, le plus complet

Sédorrhoïde crème

© Laboratoire Cooper

  • Prix : 5,30 € environ le tube de 30 g, avec applicateur à visser. Laboratoire Cooper.
  • Quelles sont ses particularités ? Une référence associant des agents lubrifiants et antiseptiques, à des extraits de plantes veinotoniques, de l’énoxolone qui réduit l’inflammation et l’œdème, et de la benzocaïne, un anesthésique qui calme la douleur.
  • Dans quels cas l’utiliser ? À partir de 15 ans, pour soulager des hémorroïdes quand la douleur et le gonflement prédominent.
  • L’avis de la pharmacienne : Une formule destinée à calmer une poussée douloureuse, souvent liée à des hémorroïdes externes, et résorber le gonflement. Jusqu’à 3 fois par jour. Attention, les anesthésiques locaux peuvent – rarement – provoquer des irritations voire des allergies !

Emoflon, réparateur

Emoflon

© Laboratoire Servier

  • Prix : 5,50 € environ le tube de 25 g avec applicateur à visser. Laboratoire Servier.
  • Quelles sont ses particularités ? Une pommade à base de sucralfate formant une barrière protectrice qui facilite la régénération des tissus, d’agents lubrifiants et d’extraits de plantes aux propriétés veinotonique, apaisante et anti-inflammatoire.
  • Dans quels cas l’utiliser ? Chez l’adulte, en cas de démangeaisons, d’irritations ou de saignements liées à des hémorroïdes externes ou internes, et pour faciliter la cicatrisation en relais d’un anesthésique local.
  • L’avis de la pharmacienne : Testée dans une étude auprès de 290 patients, elle a montré une diminution des douleurs, des démangeaisons geaisons, du gonflement et du saignement. À utiliser 2 fois /jour, 1 à 2 semaines ou davantage sur avis médical.

Titanoréine suppositoire, lubrifiant

Titanoréïne suppositoire, lubrifiant

© Laboratoire Johnson & Johnson

  • Prix : 5,50 € à 6 € les 12 suppositoires. Laboratoire Johnson & Johnson.
  • Quelles sont ses particularités ? Des suppositoires renfermant des carrhagénates, substances extraites d’algues qui forment un mucilage en milieu humide facilitant les glissements et calmant les irritations. Des agents antiseptiques et cicatrisants également.
  • Dans quels cas l’utiliser ? Chez l’adulte, en cas de saignements rouge vif liés aux hémorroïdes internes et/ou pour faciliter le passage des selles.
  • L’avis de la pharmacienne : Une formule souvent prescrite par les médecins pour soulager aussi les sensations de gonflement et de pesanteur liées aux hémorroïdes internes. Un peu de vaseline ou l’application d’une crème anti-hémorroïdaire utilisée conjointement facilite l’insertion des suppositoires.

Diosmine Mylan, 600 mg, le petit prix

Diosmine Myla

© Laboratoire Mylan

  • Prix : 5 € env. la boîte de 30 comprimés. Laboratoire Mylan.
  • Quelles sont ses particularités ? La diosmine est l’un des veinotoniques les plus étudiés dans la pathologie hémorroïdaire. Le dosage à 600 mg limite le nombre de prises quotidiennes, avec l’avantage d’être disponible à petit prix grâce à des médicaments génériques.
  • Dans quels cas l’utiliser ? Chez l’adulte, pour compléter l’action d’un antihémorroïdaire local et notamment limiter les saignements et la douleur.
  • L’avis de la pharmacienne : Un veinotonique souvent prescrit dans les troubles de la circulation veineuse et les hémorroïdes. On l’essaye à raison d’un comprimé 3 fois par jour, pendant 7 à 10 jours en le prenant au milieu du repas pour limiter un possible inconfort digestif.

Veinamitol 3 500 mg sachet, pratique

Veinamitol

© Laboratoire Ethyx Pharmaceuticals

Prix : 10 € env. la boîte de 10 sachets. Laboratoire Ethyx Pharmaceuticals.

Quelles sont ses particularités ? La troxérutine est un flavonoïde extrait de plantes aux propriétés veinotoniques. Des études cliniques la comparant à la diosmine dans le traitement des hémorroïdes rapportent une efficacité similaire. Une forme “sachet” à diluer dans l’eau, aromatisée à l’orange et édulcorée à la saccharine.

Dans quels cas l’utiliser ? Chez l’adulte, en complément des traitements locaux, si l’on recherche une prise simplifiée et/ou si on a du mal à avaler des comprimés.

L’avis de la pharmacienne : Un veinotonique couramment prescrit. Son atout est sa facilité d’utilisation puisqu’il s’administre à raison d’une seule prise par jour, à prendre au cours d’un repas.

Ispaghul Mucivital Bio, pour le transit

Ispaghul Mucivital Bio

© Laboratoire Arkopharma

Prix : 8 € env. la boîte de 45 gélules (existe en 150 gélules). Laboratoire Arkopharma.

Quelles sont ses particularités ? Les graines d’ispaghul, riches en mucilage et en fibres solubles, font partie des laxatifs prescrits et recommandés pour lutter contre la constipation, y compris chronique. Une formule bio en gélule qui se démarque de l’ispaghul en poudre, dont le goût et la texture ne sont pas toujours agréables à utiliser.

Dans quels cas l’utiliser ? Chez l’adulte, si les hémorroïdes sont associées à une constipation.

L’avis de la pharmacienne : Un laxatif que l’on peut poursuivre plusieurs semaines. 3 gélules/jour, par exemple en une prise le matin, avec un grand verre d’eau nécessaire dans tous les cas à son action. En entretien, 2 gélules par jour peuvent suffire.

Quand disparaît une crise d’hémorroïdes ? Quand consulter ?

Les spécialistes conseillent de consulter rapidement en cas de douleur se majorant ou de fièvre, et en l’absence d’amélioration après une semaine de traitement, afin d’écarter d’autres pathologies anales (abcès, infection, tumeur).

Les hémorroïdes en elles-mêmes ne sont pas graves, mais trop attendre fait courir le risque de voir les possibilités de traitement réduites à la seule chirurgie, explique la Dre Tarrerias, qui voit fréquemment des patients dont la maladie est trop avancée.

Dans quels cas envisage-t-on une opération des hémorroïdes ?

La chirurgie est envisagée lorsque ni les médicaments, ni la cryothérapie, ni la sclérose par infrarouge (photocoagulation) n’ont fonctionné. Plusieurs interventions sont possibles. On peut remonter et « réparer » les hémorroïdes internes ou ligaturer les artères qui les alimentent. Si les hémorroïdes sont trop abîmées, le chirurgien peut les retirer. C’est aussi la seule option contre des caillots à répétition, qui touchent les hémorroïdes externes.



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