Puissant stimulant du système nerveux central, la cocaïne est extraite de la feuille du cocaïer (feuilles de coca), un arbuste d’Amérique du Sud. Elle agit sur les systèmes dopaminergiques, sérotoninergiques et adrénergiques, explique l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) (source 1) – bloquant la recapture de certains neurotransmetteurs. Elle se consomme principalement sous forme de poudre généralement sniffée et plus rarement fumée ou injectée. Le risque de dépendance et les effets somatiques associés peuvent apparaître dès la première prise ou pour un usage même occasionnel.
Quels sont les dangereux effets de la dépendance à la cocaïne ?
« La cocaïne est une substance très addictive, ce qui peut expliquer votre difficulté à gérer votre consommation », explique le site de Drogues Info Service (source 2). Elle possède un pouvoir addictif puissant (ses effets sont puissants et ne durent pas très longtemps), mais elle a surtout des effets néfastes sur l’organisme.
« Sa consommation peut entraîner de nombreuses complications sévères pouvant aller jusqu’au décès : troubles neurologiques, cardiologiques ou vasculaires, respiratoires, psychiatriques, infectieux, dermatologiques, ORL, etc. », indique le site de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) (source 3).
La dépendance à la cocaïne se traduit essentiellement par une impulsion irrésistible de consommer à nouveau. Cet état, appelé « craving » est favorisé par la faible durée des effets et l’état dépressif qui suit les prises. Le craving peut constituer un frein important à l’arrêt.
Addiction à la cocaïne : comment se sevrer de cette drogue ?
Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) édictées en 2010, les patients pris en charge pour une dépendance à la cocaïne n’ont pas besoin d’être hospitalisés. Mais « une combinaison d’approches pharmacologiques, psychothérapeutiques et sociales permet d’accompagner les usagers vers des réductions voire des sevrages de consommation », indique la MILDECA.
Les patients viennent consulter quand ils n’arrivent plus à gérer leur consommation. Ils sont dépassés par les événements, beaucoup ont des problèmes dans leur couple ou au travail. Et certains ont des soucis de santé.
La prise en charge se réalise en deux temps : l’étape du sevrage puis un suivi sur le long terme afin d’éviter tout risque de rechute.
Quelle que soit la stratégie de prise en charge choisie, en ambulatoire ou à l’hôpital, avec ou sans intervention spécialisée, « elle doit s’adapter à la situation clinique de la personne et répondre à ses besoins et ses attentes », indique la HAS. L’accompagnement repose sur l’articulation de trois axes : la consultation médicale, le soutien psychosocial et le soutien psychologique.
L’entretien motivationnel (EM)
Des entretiens motivationnels (EM) aident le patient à « renforcer son envie de changer ». Ils doivent être combinés à d’autres stratégies psychothérapeutiques : drug counseling, psychothérapies (thérapie cognitive et comportementale et psychodynamique, thérapie de groupe), acupuncture…
Addiction à la cocaïne : la phase de sevrage
La phase de sevrage, qui permet de surmonter le besoin physique et psychique de cocaïne, dure environ trois semaines. L’arrêt de la cocaïne entraîne des symptômes physiques et psychiques dus à l’état de manque.
Des symptômes de manque
Le tableau clinique des symptômes de manque comprend « une dysphorie, un ralentissement psychomoteur, une irritabilité, une léthargie, une asthénie, un désintérêt sexuel, une bradypsychie, des altérations cognitives (mémoire, concentration, etc.), une baisse de l’estime de soi, une hyperphagie, une hypersomnie, une bradycardie et des signes physiques aspécifiques (sueurs, tremblements, polyalgies, etc.) », indique la HAS dans ses recommandations (source 4). Ces symptômes peuvent durer plusieurs semaines. Plus ils sont sévères, plus le pronostic de la dépendance est défavorable.
En parallèle de l’accompagnement, un traitement médicamenteux aide à passer ce cap difficile. Pour l’heure, aucun médicament n’a d’autorisation de mise sur le marché (AAM) pour le sevrage de la cocaïne.
Néanmoins, la HAS admet l’utilisation de N-acétylcystéine (Mucomyst, un fluidifiant bronchique). À haute dose, il réduit l’envie irrépressible de cocaïne. Aucun médicament n’est miraculeux, mais associé à une psychothérapie, c’est manifestement une aide.
La prévention des rechutes, l’étape la plus difficile
Avec la cocaïne, il est difficile de se contenter d’une seule fois. La tentation d’en reprendre est très forte. La prévention des rechutes est généralement l’étape la plus longue et la plus difficile. Les médicaments utilisés changent : il s’agit de molécules ayant une action sur le cerveau comme l’antiépileptique Topiramate.
Le type de psychothérapie est également différent : elle vise désormais à mettre en place des stratégies pour résister aux envies de consommer. En parallèle, un travail de fond est entamé avec un psychologue pour aller au-delà du symptôme cocaïne.
Cocaïne et alcool
« Le médicament disulfirame peut être utilisé hors AMM en prévention de rechute chez les patients ayant une double dépendance à l’alcool et la cocaïne (grade B). Dans cette indication, il est réservé aux centres spécialisés en addictologie », indique la HAS.
Les associations pour décrocher de la cocaïne
Vous pouvez bénéficier d’aide et de soutien de la part de professionnels bienveillants et non jugeants qui peuvent vous recevoir sur rendez-vous, de manière confidentielle et non payante dans des lieux appelés des CSAPA (Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), indique Drogue Info Service. Vous y serez reçue par une équipe pluridisciplinaire spécialisée en addictologie (médecins, infirmiers, psychologues…). Il vous sera proposé un parcours de soins adapté à votre situation et à vos besoins.
Les lieux d’accueil et d’écoute ouverts aux jeunes sont multiples en France : espaces santé jeunes (ESJ), maisons des adolescents (MDA), missions locales, points accueil écoute jeunes…