Comment prendre soin de ses cheveux au naturel ?

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Qu’est ce qu’un shampooing naturel ?

Le but du shampooing, qu’il soit naturel ou pas, c’est de laver. Lorsqu’on vise une formule naturelle, on cherche à limiter les agents chimiques qui ne sont bénéfiques ni au cuir chevelu, ni aux cheveux, ni à l’environnement. « Cela pose, avant tout, la question des tensio-actifs, ces molécules qui nettoient. Il en existe différentes catégories, plus ou moins décapantes et polluantes », souligne Charline Roussé, formatrice des salons Biocoiff’. Sur les listes d’ingrédients, on évite le “sodium laureth sulfate”, le plus utilisé parce qu’il est bon marché et qu’il crée une mousse généreuse. On préfère par exemple le “coco bétaïne”, ou, encore plus doux, les “coco-glucoside”, “Caprylyl/capryl glucoside”, issus de sucres végétaux et moins moussants, ce qui ne signifie pas moins lavants. La formule doit aussi être riche en extraits végétaux traitants, mais dépourvue de silicones. Sans ces huiles synthétiques à l’action filmogène, le cheveu peut paraître plus crissant au rinçage. « Le côté déceptif vient souvent d’un mauvais choix de produit. Si on opte pour une formule adaptée à son cuir chevelu et à sa nature de cheveu, le shampooing naturel ne fait pas le cheveu rêche, contrairement aux idées reçues. Au contraire, il rend le cheveu de plus en plus sain au fil des utilisations. Je recommande de faire un diagnostic en salon pour savoir quel produit est le plus adapté à sa chevelure », explique la spécialiste.

S’utilise-t-il comme un shampooing classique ?

Très concentrés, les cosmétiques naturels doivent être utilisés en petite quantité, surtout quand il s’agit d’un shampooing, produit que l’on applique sur le cuir chevelu. L’excès peut déséquilibrer la flore cutanée et toute la santé du cuir chevelu et du cheveu. Quelques règles sont ensuite à respecter, quelle que soit la formule lavante.

« Si on a les cheveux sales, mieux vaut deux petits shampooings, qu’un unique lavage avec une grosse quantité de produit », souligne Charline Roussé.

On émulsionne sur le cuir chevelu en ajoutant progressivement de l’eau. « On masse en douceur en faisant bouger la peau sous les doigts pour activer la circulation, mais surtout on ne frotte pas, sinon on irrite le cuir chevelu et on ouvre exagérément les écailles des cheveux », prévient la spécialiste. L’écoulement de la mousse avec l’eau suffit à faire les longueurs bien nettes. Le rinçage participe également à un bon lavage. Il doit être assez long pour éliminer toute trace de shampooing.

Que penser du shampooing solide ?

Présentés comme des savons, ils limitent les emballages et ont une empreinte environnementale bien plus faible qu’un produit liquide traditionnel. Sans eau, ils sont aussi sans conservateurs. Mais pour les cheveux, attention aux formulations ! « Cela reste des savons qui peuvent être décapants s’ils ne sont pas bien formulés. De plus, se pose le problème du pH, qui n’est pas assez acide », dit Olivier Lebrun, coiffeur studio. Cuir chevelu et longueurs ont, en effet, besoin d’acidité pour conserver leur équilibre et pour que les écailles soient bien lissées. « Ce sont des formules qui contiennent aussi souvent de l’argile. Attention à leur effet asséchant si on n’a pas le cuir chevelu gras ! », ajoute Charline Roussé. Ces produits, nomades, sont à réserver aux voyages et à l’année aux cheveux plutôt courts. « Ils sont bien pour entretenir les colorations végétales », remarque Romain, coloriste, fondateur du salon Romain Colors. L’après-shampooing démêlant et hydratant est cependant plus que jamais indispensable.

Doit-on bannir les silicones de tous les produits capillaires ?

Les silicones sont des huiles de synthèse qui forment une sorte de film imperméable autour du cheveu. Elles n’ont aucune action hydratante ou nourrissante et ne sont pas écologiques, car non biodégradables. « Elles donnent l’illusion d’un cheveu sain car elles apportent douceur et brillance en surface, mais en dessous, le cheveu manque d’hydratation et de soin », constate Charline Roussé. C’est leur accumulation au niveau du cuir chevelu qui est encore plus problématique : elles favorisent le regraissage et peuvent, à la longue, “étouffer” les bulbes. Les noms à éviter dans la liste d’ingrédients sont ceux avec les suffixes -méthicone et -iloxane. Acheter labellisé bio est une garantie d’absence de silicones et dérivés.

Les huiles sont-elle forcément naturelles ?

Une huile peut en cacher une autre et contenir beaucoup de silicones (des huiles à 100 % de synthèse), c’est souvent le cas des huiles de finition à effet gloss ou anti-pointes cassantes. Pour un traitement nutritif et réparateur en profondeur, ce sont les huiles végétales qu’il faut privilégier : huiles d’avocat, de jojoba, d’argan, de germe de blé. L’idée est de choisir des mélanges composés de ces différentes huiles pour obtenir une réelle efficacité, chaque huile ayant sa particularité, nutritive, filmogène, hydratante, protectrice… « Attention aux huiles multifonctions, visage, corps, cheveux, pratiques mais moins ciblées sur la fibre capillaire ! », souligne Olivier Lebrun. Comment les utiliser ? On applique l’huile sur cheveux secs, mèche à mèche, 30 minutes avant le lavage, voire toute la nuit qui précède. Comme le shampooing retire l’excédent, ce traitement marche aussi bien sur cheveux épais ou fins. « Certaines huiles dites “sèches” travaillées pour offrir un fini léger sont parfaites en soin sans rinçage pour protéger et styliser les longueurs, donner de la brillance », précise Olivier Lebrun.

Que penser des beurres végétaux ?

Karité, coco, cacao, ont les mêmes propriétés que les huiles, ils renforcent la fibre et la nourrissent. « En les faisant fondre dans les mains, ces beurres deviennent d’ailleurs huileux », dit Charline Roussé. Le protocole d’utilisation est aussi le même, en masque avant shampooing à laisser poser de quelques minutes à toute la nuit. « Ces beurres sont malgré tout souvent très gras et épais. Il existe des masques, aux compositions naturelles qui en contiennent mais qui sont plus cosmétiques à l’usage et qui présentent une action plus complète car ils renferment d’autres actifs », explique Olivier Lebrun.

Existe-il des soins démêlants naturels ?

Pour rester dans l’esprit naturel et ne pas recourir aux silicones, que fait-on ? « Pour démêler, il faut avant tout refermer les écailles qui ont plus ou moins été ouvertes lors du shampooing. Pour cela, les produits à pH acide sont les plus efficaces et les plus naturels sont le vinaigre ou le jus de citron », précise Olivier Lebrun. Les formules naturelles sont riches en extraits végétaux et, comme les shampooings, elles arrivent à se passer de silicones sans problème.

Que peut-on attendre des produits coiffants ?

C’est là que le secteur du naturel s’est le moins développé. « On peut faire ses mélanges avec de l’eau et du sucre pour fixer, de l’eau et du sel pour texturiser, comme les brumes de plage », ajoute Olivier Lebrun. Les cires naturelles et les crèmes de coiffage sans silicones peuvent permettre de mater les frisottis. «

Je conseille aussi le gel d’aloe véra : il hydrate et forme un film protecteur sur le cheveu qui le protège au moment du brushing ou apporte souplesse aux longueurs et aux boucles si on laisse sécher ses cheveux à l’air libre », indique Charline Roussé. Les conseils en vidéo d’un  aromathérapeute pour fabriquer un soin naturel à base d’aloe véra :

En vidéo : Fabriquer un démêlant naturel à base d’aloe vera

La coloration végétale peut-elle tout faire ?

Apporter des reflets, donner de l’éclat, c’est là son principal intérêt. Si on a un peu de cheveux blancs, elle est aussi fiable. « Si on a plus de la moitié de cheveux blancs, il faut appliquer deux couches, la première agissant comme un fond, la seconde réglant les reflets », précise Romain. Éclaircir les cheveux n’est pas possible, mais la brillance apportée donne l’illusion d’un éclaircissement léger. « À noter que lorsque les cheveux ont reçu une coloration végétale, il n’est plus possible de les éclaircir, le produit éclaircissant réagissant chimiquement non pas avec le cheveu mais avec les molécules végétales. Le cheveu prend des reflets verts qu’il est impossible de neutraliser », prévient le coloriste. Il ne reste plus qu’à attendre que les cheveux repoussent. L’alternative,  c’est la coloration douce, une coloration chimique beaucoup moins oxydante que la coloration traditionnelle et débarrassée des molécules les plus nocives.

Attention à la coloration maison! « Pour bien manier les plantes tinctoriales, il faut vraiment s’y connaître », dit Romain. Mieux vaut miser sur les mix déjà préparés par les marques que de se lancer soi- même dans les mélanges de plantes. « Si on n’est pas très sûre de soi, il est préférable de faire une coloration douce plutôt que végétale, on prend moins de risque », poursuit le coloriste.



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