Chondropathie : symptômes, causes, traitements

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Définition : qu’est-ce que qu’une chondropathie du genou ?

La chondropathie du genou est une pathologie qui touche le cartilage du genou. Le terme vient du grec khondros signifiant « cartilage » et de pathos signifiant « douleur ». La chondropathie est souvent un préalable à l’arthrose du genou (ou gonarthrose) qui correspond à un stade plus avancé de délabrement du cartilage. 

Pour rappel, le cartilage est un tissu conjonctif souple parfois élastique que nous retrouvons dans les articulations. Il possède un véritable rôle protecteur permettant un fonctionnement optimal de l’articulation. En effet, il évite aux os de se frotter entre eux lors de mouvements. Grâce à lui les os glissent aisément ce qui facilite le mouvement. 

La chondropathie concerne toutes les surfaces de l’articulation et s’observe par la détérioration des cartilages qui est visible à l’IRM. Au début la chondropathie est asymptomatique. Une douleur mécanique (provoquée par le mouvement) s’installe par la suite de façon très progressive. 

À noter que si nous nous intéressons ici à la chondropathie du genou (qui est la localisation la plus fréquente), cette maladie peut en réalité affecter toutes les autres articulations du corps : hanche, épaule, pied, cheville, rachis…

Quels sont les différents types de chondropathie ?

Il faut distinguer trois types de chondropathie du genou. 

La chondropathie rotulienne

Aussi nommée « syndrome rotulien« , elle concerne une dégénérescence du cartilage de la rotule. Elle est souvent bilatérale affectant les deux genoux. 

La chondropathie fémoro-patellaire

Elle touche l’articulation fémoro-patellaire, qui assure la liaison entre le fémur et la rotule. Elle est fréquente chez le sujet jeune (voire l’adolescent) qui se plaint d’une douleur au genou qui remonte lorsqu’il emprunte les escaliers notamment. La croissance est un facteur de risque. 

La chondropathie fémoro-tibiale

Cette forme de chrondropathie affecte l’articulation localisée entre le fémur et le tibia.

Chondropathie : quel lien avec l’arthrose ?

Tout comme l’arthrose, la chondropathie désigne une dégénérescence du cartilage. Néanmoins, la chondropathie correspond à l’usure superficielle et localisée du cartilage tandis que l’arthrose se définit comme la disparition du cartilage au niveau d’une ou de plusieurs articulation(s) (zone blanche entre les deux os). Les facteurs de risque de l’arthrose sont donc les mêmes que ceux de la chondropathie. En outre, la majeure partie du temps, la chondropathie débouche sur une arthrose du genou (gonarthrose). 

Causes : à quoi est due la chondropathie ?

Le chondropathie est la conséquence d’un surmenage de l’articulation du genou dont le cartilage commence à se détériorer. L’articulation du genou supporte tout le poids du corps et elle est très sollicitée au quotidien notamment chez les sportifs ou les personnes qui fournissent des efforts physiques importants voire excessifs (que ce soit dans le cadre de leur mode de vie ou de leur travail). On comprend donc pourquoi la souffrance des cartilages à cet endroit est un phénomène répandu. 

Certains facteurs augmentent les risques de déclencher une chondropathie  : 

  • Le vieillissement (puisque les tissus du corps dont font partie les cartilages se détériorent avec l’âge) ; 
  • Le surpoids voire l’obésité (puisque la surcharge que le corps doit porter repose sur les genoux); 
  • Les efforts physiques excessifs
  • Des mouvements mal conduits lors de l’activité physique ; 
  • Un traumatisme de l’articulation
  • Une instabilité du genou (laxité ligamentaire) ; 
  • Une déviation de l’axe du genou comme un genu varum(jambes arquées) ou un genu valgum (genoux en X).
  • Chez la femme, la baisse des hormones oestrogéniques, qui accélérerait la dégradation du cartilage.

Symptômes : comment se manifeste une chondropathie ?

Au début de la maladie, le patient ne présente généralement pas de douleur. Ce n’est que par la suite qu’une douleur mécanique (lors de la mise en mouvement) le pousse souvent à consulter. La douleur est aussi plus forte lors de changements de posture (comme passer par exemple de position accroupie à debout). La mise au repos permet généralement d’atténuer la douleur mais le patient peut quand même ressentir une gêne. 

Comment évolue une chondropathie ?

L’évolution de la chondropathie est très lente et très variable selon les individus, la forme de leurs membres inférieurs (en X ou arquées), les sports pratiqués, leur poids, les éventuels traumatismes… Elle est habituellement très lente. Il est à noter que la maladie peut apparaître très tôt dans la vie (parfois dès l’adolescence) , sans pour autant que le patient ne soit condamné à vivre des complications à l’âge adulte.  

Complications possibles

Une chondropathie non traitée engendre un cercle vicieux de destruction du cartilage : 

  • D’abord, le lubrifiant présent devient inefficace et le corps pour pallier à cela, produira beaucoup plus de ce liquide qui va faire gonfler l’articulation, appelé  « épanchement de synovie » (ou hydrarthrose) dans l’articulation.
  • Non traité ce surplus de liquide articulaire non performant ne peut pas sortir du genou. Un kyste poplité (ou kyste de Baker) se développe alors à l’arrière du genou, provoquant une gêne. 
  • Enfin en l’absence de soin, la chondropathie se développe jusqu’à disparition complète du cartilage aux extrémités des os. Nous parlons alors d’arthrose, qui est le stade avancé de la chondropathie. Elle entraîne une mobilité particulièrement douloureuse et la formation de becs de perroquet (appelés ostéophytes)

Le risque de cette cascade est une perte importante de la mobilité des patients compromettant leur qualité de vie et leur autonomie. 

Diagnostic : comment savoir si on a une chondropathie ?

L’examen clinique et un interrogatoire complet permettent au médecin de connaître les antécédents de santé du patient et d’évaluer les symptômes du patient. La première consultation permet de poser diagnostic. L’imagerie médicale (radiographie, scanner, IRM) est nécessaire pour évaluer l’épaisseur du cartilage et diagnostiquer le stade de la chondropathie.

Prévention : comment éviter la chondropathie ?

Pour prévenir la chondropathie et ses complications, il faut essentiellement lutter contre les principaux facteurs de risque comme le surpoids, les traumatismes articulaires, les microtraumatismes répétés et certaines anomalies de la statique des membres inférieurs.

  • Si vous souffrez d’un surpoids ou d’une obésité, il est recommandé de perdre du poids
  • Il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière, incluant éventuellement la pratique d’un sport. Il est préférable d’alterner les sports avec et sans impacts. L’idéal est de pratiquer la natation, la marche, le renforcement musculaire (bodyweight) ou encore le cyclisme. La course à pied ne doit pas être pratiquée tous les jours. Tout sport qui aggraverait vos douleurs articulaires est à éviter.
  • Si vous présentez une anomalie articulaire, une intervention chirurgicale peut éventuellement vous être proposée. 

Traitements : comment soigner une chondropathie du genou ?

En cas de diagnostic de chondropathie, un traitement approprié doit être mis en place par un spécialiste dès les premiers signes de souffrance ou de gêne. 

Il est possible de diminuer la réaction inflammatoire grâce à l’administration d’anti-inflammatoires. Il s’agit d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’anti-inflammatoires stéroïdiens ou cortisone par infiltration (injection pratiquée directement dans l’articulation).

Le froid est lui aussi un anti-inflammatoire naturel, vous pouvez donc appliquer une poche de glace sur votre genou en cas de douleur. 

Généralement, la prise en charge comprend aussi des chondroprotecteurs (acide hyaluronique, glucosamine et chondroitine). Ces médicaments ont la capacité de nourrir le cartilage et participent à une meilleure lubrification. La glucosamine et la chondroïtine sont administrées par voie orale. L’acide hyaluronique est administré par injection dans l’articulation.

Il est aussi possible de réaliser des injections de PRP, plasma riche en plaquettes, qu’on prélève du patient lors d’une prise de sang et que l’on injecte dans la zone à traiter. Si ce traitement est efficace, il demeure couteux et non pris en charge par la sécurité sociale. 

La rééducation fonctionnelle avec un kinésithérapeute (incluant des exercices de renforcement musculaire) est au centre de la prise en charge de la chondropathie. Elle a pour but d’adapter votre système articulaire et musculaire à vos différents besoins fonctionnels quotidiens.

Des semelles orthopédiques sont parfois nécessaires pour mieux axer le membre inférieur, mieux répartir les charges et diminuer les contraintes sur l’articulation en souffrance.

Porter une genouillère peut aussi se révéler être un atout majeur pour soulager vos douleurs. 

Une supplémentation en vitamines C, D et E est conseillée, dans le cadre d’un régime alimentaire sain et équilibré.

Une perte de poids est fortement recommandé chez les personnes qui souffrent de surpoids ou d »obésité. 

En cas d’échec des traitements conservateurs ci-dessus, ou d’une usure très avancée, le recours à un traitement chirurgical peut être proposé afin de soulager la douleur et améliorer la fonction. Plusieurs options chirurgicales peuvent être envisagées en fonction des lésions diagnostiquées.



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