Cancer du sein et grossesse : une étude rassure quant aux effets de l’interruption du traitement

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Dans environ 20% des cas, il arrive qu’un cancer du sein survienne, non pas chez une femme de plus de 50 ans concernée par le dépistage organisé, mais chez une femme jeune, notamment du fait de facteurs de risque (gène de prédisposition). Se pose alors la question du traitement s’il y a un désir de grossesse : que risque-t-on à interrompre son traitement pour tomber enceinte ?

Une nouvelle étude rassurante, appelée POSITIVE ou encore “Big Time for Baby”, vient d’être présentée au congrès annuel international San Antonio Breast Cancer (Source 1). Celle-ci indique que les jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant et ayant interrompu leur hormonothérapie à des fins de grossesse n’ont pas connu de plus grands taux de récidive à court terme. L’interruption ponctuelle du traitement contre le cancer pour mener à bien son projet de grossesse serait donc sans danger. 

L’étude a été menée auprès de 518 femmes âgées de 42 ans ou moins, et présentant un désir de grossesse. Elles ont été suivies entre décembre 2014 et décembre 2019, et ont accepté de suspendre leur hormonothérapie pendant environ deux ans pour essayer de tomber enceintes. Avant d’interrompre leur traitement, elles ont également suivi pendant 18 à 30 mois une hormonothérapie dite “adjuvante”, c’est-à-dire introduite après un traitement chirurgical de la tumeur ou après une chimiothérapie et/ou une radiothérapie. Ces 518 provenaient de 116 hôpitaux situés dans 20 pays répartis sur quatre continents.

A ce stade de l’étude, le taux de récidive du cancer du sein (8,9 %) chez les participantes s’est avéré comparable à celui des autres femmes atteintes (9,2 %). Par ailleurs, avec un total de 365 naissances, le taux de conception et de natalité des femmes participant à l’étude était similaire, voire supérieur à celui de la population générale. 

Des risques à long terme qui restent à évaluer

Les premiers résultats de l’essai POSITIVE confirment que la grossesse est un objectif réaliste pour les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant, et brisent définitivement le tabou selon lequel avoir un enfant est susceptible d’augmenter le risque de récidive du cancer. Le projet familial, brusquement interrompu par la maladie, peut être rétabli en toute sécurité”, a expliqué la professeure Olivia Pagani, membre de l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG) et investigatrice principale de l’étude au niveau mondial, dans un communiqué.

Partout dans le monde, de jeunes femmes atteintes d’un cancer du sein choisissent d’interrompre leur hormonothérapie afin de mener leur grossesse à terme, sans savoir si cette décision n’augmente pas le risque de récidive du cancer du sein. Les résultats de l’essai POSITIVE peuvent rassurer ces femmes et leur permettent désormais de décider en connaissance de cause si elles veulent ou non avoir un enfant”, ajoute le professeur Richard Gelber, et statisticien principal de l’étude POSITIVE.

Notons toutefois que cette étude n’a évalué le risque qu’à court terme, et que les chercheurs continueront de suivre cette cohorte afin d’évaluer les éventuelles conséquences à long terme de l’interruption ponctuelle de l’hormonothérapie à des fins de grossesse. Il faudra notamment s’assurer que les femmes devenues mamans achèvent leur hormonothérapie après cette pause, d’autant plus que le cancer du sein hormonodépendant peut réapparaître de nombreuses années après le diagnostic initial.



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