Cachexie : définition, causes, symptômes associés, traitements

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Dérivée du grec kakhexia, qui signifie mauvaise constitution, la cachexie se traduit généralement par une fonte de la masse musculaire, une perte de poids importante plus ou moins inexpliquée et une dégradation grave de l’état général. Elle se manifeste le plus souvent suite à une maladie chronique grave et peut être responsable, comme le rappelle l’Institut Curie, d’une moins bonne tolérance aux traitements de chimiothérapie, d’un déconditionnement physique et d’une diminution des chances de survie (source 1). Sa prise en charge vise généralement à gérer la maladie sous-jacente, à améliorer l’alimentation, à soutenir la prise de poids et la masse musculaire.

Définition : quand parle-t-on de cachexie ?

L’étymologie du terme « cachexie » parle d’elle-même : la cachexie désigne un état d’affaiblissement extrême caractérisé par une perte de poids importante et une inflammation chronique. Sa définition la plus récente date de 2008. À l’occasion d’une conférence de consensus sur la cachexie, un groupe de scientifiques et de cliniciens s’est mis d’accord sur une nouvelle définition : ils ont présenté la cachexie comme « un syndrome métabolique complexe associé à une pathologie sous-jacente et caractérisé par une perte de masse musculaire sévère, associée ou non à une perte de tissu adipeux » (source 2).

Bon à savoir : la cachexie ne doit pas être confondue avec la malnutrition, la dénutrition ou la sarcopénie. La malnutrition désigne le fait que l’apport alimentaire d’une personne ne répond pas à ses besoins nutritionnels (à cause d’une alimentation déséquilibrée ou d’une consommation insuffisante de nutriments essentiels). La dénutrition, elle, survient en cas de carence en nutriments dans l’alimentation ou lorsque le corps ne parvient pas à absorber et à utiliser correctement les nutriments. Enfin, la sarcopénie n’est caractérisée qu’en cas de perte progressive de masse musculaire. Elle est généralement liée au vieillissement.

Quel IMC pour les patient(e)s cachectiques ?

Pour rappel, l’indice de masse corporelle (IMC) est un outil couramment utilisé pour évaluer sa corpulence et adapter, si besoin, son hygiène de vie. Il est impossible d’établir une norme, mais on sait que les patient(e)s cachectiques ont souvent un IMC bas, voire très bas, inférieur à 18,4 kg/m². Cependant, l’IMC seul ne suffit pas pour poser un diagnostic, car la cachexie implique des pertes de poids et de masse musculaire importantes qui peuvent ne pas être pleinement reflétées par l’IMC !

Cancer, sida, anorexie, atteinte cardiaque… Quelles sont les causes de la cachexie ?

Les mécanismes sous-jacents de la cachexie sont toujours méconnus, mais d’après les plus récentes recherches, elle pourrait être le résultat d’une réaction pseudo-inflammatoire très complexe de l’organisme, relève le Fondation contre le cancer (source 3).

Elle est le plus souvent observée chez les personnes atteintes de maladies graves telles que :

  • un cancer (du pancréas, de l’estomac ou des poumons le plus souvent) ; 
  • une insuffisance cardiaque congestive ; 
  • une insuffisance rénale chronique ; 
  • une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ; 
  • un syndrome d’immunodéficience acquise (sida) ;
  • une anorexie mentale ;
  • une maladie de Crohn ; 
  • et diverses autres maladies inflammatoires chroniques (colite ulcéreuse, polyarthrite rhumatoïde, etc.)

Quels sont les symptômes associés à cette perte de poids ?

Les symptômes de la cachexie peuvent varier d’un(e) patient(e) à l’autre. Le plus souvent, on note :

  • une perte de poids importante et involontaire, supérieure à 5 % du poids corporel sur une période de 6 mois à 1 an ;
  • une diminution de la masse musculaire et une faiblesse générale ;
  • une fatigue importante et persistante, même au repos (asthénie) ;
  • une diminution de l’appétit qui peut entraîner une réduction de la consommation alimentaire et une aversion pour la nourriture ;
  • un affaiblissement du système immunitaire qui augmente le risque d’infections et de complications médicales ;

De fait, la qualité de vie globale est souvent considérablement réduite… Il est donc important de consulter un(e) professionnel(le) de santé si vous vous inquiétez d’une perte de poids anormale et de votre état de santé général.

Diagnostic : comment détecter une cachexie ?

Le diagnostic de la cachexie repose tout d’abord sur l’anamnèse médicale : le / la médecin commence par recueillir l’historique médical des patient(e)s, y compris ses antécédents de maladies chroniques, de perte de poids inexpliquée et de symptômes associés.

Vient ensuite le temps de l’examen physique : il / elle évalue votre état général, votre poids corporels, votre masse musculaire, votre force physique, etc. Il / elle prend notamment des mesures anthropométriques (votre taille, votre poids, votre tour de bras et de taille) et évalue votre composition corporelle grâce à un impédancemètre.

Des techniques d’imagerie médicale, comme l’absorptiométrie à rayons X en double énergie (DXA) ou imagerie par résonance magnétique (IRM), peuvent aussi être utilisées pour se faire une idée de la densité osseuse, par exemple. Et si une maladie respiratoire sous-jacente est suspectée, des tests de fonction pulmonaire peuvent être prescrits pour évaluer la capacité respiratoire et détecter d’éventuelles anomalies.

Enfin, des tests sanguins peuvent être nécessaires pour détecter d’éventuelles carences, évaluer vos fonctions organiques, votre profil inflammatoire, etc. Cela peut inclure des tests tels que l’albumine sérique, la pré-albumine, la protéine C-réactive (CRP), l’hémoglobine, les électrolytes, etc.

Prise en charge : comment traiter la cachexie ?

Le traitement de la cachexie passe en premier lieu par la prise en charge de sa cause et par une réalimentation progressive qui permet de soutenir la prise de poids et la prise de masse musculaire. Il est important d’être suivi(e) par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, de diététicien (ne) s, de physiothérapeutes, de psychologues ou de psychiatres et des travailleurs sociaux, pour développer un plan de traitement adapté.

L’objectif général est de réduire la progression de la cachexie, d’améliorer la qualité de vie et de favoriser la récupération fonctionnelle.

Dans un premier temps, il faut absolument traiter la maladie ou le trouble à l’origine de la cachexie. Cela peut impliquer des interventions telles qu’une chimiothérapie, une radiothérapie, la prise en charge de la maladie inflammatoire, le traitement des infections ou d’autres approches spécifiques à la condition sous-jacente.

Un apport calorique adéquat et une nutrition appropriée sont aussi essentiels pour freiner la perte de poids et soutenir la récupération de la masse musculaire. Cela peut inclure une augmentation de l’apport calorique et le suivi d’un régime hyperprotéiné. Des compléments alimentaires peuvent être conseillés pour contrer les éventuelles carences. Et dans certains cas, les équipes doivent avoir recours à des méthodes de nutrition artificielles : la nutrition entérale (lorsque le tube digestif fonctionne correctement et est capable d’absorber les nutriments) ou la nutrition parentérale (dans ce cas, les nutriments ne passent pas par le tube digestif, mais rejoignent directement le système sanguin).

Dans certains cas, des médicaments spécifiques peuvent être prescrits pour stimuler l’appétit, augmenter la prise de poids et favoriser la croissance musculaire. Ces médicaments peuvent inclure des agents anabolisants, des hormones ou d’autres médicaments spécifiques selon la cause sous-jacente de la cachexie.

Un programme d’exercices progressif et adapté à chaque personne peut être bénéfique pour maintenir et renforcer la masse musculaire, améliorer la force et l’endurance, et favoriser la récupération fonctionnelle.

Enfin, les patient(e)s ne peuvent que bénéficier d’un soutien psychologique et social, étant donné que la cachexie a un impact significatif sur leur qualité de vie et leur bien-être psychologique.

Quelle est l’espérance de vie des patient(e)s cachectiques ?

L’espérance de vie des patient(e)s cachectiques peut varier considérablement en fonction de la cause sous-jacente de la cachexie, de la gravité de la condition, de la réponse au traitement et de plusieurs autres facteurs individuels. Mais le plus souvent, la cachexie est associée à un pronostic défavorable, car elle est souvent liée à des maladies avancées et à un état de santé général compromis.

Dans les cas d’une cachexie associée au cancer avancé (cachexie cancéreuse), par exemple, l’espérance de vie peut être réduite en raison de la progression de la maladie et des complications associées. Mais la cachexie elle-même peut également contribuer à une diminution de l’espérance de vie en raison de la détérioration de l’état nutritionnel, de l’affaiblissement musculaire et de la vulnérabilité accrue aux infections et aux autres complications médicales.

En résumé, chaque cas est unique et il est impossible de donner une estimation précise de l’espérance de vie. Le mieux est de se référer à l’équipe médicale qui prend en charge chaque patient(e).



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