« Survenant pendant le sommeil, le ronflement est un bruit rauque plus ou moins fort, dû à des vibrations anormales du pharynx lors de l’inspiration. Il survient lorsque les muscles de l’arrière-gorge, du voile du palais, de la luette et de la langue se relâchent pendant le sommeil profond », indique le site de l’Assurance maladie (source 1). « Ces organes prennent davantage de place et obstruent les voies respiratoires. Lors de l’inspiration, l’air a plus de mal à passer et fait vibrer le pharynx, provoquant un bruit de ronflement ».
Après avoir évalué l’importance du ronflement et de son retentissement, le médecin prescrit à son patient un traitement adapté. Quel que soit le traitement envisagé, les mesures hygiénodiététiques sont indispensables. Si les solutions proposées en vente libre sont nombreuses, voici celles qui sont vraiment utiles.
Le spray nasal ou buccal anti-ronflement, pour dépanner en début de nuit
Le principe : il tapisse la muqueuse nasale ou le fond de la gorge avec un lubrifiant (gomme de xanthane, aloé véra) pour limiter les vibrations. Il dégage un peu le nez grâce au menthol et aux huiles essentielles de lavande ou de thym. On peut associer les deux, en commençant par celui pour le nez.
Que peut-on en attendre ? « Ces sprays n’agissent que 30 minutes à 1 heure, pas plus, donc sont utiles en début de nuit », précise le Dr Yves-Victor Kamami ORL, auteur de Ronflement, dormez enfin tranquilles, solutions nouvelles (éd. du Dauphin). Ils peuvent donc aider si on a une impression de “nez bouché” au coucher, si une soirée trop arrosée annonce un ronflement rapide, mais ils sont insuffisants en cas de rhinite ou de sinusite chronique.
L’écarteur nasal, intéressant si le problème vient du nez
Le principe : deux petites ailettes en silicone ou en plastique qui se glissent dans les narines pour les écarter et faciliter le passage de l’air.
Que peut-on en attendre ? L’écarteur est efficace chez ceux qui ont les narines qui se pincent en respirant, soit 5 à 10 % des ronfleurs d’après les ORL. C’est le cas si le nez a été cassé, chez les sportifs par exemple, mais la cause peut aussi être anatomique (difficile de le savoir sans un examen, sauf si on émet un sifflement par le nez en dormant). « L’écarteur pourra diminuer mais pas éliminer totalement le ronflement s’il y a aussi un problème de langue ou de luette trop relâchée », note le Dr Kamami.
Les bandelettes nasales, moins gênantes mais moins efficaces
Le principe : ces bandelettes adhésives transparentes et flexibles en plastique se placent à l’extérieur du nez pour augmenter l’ouverture des narines et faciliter la respiration. Leurs parties flexibles se soulèvent doucement à chaque respiration, ce qui favorise l’ouverture des voies nasales. Elles adhèrent au nez pendant plusieurs heures. Elles procurent une sensation de plus ample respiration et sont censées diminuer le ronflement.
Que peut-on en attendre ? Comme l’écarteur nasal, elles s’adressent aux 5 à 10 % des ronfleurs dont les narines se pincent en inspirant. Elles sont moins gênantes qu’un écarteur, mais un peu moins efficaces.
L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM), efficace pour la majorité des ronfleurs
Le principe : cette gouttière à placer sur les dents la nuit ouvre les voies aériennes en propulsant la mâchoire, donc la langue, vers l’avant afin de libérer le passage de l’air au niveau de la gorge. Les orthèses universelles sont dix fois moins chères que celles sur mesure. Il faut les mouler soi-même sur ses dents après les avoir trempées dans l’eau bouillante.
Que peut-on en attendre ? L’orthèse est efficace quand le ronflement vient seulement de la langue, ce qui est le cas de la majorité des ronfleurs (80 % environ, selon les ORL). Chez ces personnes, la langue limite le passage de l’air et la luette vibre contre le fond de la gorge, notamment en raison d’un surpoids ou de l’âge.
« S’il n’y a plus de rétrécissement des voies respiratoires, il n’y a plus de turbulence, donc plus de vibration et plus de ronflement », résume le Pr Frédéric Chabolle, ancien chef du service ORL de l’hôpital Foch, à Suresnes. Des études récentes montrent qu’elle réduit aussi les apnées du sommeil dans 50 à 70 % des cas.
Quelle orthèse anti-ronflement choisir ?
« Au long cours,l’orthèse sur mesure sera plus efficace et mieux tolérée qu’une orthèse universelle, qui peut gêner en cas de petite bouche ou de dents fragiles », estime le Dr Kamami. L’orthèse est contre-indiquée en cas de parodontite, s’il manque des dents ou s’il y a un problème de mâchoire. Les orthèses Oniris et SomnoFit sont celles sur lesquelles il y a eu le plus d’études cliniques. Leur durée de vie est d’environ 18 mois.
La ceinture anti-ronflement oblige à dormir sur le côté
Le principe : certaines ceintures reprennent l’idée de la balle de tennis. Elles s’attachent autour du buste et une sorte de demi-sphère vient se placer dans le dos pour empêcher que l’on s’allonge dans cette position (mais pas dans les autres). D’autres analysent la position et vibrent si on se remet sur le dos.
Que peut-on en attendre ? Elle est efficace chez ceux qui ronflent, surtout lorsqu’ils dorment sur le dos. Les tests cliniques réalisés sur la ceinture Ronfless dans une clinique du sommeil à Meyzieu (Rhône) sont positifs : le temps de sommeil sur le dos diminue de 79 % et le nombre d’apnées du sommeil baisse aussi de 74 %, sans diminuer le temps de sommeil total. « Les derniers modèles de ceinture qui vibrent légèrement ont été testés et ne semblent pas non plus gêner le sommeil », rassure le Pr Chabolle.
L’oreiller anti-ronflements, efficace si on arrive à dormir avec
Le principe : Un oreiller anti-ronflement est un oreiller spécialement conçu pour limiter les risques de ronflements pendant le sommeil. Comment ? En améliorant la posture et la respiration du dormeur. Il modifie la position de la tête pour favoriser le passage de l’air. Bombé au milieu, il oblige à dormir sur le côté. En effet, la posture est très importante dans la survenue des ronflements (on conseille d’ailleurs souvent de dormir sur le côté en cas de ronflements).
Que peut-on en attendre ? Cet oreiller positionnel est intéressant pour ceux qui ronflent surtout sur le dos. Le problème, c’est qu’on risque de l’écarter au cours de la nuit. Et il peut parfois être trop dur pour la nuque.
Comment ne plus ronfler en dormant : Les dispositifs à oublier car peu efficaces
- La bague anti-ronflement : rien ne prouve que l’acupuncture marche contre les ronflements ;
- Les pastilles et languettes lubrifiantes : moins efficaces que les sprays pour atteindre le fond de la gorge ;
- Le sac à dos : son airbag antiposition sur le dos est gênant.