Définition : qu’est-ce qu’un arrêt cardiaque ?
L’arrêt cardiaque se définit par un arrêt de l’activité mécanique du cœur ce qui entraîne la suspension de la circulation du sang ainsi que l’interruption de l’apport de sang (et donc d’oxygène) vers les organes vitaux. En l’absence de prise en charge, l’arrêt cardiaque entraîne le décès avec une mortalité de 90% lorsque aucun geste de secours n’est rapidement entrepris.
L’arrêt cardiaque est une urgence médicale absolue qui nécessite une prise en charge rapide (dans les minutes qui suivent les premiers symptômes) en réanimation cardiovasculaire. La survenue d’un tel évènement en milieu hospitalier (30% des cas) ou en présence d’au moins un témoin pouvant effectuer les soins de premiers des secours sont des facteurs de bon pronostic.
Arrêt cardiaque ou crise cardiaque : des causes différentes
Une crise cardiaque est un terme généralement employé pour désigner un infarctus du myocarde. Ce dernier est causé par un problème circulatoire (blocage d’un vaisseau qui alimente le cœur en sang ) qui peut causer des lésions cardiaques irréversibles. Il est le plus souvent la conséquence d’une maladie coronarienne liée à l’athérosclérose.
D’un autre côté, l’arrêt cardiaque désigne l’arrêt mécanique du cœur qui a une origine électrophysiologique (dysfonctionnement électrique du rythme cardiaque). Il peut être lié à une maladie cardiaque ou respiratoire.
Mort subite et arrêt cardiaque : est-ce la même chose ?
Ici encore, la mort subite et l’arrêt cardiaque revêtent des définitions différentes. En effet, la mort subite correspond à un décès naturel survenant brutalement de façon inopinée dans les 24 heures qui suivent les premiers signes. Elle est le premier et le dernier symptôme de la maladie sous-jacente (s’il en existe une). Parfois elle demeure totalement inexpliquée. La mort subite implique un arrêt cardiaque. Dans la grande majorité des cas, elle est la conséquence d’un trouble du rythme cardiaque ventriculaire (le plus souvent en lien avec une maladie coronarienne).
Arrêt cardiovasculaire : comment expliquer cet arrêt du cœur ?
Les causes de l’arrêt cardiaque sont différentes chez l’adultes, chez l’enfant et le nourrisson
Arrêt cardiaque soudain : quelles causes chez l’adulte ?
Chez l’adulte, un arrêt cardiaque peuvent être la conséquence de :
- Un infarctus du myocarde dans un contexte de maladie coronarienne dans 15% des cas (le plus souvent liée à l’athérosclérose) ;
- Un trouble du rythme cardiaque (fibrillation ventriculaire, bradycardie…) ;
- Une malformation du cœur ou cardiomyopathie (hypertrophie du cœur, dysplasie arythmogène du ventricule droit, cardiomyopathie dilatée…) ;
- Une cardiopathie congénitale ;
- Une myocardite aiguë ;
- Une embolie pulmonaire;
- Une hémorragie digestive ;
- Un traumatisme ;
- Un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ;
- Un trouble métabolique ou électrolytique (comme une hypokaliémie par exemple) ;
- Divers troubles respiratoires comme une obstruction des voies respiratoires, une noyade, une infection, une inhalation de fumée… ;
- Une intoxication (comme un surdosage en médicaments).
Arrêt cardiorespiratoire chez l’enfant et l’adolescent : quelles explications ?
Chez les nourrissons et les enfants, l’arrêt cardiaque est plus rare. Il est le plus souvent la conséquence de :
- Une insuffisance respiratoire due à divers troubles de l’appareil respiratoire comme une obstruction des voies respiratoires, une noyade, une infection, un syndrome de mort subite du nourrisson, une inhalation de fumée…
- Une arythmierésultant d’une canalopathie ou d’une anomalie cardiaque structurelle sous-jacente.
Facteurs de risque : qui peut avoir un arrêt cardiaque ?
Certaines personnes sont plus à risque d’arrêt cardiaque comme les patients qui :
- ont déjà eu un crise cardiaque (infarctus du myocarde) ou un arrêt cardiaque ;
- souffrent d’insuffisance cardiaque ;
- ont des antécédents familiaux d’arrêt(s) cardiaque(s) ;
- ont une maladie cardiaque ou respiratoire susceptible d’entraîner un arrêt cardiaque. Les personnes qui ont une insuffisance cardiaque sévère (avec une fraction d’éjection particulièrement basse) ou encore celles qui souffrent d’une maladie coronarienne avancée (avec une angine de poitrine au repos notamment) sont particulièrement à risque.
Symptômes : quels sont les signes d’un arrêt cardiaque ?
L’arrêt cardiaque peut se manifester par les symptômes suivants :
- Des signes d’infarctus du myocarde : une douleur intense en « étau » derrière le sternum ou encore des douleurs intermittentes dans la poitrine irradiant vers le cou, la mâchoire ou le bras, une sensations d’oppression, des nausées et des troubles digestifs… ;
- Un essoufflement qui s’intensifient jusqu’à l’arrêt cardiaque ;
- Une respiration difficile voire une absence de respiration ;
- Une malaise, des étourdissements, des vertiges … ;
- Un hoquet ;
- Des sueurs ;
- Des palpitationset le cœur qui s’emballe.
Ces signes avant-coureurs peuvent être succédés d’une perte de connaissance.
Souffre-t-on quand on meurt d’un arrêt cardiaque ?
Les premiers signes d’arrêt cardiaque peuvent être pénibles et intenses (douleurs dans la poitrine, palpitations, nausées…). Néanmoins, par la suite le patient ne souffre plus. En effet, la baisse de la tension artérielle (hypotension artérielle) entraîne une baisse progressive de la conscience menant à la perte de connaissance et au coma.
Arrêt cardiovasculaire : combien de temps le cœur peut rester sans battre ?
Après la crise, chaque minute sans prise en charge diminue de 10% les chances de survie de la victime. Au-delà de 5 minutes d’arrêt du cœur, les lésions cérébrales sont irréversibles. Au-delà de 12 minutes, si aucun geste (massage cardiaque ou défibrillation) n’est pratiqué, le risque de décès est maximal.
Le taux de survie à un arrêt cardiaque en France est de 5 % ; il est 4 à 5 fois plus élevé dans les pays où les lieux publics sont équipés en défibrillateurs automatisés externes et la population formée aux gestes qui sauvent. Depuis mai 2007, la loi autorise tout citoyen à utiliser un défibrillateur.
Arrêt cardiaque : quelles séquelles ?
Lors d’un arrêt cardiaque, l’oxygène n’est plus apporté aux cellules de l’organisme (en raison de l’arrêt de la circulation sanguine). Les tissus se nécrosent et les organes vitaux ne fonctionnent plus (nous parlons d’ischémie). La principale conséquence est une souffrance cellulaire et la formation d’œdèmes particulièrement nuisibles au niveau du cerveau qui gonfle et se retrouve compressé dans la boîte crânienne (hypertension intracrânienne). Résultat, une proportion importante de patients réanimés avec succès souffre de dysfonctionnements cérébraux importants à court, moyen et parfois long terme. Il peut s’agir de troubles de la vigilance ainsi que de convulsions.
Que faire en cas d’arrêt cardiaque (ou de crise cardiaque) ?
En cas de crise cardiaque, vous devez adopter 3 gestes de premier secours afin d’augmenter les chances de survie :
1- APPELEZ LE 15 (SAMU)
La première chose à faire consiste à appeler les secours en composant le 15 ou le 112.
La première manœuvre de réanimation consiste à réaliser ensuite immédiatement un massage cardiaque.
Regardez autour de vous si vous apercevez un défibrillateur. Renseignez auprès d’autres personnes si cela est nécessaire. Si vous trouvez un défibrillateur utilisez le dès que possible.
Comment faire un massage cardiaque ?
Voici comment réaliser un massage cardiaque :
- Placez la victime sur un plan dur, le plus souvent à terre.
- Agenouillez-vous à côté de la victime.
- Placez le talon d’une de vos mains au milieu de sa poitrine nue.
- Placez le talon de l’autre main sur votre première main.
- Solidarisez vos deux mains. N’appuyez ni sur les côtes, ni sur la partie inférieure du sternum.
- Positionnez-vous de façon que vos épaules soient à l’aplomb de la poitrine de la victime. Bras tendus, comprimez verticalement le sternum en l’enfonçant de 5 à 6 cm.
- Après chaque pression, laissez la poitrine de la victime reprendre sa position initiale afin de permettre au sang de revenir vers le cœur. Maintenez vos mains en position sur le sternum.
- La durée de la compression doit être égale à celle du relâchement de la pression de la poitrine.
- Effectuez 30 compressions thoraciques à une fréquence de 100 par minute, soit environ 2 compressions par seconde.
- Pratiquez ensuite une première puis une seconde insufflation par la technique du bouche-à-bouche.
Comment est établi le diagnostic d’arrêt cardiaque ?
En cas d’arrêt cardiorespiratoire, l’ECG ou électrocardiogramme montre un tracé plat, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’activité électrique dans le cœur et donc plus de battement cardiaque.
Plusieurs examens permettent d’évaluer son risque d’arrêt cardiorespiratoire (électrocardiogramme (ECG), échocardiogramme, radiographie thoracique, épreuve d’effort…).
Arrêt cardiaque : à quels traitements s’attendre ?
En cas d’arrêt cardiaque, le patient doit être admis en réanimation cardiorespiratoire le plus rapidement possible afin d’augmenter les chances de survie. Les soins intensifs ont pour objectifs de faire repartir les battements du cœur afin de pallier l’arrêt de la circulation sanguine. Ils peuvent comprendre :
- Une défibrillation (par choc électrique) rapide pour les troubles du rythmes « choquables » (fibrillation ventriculaire ou tachycardie ventriculaire).
- L’administration précoce d’adrénaline pour les rythmes non choquables.
- Lorsque cela est possible, le traitement de la cause primitive. Des examens complémentaires peuvent être réalisés afin de déceler cette cause (comme une coronarographie en car d’infarctus du myocarde).
- Des soins après la réanimation.