Apprendre à lire dans les pensées des autres, est-ce possible ?

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Est-ce que je peux apprendre à lire dans les pensées de quelqu’un ?

Plusieurs techniques existent pour apprendre la lecture dans les pensées des autres.

Miser sur la communication non-verbale pour repérer les dissonances

Notre nouveau compagnon a-t-il vraiment l’intention de partir en vacances avec nous ? Ce collaborateur est-il réellement tombé malade au mauvais moment ? Les gestes ont des choses à nous apprendre car, contrairement aux paroles, ils sont le plus souvent involontaires.

Noter les signes d’incongruence

Pour David Lieberman, il faut apprendre à repérer les gestes en contradiction avec les paroles. Cela demande un peu d’entraînement car, comme l’explique le spécialiste, « le cerveau a tendance à filtrer les éléments qui ne collent pas avec ce qui est dit, afin de rendre le message intelligible ». Une personne qui pince les lèvres alors qu’elle acquiesce n’est pas aussi d’accord qu’elle semble l’affirmer. Croiser les bras brusquement pendant une conversation suggère aussi un malaise, surtout si le geste s’accompagne de manifestations de stress (respiration accélérée, oscillations d’une jambe sur l’autre…).

« Attention !, tempère le mentaliste Viktor Vincent. Il faut garder en tête que ces gestes sont des indices, mais qu’ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. » Tout le contexte doit être pris en compte : la température (la personne ne croise-t-elle pas les bras parce qu’elle a froid ?), le contenu du discours (a-t-on bien compris ce qu’elle voulait dire ?), ou encore le comportement général de la personne (n’est-elle pas simplement fatiguée ?) Si l’on repère des signes d’incongruence, il est donc important d’utiliser d’autres techniques pour confirmer ou non nos premières conclusions.

Dépister les indices de surcompensation

Quelqu’un veut nous convaincre d’investir dans un projet, mais cherche-t-il à nous cacher qu’il est risqué ? Les gestes rassurants sont difficiles à falsifier : on recherche ceux qui nous semblent exagérés, et qui sont destinés à nous mettre en confiance. N’est-ce pas étrange que cette personne, que l’on connaît peu, nous accueille littéralement à bras ouverts ? Ou qu’elle pose sa main de cette façon sur notre épaule, en se rapprochant de nous ?

Observer les micro-expressions

Le visage reflète les émotions qui nous traversent. Une expression apparaît furtivement, puis disparaît aussitôt, pour être remplacée par un visage neutre ou bienveillant ? Cela peut signifier que la personne se maîtrise, pour donner l’impression qu’elle nous est favorable.

Lire ce que dit le regard

Viktor Vincent propose de s’intéresser aux mouvements oculaires involontaires. « Lorsque l’on cherche à retrouver un souvenir, on a tendance à lever les yeux vers la droite, décrit-il. Si l’on essaye d’imaginer quelque chose, on regardera plutôt en haut à gauche. » Issue de la PNL (programmation neurolinguistique), cette méthode d’interprétation peut être utile lorsque l’on soupçonne notre voisin de table d’inventer des histoires pour nous impressionner. On se méfie aussi souvent du regard fuyant. Il manifeste effectivement une gêne, mais pourquoi ? Est-ce le problème qui nous occupe, ou un ragot qui met la personne mal à l’aise ? Il nous faut plus d’informations pour tirer des conclusions. Le regard fixe est plus significatif, d’après notre mentaliste. « On ne regarde jamais tout le temps une personne dans les yeux quand on lui parle, car la conversation est nourrie de souvenirs et de constructions », souligne-t-il. Quand c’est le cas, il faut soupçonner un mouvement volontaire : la personne cherche à nous inspirer confiance, ou à lire une réaction dans nos yeux, éventuellement pour savoir si l’on croit à son mensonge.

Ce collègue de travail prépare-t-il un mauvais coup ? Notre adolescent fume-t-il du cannabis dans notre dos ? Plutôt que l’affrontement direct, mieux vaut chercher à obtenir la vérité en discutant de façon ciblée.

Informer et observer

On a été contaminé par la Covid-19 au bureau et on pense que deux personnes peuvent nous l’avoir transmis. David Lierberman conseille d’appeler chacune d’entre elles pour leur annoncer simplement la nouvelle. La personne qui se sait infectée a plus de chances de se défendre avec agressivité, en affirmant ne pas être malade. Quant à l’autre, elle sera plus encline à craindre d’avoir été également contaminée.

Questionner

« La première méthode consiste à faire allusion, c’est-à-dire à poser une question qui aborde la situation sans mettre directement en cause votre interlocuteur », propose David Lieberman. Illustration : “On m’a dit que certains salariés négociaient avec la direction derrière notre dos, tu en avais entendu parler, toi ?” On peut aussi faire semblant d’accuser quelqu’un d’autre, ou de demander conseil à la personne suspecte. Exemple : “Qu’en penses-tu, que ferais-tu si on t’avait caché cette information essentielle ? ”Les réponses importent moins que la réaction globale. Si notre interlocuteur semble indifférent ou simplement intéressé, il est probablement innocent. En revanche, s’il est mal à l’aise, passe à l’offensive ou répond de façon alambiquée, c’est que l’on a peut-être touché juste.

Est-ce qu’il est possible de tendre des pièges pour obliger l’autre à se dévoiler ?

Qu’en est-il de cette amie qui prétend compatir à nos problèmes de couple ? Ou de ce collègue qui dit vouloir nous appuyer dans notre demande de promotion ? Une personne qui semble coopérer peut en réalité saboter nos efforts. Pour en avoir le coeur net, David Lieberman suggère de lui donner une fausse opportunité de nous nuire. On peut, par exemple, prétendre que l’on a besoin d’un document signé, et le laisser à la personne. Si elle trouve chaque jour un nouveau prétexte pour ne pas le faire, ce n’est pas bon signe.

Autre technique : discuter d’une idée dont on sait qu’elle serait désastreuse pour notre projet, et voir si la personne nous encourage ou non.

En écoutant bien son interlocuteur, on peut trouver que ses mots ne sont pas très spontanés. Peut-être sont-ils choisis pour produire une certaine impression sur nous. Le psychologue cite l’exemple d’un vendeur, qui nous proposera “d’approuver le document”, plutôt que de “signer le contrat”. La seconde formule rappelle que l’on est sous obligation, quand la première met l’accent sur notre envie, un concept plus positif !

3 questions à Rémi Larousse mentaliste, conférencier et consultant en entreprise

En tant que mentaliste, comment lisez-vous dans les pensées des gens ? Est ce que c’est un don ?

Attention ! Il faut bien garder en tête que le mentalisme est un art du spectacle ! On donne l’impression de lire dans les pensées, mais il s’agit largement d’illusionnisme.

Quelles techniques utilisez-vous ?

L’analyse du langage non verbal peut en faire partie, mais aussi la mémorisation, les probabilités, une bonne connaissance des mécanismes et des biais cognitifs, qui nous poussent par exemple à porter notre attention sur une chose plutôt qu’une autre. On utilise même le hasard !

Comment êtes-vous devenu mentaliste ?

J’ai fait mes premiers spectacles vers l’âge de 12 ans. J’étais passionné par la magie, et j’ai rencontré un magicien qui maîtrisait ces techniques et me les a enseignées.

Les livres pour pouvoir lire dans les pensées

– Lisez dans les pensées, David J. Lieberman, éd. Alisio, 19 €.
– Je sais ce que vous pensez ! Rémi Larousse, éd. Larousse, 14,95 €.



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