Apnées du sommeil : quel traitement ? comment mieux les gérer ?

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Apnée du sommeil : quels sont les symptômes, les signes d’alerte ?

Le saviez-vous ? Le surpoids favorise les apnées. La base de la langue est en effet une zone de stockage de graisse, qui, en excès, peut obstruer les voies respiratoires. En perdant du poids, on perd en même temps de la graisse à ce niveau. Une étude américaine a ainsi montré une amélioration de 31 % de l’index d’apnées chez des personnes obèses qui avaient perdu 10 % de leur poids. Perdre par exemple 9 à 10 kg si l’on en pesait 90 kg pour 1,70 m, peut faire chuter le nombre d’apnées par heure de 20 à 14.

Est-ce grave de souffrir d’apnée obstructive du sommeil ?

Tout d’abord, ces apnées nuisent à la qualité du sommeil : fatigue et somnolence perturbent alors la vie quotidienne des patients. Les périodes de non-respiration nocturnes sont en effet à l’origine d’une baisse de l’oxygénation du sang. Arrêts respiratoires et manque d’oxygène vont réveiller le cerveau : celui-ci va, à son tour, donner l’ordre de respirer, provoquant des microréveils qui fragmentent et déstructurent le sommeil.

Des conséquences sur le cœur

Par ailleurs, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil a d’autres conséquences, notamment sur le fonctionnement du cœur qu’il ne faut pas négliger. Il est une cause reconnue d’hypertension, d’attaques cérébrales et de maladies cardiovasculaires.

De plus, les patients apnéiques ont un plus grand risque de développer une résistance à l’insuline pouvant conduire à terme à un diabète gras. Sans compter que les apnées du sommeil rendent la perte de poids encore plus difficile du fait du manque d’énergie.

Que faire contre les apnées du sommeil ?

Méryl Manoukian, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation des apnées du sommeil : « En agissant sur certains facteurs, on peut stabiliser une apnée débutante, ou éviter qu’elle ne s’aggrave. »

Favoriser la respiration nasale

« Respirer par la bouche durant la nuit favorise les ronflements et les apnées. »

Pour cela, une solution peut être de pratiquer l’exercice du trombone : il permet de s’entraîner à ne respirer que par le nez dans la journée, afin que cela devienne une habitude la nuit. En pratique : dès que l’on est au calme (en lisant, en regardant la télé…), maintenir un trombone entre ses lèvres pour qu’il ne tombe pas.

Il faut également penser à se laver le nez : « Ce lavage par irrigation abondante doit se faire chaque soir avant le coucher. » On trouve en pharmacie des dispositifs adaptés.

Savoir tenir sa langue

« La langue joue un rôle important dans la prévention du ronflement et des apnées. »

Bien la positionner : « Lorsqu’on ne parle ni ne mange, essayer de la maintenir le plus souvent possible dans sa position physiologique, c’est-à-dire collée au palais, sans toucher les dents de devant. »

La muscler : « Plus elle est tonique, moins elle risque de basculer en arrière durant la nuit et d’obstruer le fond de la gorge. » Voici deux exercices à réaliser :

  • dans la journée, devant un miroir, tirer la langue fine et pointue vers l’avant, bouche ouverte, sans qu’elle touche les lèvres ;
  • le soir, après s’être lavé les dents, ouvrir grand la bouche devant la glace et essayer d’aplatir le plus possible la langue vers le bas, sa pointe maintenue derrière les incisives afin de pouvoir observer la luette qui remonte. 2 fois 10 répétitions.

Dormir sur le côté

« Si les apnées ne surviennent que lorsqu’on dort sur le dos, on peut essayer des méthodes qui empêchent cette position. »

  • Façon artisanale : un traversin placé contre le dos, une balle de tennis ou un bout de frite en mousse de piscine cousue dans le dos du haut de pyjama.
  • Dans le commerce : une ceinture anti-ronflement (par exemple Ronfless, 49,90 €), ou qui émet des vibrations quand on dort sur le dos (Oscimed, 139 €), incitant à changer de position.

Gouttière, PPC… comment soigner l’apnée du sommeil modérée ou sévère ?

Dans ses recommandations, la Haute autorité de santé distingue deux traitements des apnées modérées à sévères, prescrits et remboursés par l’Assurance maladie.

L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) : en cas d’apnées modérées (index d’apnées/hypoapnées entre 15 et 30), sans problèmes cardiovasculaires graves associés. « Cette gouttière, fabriquée sur mesure pour chaque patient, maintient la mâchoire inférieure en position avancée, évitant la bascule de la langue en arrière au cours du sommeil. »

Le traitement par pression positive continue (PPC) : en cas d’apnées du sommeil sévères (IAH supérieur à 30) ou modérées avec des troubles cardiovasculaires graves associés. « Cet appareil, relié à un masque, délivre une pression d’air suffisante pour permettre aux voies aériennes de rester dégagées pendant le sommeil », dit l’experte qui insiste sur 3 points.

  • Pour être efficace, l’appareil doit être porté toutes les nuits et toute la nuit.
  • Certaines personnes s’y habituent en quelques jours, d’autres en plus d’un mois. Si on n’y arrive toujours pas, on peut en parler au technicien qui est venu l’installer, qui pourra donner des conseils, proposer un masque plus confortable…
  • « Au bout de 2 mois, faire le bilan des conséquences positives (moins de ronflements, donc de plaintes du partenaire de lit, réveils plus faciles le matin…) permet de s’encourager à continuer d’utiliser l’appareil. »

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