Angine à streptocoque : symptômes, complications, prise en charge

by



angine streptococcique

Vous avez mal à la gorge, vos ganglions sont enflés et vous avez du mal à déglutir ? Vous souffrez sans doute d’une angine. Selon l’Assurance maladie, près de neuf millions d’adultes et d’enfants en sont victimes chaque année. Pour neutraliser rapidement la maladie, il faut tout d’abord savoir s’il s’agit d’une angine virale ou d’une angine bactérienne, qui s’avère souvent être une angine streptococcique.

Définition : qu’est-ce qu’une angine streptococcique ?

Une angine est une inflammation des amygdales d’origine infectieuse. Comme indiqué ci-dessus, on distingue les angines virales (dues à un virus) des angines bactériennes (due à une bactérie, le plus souvent un streptocoque).

Dans le cas d’une angine streptococcique, l’infection est donc causée par une bactérie appelée Streptococcus pyogene, plus connue sous le nom de streptocoque du groupe A. Concrètement, ce type d’angine ne présente pas de spécificités particulières : les amygdales enflent et deviennent douloureuses.

Angine streptococcique rouge ou blanche ?

L’angine à streptocoque peut être une angine rouge (dite érythémateuse) ou une angine blanche (dite érythémato-pultacée). Le médecin fait la différence au moment de l’examen clinique en fonction de l’aspect des amygdales et de la présence — ou non — de dépôts blanchâtres sur les parois des amygdales et à l’arrière du pharynx. Dans de rares cas, l’angine rouge peut aussi s’accompagner d’un œdème de la luette caractéristique.

Bon à savoir : l’angine à streptocoque peut se manifester tout au long de l’année, mais les autorités sanitaires relèvent généralement un pic de cas entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Elles restent toutefois moins fréquentes que les angines virales, qui représentent 60 à 75 % des angines chez l’enfant et 75 à 90 % des angines chez l’adulte.

Quels symptômes doivent alerter ?

Les symptômes de l’angine bactérienne se manifestent souvent brutalement. Parmi les principaux symptômes :

  • un mal de gorge intense ;
  • une difficulté à déglutir et à avaler des aliments solides ;
  • des ganglions lymphatiques enflés et sensibles ;
  • des amygdales gonflées et rouges (en cas d’angine rouge) ;
  • un dépôt blanchâtre au jaunâtre sur les amygdales (en cas d’angine blanche) ;
  • et parfois, de la fièvre (supérieure à 38 °C).

Chez l’enfant, notamment, une angine associée à une scarlatine risque de provoquer des éruptions cutanées, des douleurs abdominales, des vomissements, etc.

Par ailleurs, la toux, les écoulements nasaux et les éternuements ne sont pas associés à l’angine streptococcique, mais plutôt à une infection virale.

Quoi qu’il en soit, le diagnostic d’angine à streptocoque doit être confirmé — ou infirmé — par l’analyse d’un prélèvement au niveau des amygdales !

Transmission : comment attrape-t-on une telle angine ? À quel point est-elle contagieuse ?

L’angine streptococcique est contagieuse et se propage généralement par contact direct avec une personne infectée (lorsqu’elle tousse, éternue, embrasse, etc.) ou par contact indirect avec des objets contaminés par les sécrétions infectieuses (poignées de porte, portables, jouets, ustensiles divers, etc.). Autrement dit, ce type d’angine se transmet de la même manière que le rhume, mais reste légèrement moins contagieux.

Combien de temps dure-t-elle ?

Les symptômes de l’angine streptococcique se manifestent généralement 24 à 72 heures après la contamination et durent en moyenne une dizaine de jours.

Comment limiter la transmission des streptocoques ?

Pour limiter les risques de transmission des streptocoques du groupe A, il est conseillé d’adopter les gestes barrières suivants : 

  • se laver régulièrement les mains ;
  • porter un masque chirurgical au contact d’autres personnes et éviter les embrassades ou les accolades ; 
  • éternuer et tousser dans le pli de son coude (pour éviter de disséminer des postillons partout) ;
  • aérer sa chambre (et plus généralement son intérieur) au moins 10 minutes, matin et soir ;  
  • et​​​​​ nettoyer son nez deux à trois fois par jour ; 

Par ailleurs, on évite de se rendre dans des lieux collectifs, au risque de contaminer d’autres personnes, notamment des personnes immunodéprimées, plus sensibles aux complications. 

Diagnostic : comment savoir si on a une angine streptococcique ?

Consultez votre médecin si vous avez des difficultés à avaler, des douleurs et des ganglions gonflés et sensibles. Toutefois le diagnostic d’angine streptococcique ne peut pas être posé à l’examen clinique : il nécessite un prélèvement au niveau des amygdales, dans le cadre d’un test rapide d’orientation diagnostique (TROD).

Objectif de ce test ? Déterminer s’il s’agit d’une angine virale ou bactérienne — et dans ce cas, s’il s’agit d’une angine streptococcique. Cette étape est indispensable car le traitement de ces deux maladies n’est pas le même et que la prescription inutile d’antibiotiques a des effets non négligeables en termes de santé publique (antibiorésistance).

Complications : est-ce que ce type d’angine est dangereux ?

Les complications de l’angine à streptocoque sont rares, mais ne doivent pas être prises à la légère. Si l’infection n’est pas prise en charge et dégénère, elle peut être à l’origine :

  • d’infections locales au niveau de la gorge, comme des abcès pharyngés ;
  • une infection au niveau de l’oreille (otite) ou une sinusite ;
  • une inflammation des reins (glomérulonéphrite aiguë), qui peut se transformer en une insuffisance rénale chez les adultes ;
  • un rhumatisme articulaire aigu (de type polyarthrite) ;
  • voire une atteinte cardiaque (endocardite).

Bon à savoir : ces complications peuvent survenir une à six semaines après l’apparition des premiers symptômes de l’angine (période d’incubation). C’est pourquoi vous devez consulter votre médecin au moindre signe évocateur, comme un mal d’oreille, des douleurs articulaires, des saignements de nez à répétition, une douleur abdominale intense et une soudaine montée de fièvre.

Est-ce qu’une angine à streptocoque peut guérir seule ?

Oui, les angines guérissent en général spontanément au bout de quelques jours, qu’elles soient d’origine virale ou bactérienne. Mais les symptômes sont extrêmement désagréables et peuvent être soulagés à l’aide de traitements spécifiques !

Comment soigner une angine à streptocoque ?

La prise en charge d’une angine streptococcique diffère de celle d’une angine virale. En effet, les antibiotiques sont tout à fait inutiles face à un virus. En revanche, ils sont indispensables pour lutter contre les bactéries. Leur utilisation doit donc être ciblée et limitée.

Des antibiotiques

L’antibiotique le plus souvent prescrit est l’amoxicilline, le plus souvent pendant cinq à dix jours. Il se présente sous forme de comprimés à prendre par voix orale et n’est disponible que sur prescription médicale. En cas d’allergie aux antibiotiques, on peut miser sur la céphalosporine

À noter : même si vous constatez une amélioration de vos symptômes, allez au bout de votre traitement.

Des analgésiques

Votre médecin peut vous prescrire des médicaments analgésiques (du paracétamol, mieux toléré que les anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour soulager les douleurs provoquées par l’inflammation des amygdales et du pharynx.

De manière générale, évitez d’avoir recours à l’automédication, qui risque de masquer d’éventuels symptômes et de favoriser les rechutes ou les complications.

Une amygdalectomie (ablation des amygdales)

En dernier recours, et si les angines à streptocoques sont fréquentes, on peut vous proposer une ablation des amygdales. Cette intervention peut aussi être envisagée en cas d’abcès amygdaliens récidivants, ou lorsque les amygdales sont particulièrement volumineuses et gênent le passage de l’air en position couchée. Réalisée sous anesthésie générale, elle est loin d’être anodine.

Quels traitements naturels pour soulager les symptômes de cette angine ?

Plusieurs gestes simples et traitements naturels peuvent permettre de soulager les symptômes pendant quelque temps :

  • boire beaucoup d’eau et utiliser un humidificateur d’air dans sa chambre ;
  • boire des boissons chaudes : des tisanes de jus de citron avec du miel, des tisanes de plantes anti-inflammatoires et astringentes (comme le thym, la ronce, la guimauve, etc.) ;
  • sucer des glaçons ou des pastilles pour la gorge ;
  • faire des gargarismes d’eau salée (à éviter chez l’enfant qui risquerait de les boire) ;
  • se tourner vers l’aromathérapie : certaines huiles essentielles sont connues pour leurs propriétés anti-infectieuses et immunostimulantes (huile essentielle de Tea tree ou de Ravintsara, par exemple).



Source link

Related Posts

Leave a Comment