Allergie aux pollens d’arbres : les arbres les plus à risque, saisons, allergies croisées

by


L’allergie au pollen d’arbre est causée, comme son nom l’indique, par l’exposition au pollen libéré par les arbres pendant leur période de pollinisation. Frênes, aulnes, cyprès, bouleaux… Ces arbres sont parmi les premiers émetteurs de pollen de l’année. Ils produisent de petits grains de pollens en grande quantité, ce qui facilite leur transport dans l’air et provoque des symptômes plus ou moins intenses allant des éternuements aux difficultés respiratoires, en passant par des démangeaisons, une congestion nasale, un larmoiement et / ou une toux. Comment limiter l’exposition aux pollens et soulager les symptômes délétères ? Peut-on guérir d’une allergie au pollen d’arbre ?

C’est quoi exactement le pollen d’arbre ? À quoi ça ressemble ?

Le pollen est un élément indispensable au processus de reproduction des arbres. Il s’agit d’une fine poudre produite par les organes mâles des fleurs des arbres (les étamines). Une fois libéré dans l’air, le pollen est transporté par le vent ou les insectes vers les organes femelles des fleurs (les pistils) pour pouvoir féconder les ovules et former des graines. C’est ce processus que l’on nomme la pollinisation :

  • lorsque le pollen est véhiculé par le vent, on parle de pollen anémophile
  • et lorsque le pollen est véhiculé par les insectes, on parle de pollen entomophile.

Les arbres susceptibles de provoquer des allergies sont donc tous anémophiles : leur pollen est produit en grande quantité et transporté par le vent sur des dizaines de kilomètres, ce qui augmente ses chances d’être inhalé par l’Homme.

En vidéo : « Pourquoi est-on allergique au pollen ? »

Pourquoi est-on allergique au pollen ?

Bouleau, frêne, chêne, aulne, platane… Quel arbre produit le pollen le plus allergisant ? À quelle période ?

Comme vous l’aurez compris, tous les arbres ne sont pas allergisants. Pour pénétrer nos muqueuses et provoquer des symptômes d’allergie, leur pollen doit pouvoir être disséminé par le vent. Retrouvez ci-dessous les arbres les plus à risque, classés selon leur potentiel allergisant.

Les pollens d’arbres à faible potentiel allergisants :

  • les charme-houblon, de la famille bétulacées (période de floraison : de mars à mai) ;
  • les châtaigniers, de la famille des fabacées (période de floraison : de juin à juillet) ;
  • les genévriers, de la famille des cupressacées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • les ifs, de la famille des taxacées (période de floraison : de juin à octobre) ;
  • les mûriers blancs, de la famille des moracées (période de floraison : d’avril à juin) ;
  • les noyers, de la famille des juglandacées (période de floraison : de mai à juin) ;
  • les ormes, de la famille des ulmacées (période de floraison : de mars à avril) ;
  • les peupliers, de la famille des salicacées (période de floraison : de mars à avril) ;
  • les pins, de la famille des pinacées (période de floraison : de mars à mai) ;
  • les robiniers, de la famille des fabacées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • et les thuyas, de la famille des cupressacées (période de floraison : de mars à mai).

Les pollens d’arbres modérément allergisants :

  • les baccharis, de la famille des composées (période de floraison : d’août à octobre) ;
  • les chênes, de la famille des fagacées (période de floraison : de mai à juin) ;
  • les érables, de la famille des acéracées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • les hêtres, de la famille des fagacées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • les platanes, de la famille des platanacées (période de floraison : de mai à juin) ;
  • les saules, de la famille des salicacées (période de floraison : de février à avril) ;
  • les tilleuls, de la famille des tilliacées (période de floraison : de juin à juillet) ;
  • et les troènes, de la famille des oléacées (période de floraison : de mai à juin).

Les pollens d’arbres fortement allergisants :

  • les aulnes, de la famille des bétulacées (période de floraison : de février à avril) ;
  • les bouleaux, de la famille des bétulacées (période de floraison : de mars à avril) ;
  • les cades, de la famille des cupressacées (période de floraison : de mars à avril) ;
  • les charmes, de la famille des bétulacées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • les cryptoméria du Japon, de la famille des taxodiacées (période de floraison : février)
  • les cyprès d’Arizona, de la famille des cupressacées (période de floraison : de février à avril) ;
  • les cyprès commun, de la famille des cupressacées (période de floraison : de février à avril) ;
  • les frênes, de la famille des oléacées (période de floraison : de janvier à mars) ;
  • les mûriers à papier, de la famille des moracées (période de floraison : d’avril à mai) ;
  • les noisetiers, de la famille des bétulacées (période de floraison : de janvier à mars) ;
  • et les oliviers, de la famille des oléacées (période de floraison : de mai à juin).

Quand se termine la saison des pollens d’arbres ?

La saison des pollens d’arbres commence dès janvier avec certains arbres comme les frênes et les noisetiers. Elle se poursuit ensuite jusqu’à la fin du printemps, voire jusqu’au début du mois de juillet pour les châtaigniers et les tilleuls.

À noter : parallèlement aux pollens d’arbres, les pollens d’herbacées (ambroisie, armoises, pariétaires, etc.) et de graminées ornementales (baldingère, queue de lièvre, fétuques, etc.) frappent dès le début du mois d’avril et jusqu’au milieu de l’automne.

calendrier pollen

© santemagazine.fr

Pour connaître la répartition et l’avancée des pollens en France (dans l’Hexagone et en outre-mer), consultez la carte actualisée sur la page dédiée du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).

Allergie aux pollens d’arbres : quels sont les symptômes d’alerte ?

Les symptômes de l’allergie au pollen d’arbre sont semblables à ceux de n’importe quelle allergie au pollen :

  • nez qui coule ;
  • congestion nasale ;
  • yeux rouges et larmoyants ;
  • éternuements en salve ;
  • démangeaisons au niveau du nez et du palais ;
  • sensation d’avoir du sable dans l’œil ;
  • photophobie ;
  • parfois œdème au niveau des paupières.

Chez les personnes très allergiques, le pollen peut aussi être responsable d’asthme sévère (on parle d’asthme allergique), dont les symptômes peuvent être : une toux, une respiration sifflante, un essoufflement et une sensation d’oppression thoracique. Le cas échéant, n’hésitez pas à consulter rapidement un(e) médecin.

Attention : il existe des allergies croisées entre le pollen et certains aliments !

Les allergies croisées entre les pollens d’arbres et les aliments sont courantes chez les personnes souffrant d’allergies saisonnières. Elles sont dues à une similitude entre les protéines des pollens d’arbres et celles présentes dans certains aliments. Par exemple, les personnes allergiques au pollen de bouleau peuvent également être allergiques aux pommes, aux carottes, aux noix et aux cerises. De la même façon, les personnes allergiques au pollen de noisetier peuvent être sensibles aux avocats, aux bananes, aux tomates et aux kiwis.

En cas de doute, consultez rapidement un allergologue pour déterminer la cause exacte de vos symptômes et recevoir un traitement approprié.

Le tableau des allergies croisées

© santemagazine.fr

Comment se protéger pendant la saison des pollens ?

Les allergies aux pollens d’arbres affectent le bien-être physique, mais aussi le bien-être psychologique (fatigue, moindre concentration, éviction sociale, etc.) des personnes qui en souffrent. Heureusement, certaines mesures d’éviction permettent de limiter leur impact :

  • fermez vos fenêtres la journée, aérez votre logement le soir uniquement, mais évitez de dormir avec la fenêtre ouverte ;
  • limitez les activités extérieures (balades, camping, pique-niques, etc.) quand la concentration de pollen est la plus élevée (habituellement le matin tôt et le soir) ;
  • en voiture, roulez les fenêtres fermées et, si possible, utilisez un système d’air recyclé ;
  • portez un couvre-chef et des lunettes de soleil en extérieur (pour éviter que le pollen ou les poils urticants des fruits ne soient en contact avec vos yeux) ;
  • évitez de faire sécher votre linge en extérieur et nettoyez régulièrement vos vêtements pour les débarrasser du pollen éventuel ;
  • lavez-vous régulièrement les cheveux pour éliminer le pollen (de préférence avant d’aller vous coucher) ;
  • privilégiez des lentilles de contact à usage unique (jetables à la fin de la journée), plutôt que les lentilles mensuelles ou bimensuelles ;
  • et renseignez-vous sur les alertes polliniques du RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique).

Traitement : quels médicaments pour apaiser les symptômes de l’allergie au pollen d’arbre ?

La première chose à faire est d’éviter les pollens en respectant les mesures de prévention. Mais en plein pic pollinique, c’est parfois loin d’être suffisant. Il est donc possible de miser sur des traitements symptomatiques :

  • des traitements locaux comme du spray ou des gouttes nasales, du sérum physiologique ou des collyres ;
  • et des antihistaminiques H1 de seconde génération, qui bloquent le récepteur H1 à l’histamine (responsable de l’inflammation).

En cas de crise d’asthme, il est possible de prendre de la ventoline ou des corticoïdes aux propriétés anti-inflammatoires.

À quoi sert une désensibilisation ?

La désensibilisation, aussi appelée immunothérapie allergénique (ITA), peut être prescrite par un allergologue en cas d’allergie sévère et persistante en dépit des traitements classiques. Elle consiste à se mettre chaque jour en contact avec le pollen auquel on réagit. Ainsi l’organisme s’habituera et apprendra à réagir normalement à son contact.

À noter : cette procédure est possible dès l’âge de 5 ans et doit être suivie sur le long terme.



Source link

Related Posts

Leave a Comment