Allergie au pollen de platane : symptômes, période, prévention, solutions ?

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Les pollinoses, aussi appelées rhinites saisonnières, désignent les manifestations allergiques provoquées par le contact des muqueuses nasales, bronchiques ou oculaires avec les pollens de certains arbres, de plantes, d’herbacées et de graminées. Elles se déclenchent uniquement lors de pics polliniques et peuvent fortement handicaper le quotidien des personnes qui en souffrent.

Parmi les pollinoses les plus courantes en ville : l’allergie au pollen de platane, un arbre appartenant à la famille des Platanacées, qui comprend un peu plus d’une dizaine d’espèces. Dans l’Hexagone, sa période de floraison s’étend du mois d’avril au mois de mai. Son pollen a un faible pouvoir allergisant, mais il peut tout de même déclencher des éternuements, un écoulement nasal, un larmoiement, une irritation au niveau de la gorge et / ou des difficultés respiratoires. Dans les cas les plus graves, il peut même conduire à une crise d’asthme.

Pourquoi est-ce que le platane est allergisant ?

Comme indiqué ci-dessus, le pollen de platane libéré par les fleurs mâles en avril est faiblement allergisant. Pour rappel, l’allergie est liée à un dérèglement du système immunitaire : l’organisme des personnes allergiques perçoit certains allergènes comme « dangereux » et réagit en conséquence. Lorsqu’il se trouve au contact avec le pollen de platane, il produit des anticorps spécifiques (les IgE) qui libèrent plusieurs médiateurs chimiques, notamment l’histamine, à l’origine des symptômes caractéristiques de l’allergie.

Le platane a plus d’un tour dans son sac pour nous causer des désagréments. Non seulement ses fleurs mâles libèrent un pollen allergisant, mais ses fleurs femelles produisent aussi chaque année des fruits pourvus de micro-aiguilles très irritantes (les akènes). Ces derniers tombent au sol et se répandent sur les trottoirs, libérant des milliers de poils et de plumets, parfois utilisés en guise de poil à gratter. En réalité, ce sont ces fruits qui nous irritent, bien plus que le pollen de platane.

Pour corser l’affaire, les jeunes feuilles de platane ont aussi des poils articulés très agressifs.

En vidéo : « Pourquoi est-on allergique au pollen ? »

Pourquoi est-on allergique au pollen ?

Rappel : quels sont les arbres les plus allergisants ?

Tous les pollens ne provoquent pas de réaction allergique. Pour cela, il faut qu’ils aient un fort pouvoir allergisant, qu’ils soient de petite taille et qu’ils soient émis en grande quantité. Parmi les pollens d’arbre les plus allergisants : celui des aulnes, des bouleaux, des charmes, des cryptoméria du Japon, des cyprès, des frênes, des mûriers à papier, des noisetiers et des oliviers.

Yeux qui pleurent et qui piquent, gorge qui gratte, éternuements… Quels symptômes doivent alerter ?

Les symptômes de l’allergie au pollen de platane sont semblables à ceux de n’importe quelle allergie au pollen :

  • nez qui coule ;
  • yeux rouges et larmoyants ;
  • éternuements en salve ;
  • démangeaisons au niveau du nez et du palais ;
  • sensation d’avoir du sable dans l’œil ;
  • photophobie ;
  • parfois œdème au niveau des paupières.

Chez les personnes très allergiques, le pollen peut aussi être responsable d’asthme sévère (on parle d’asthme allergique), dont les symptômes peuvent être : une toux, une respiration sifflante, un essoufflement et une sensation d’oppression thoracique.

Allergie au pollen de platane : où et quand se méfier (période, carte) ?

Le platane pollinise surtout au cours du mois d’avril. Très résistant à la pollution, on le retrouve beaucoup en ville, où il est utilisé comme arbre d’ornement et d’alignement dans les rues.

À quoi ressemble un platane ?

Pour éviter les platanes, encore faut-il savoir les reconnaître. Plus facile à dire qu’à faire pour les novices, car les feuilles du platane et de l’érable se ressemblent.

Ces arbres sont pourvus de grandes feuilles vertes, qui virent au jaune, puis au brun avant de tomber en automne. Leur écorce bicolore est plutôt caractéristique : tout d’abord grisâtre, elle se fissure et laisse ainsi apparaître des plaques beiges ou verdâtres. Enfin, leurs fleurs laissent rapidement la place à des fruits ronds et poilus (les akènes), qui peuvent irriter le système respiratoire.

Des feuilles de platane

© Adobe Stock / helenedevun

Quels sont les pollens qui circulent en ce moment ?

Pour connaître la répartition et l’avancée des pollens en France (dans l’Hexagone et en outre-mer), retrouvez une carte actualisée sur la page dédiée du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA).

Quel médecin consulter en cas d’allergie au platane ?

Dès l’apparition des premiers symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Celui-ci saura vous proposer un traitement adapté. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il vous redirigera vers un médecin allergologue qui pourra préciser le diagnostic grâce à des tests cutanés et adapter la prise en charge.

Comment prévenir les risques liés à l’allergie au pollen de platane ?

L’allergie au pollen de platane empiète lourdement sur le quotidien des patient(e) s : elle affecte leur bien-être physique, mais aussi psychologique (fatigue, moindre concentration, éviction sociale, etc.). En ville, faute de pouvoir abattre les platanes, de nombreuses municipalités font le choix de couper les plus grosses branches avant qu’elles ne donnent des fruits. Mais cela ne peut pas être suffisant. Si vous êtes allergique au pollen de platane, la meilleure solution est de suivre ces quelques conseils de prévention :

  • aérez votre logement le soir uniquement, mais évitez de dormir avec la fenêtre ouverte ;
  • limitez les activités extérieures quand la concentration de pollen est la plus élevée (habituellement le matin tôt et le soir) ;
  • portez des lunettes de soleil en extérieur (pour éviter que le pollen ou les poils urticants des fruits ne soient en contact avec vos yeux) ;
  • évitez de faire sécher votre linge en extérieur et nettoyez régulièrement vos vêtements pour les débarrasser du pollen éventuel ;
  • lavez-vous régulièrement les cheveux pour éliminer le pollen (de préférence avant d’aller vous coucher) ;
  • privilégiez des lentilles de contact à usage unique (jetables à la fin de la journée), plutôt que les lentilles mensuelles ou bimensuelles ;
  • et renseignez-vous sur les alertes polliniques du RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique).

Comment venir à bout de l’allergie au pollen de platane ?

En complément des mesures d’éviction et de prévention ci-dessus, votre médecin pourra vous prescrire un traitement symptomatique par voie orale à base d’antihistaminique de deuxième génération (mieux tolérés que ceux de première génération). I

Il peut également recommander la prise de corticoïdes sous forme de spray nasal pour libérer le nez et de sérum physiologique ou de collyres pour calmer l’irritation au niveau des yeux.

En cas d’asthme allergique, le médecin prescrit également un bronchodilatateur et un traitement de fond anti-inflammatoire par corticoïdes inhalés.

Quand envisager une désensibilisation au pollen de platane ?

Au-delà de la prise en charge symptomatique, le seul moyen de traiter définitivement une allergie au pollen de platane est de passer par la désensibilisation. L’objectif ? Exposer les patient(e) s à une dose de plus en plus importante d’allergène : quelques gouttes glissées tous les jours sous la langue pendant plusieurs années. Ainsi, lesdit(e) s patient(e) s développent une tolérance à l’allergène et leur organisme cesse de le traiter comme un ennemi.



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