Alerte aux algues vertes en Bretagne : quels risques pour la santé ?

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Si vous passez actuellement vos vacances en baie de Saint-Brieuc, restez prudents. Mercredi 20 juillet, la préfecture des Côtes d’Armor a annoncé que le seuil d’alerte pour l’exposition à l’hydrogène sulfuré avait été dépassé dans la commune d’Hillion, sur le site de Saint-Guimond. Ce gaz potentiellement mortel émane de la putréfaction d’algues vertes, présentes en très grandes quantités sur les côtés bretonnes. 

Une alerte inédite

Si ces algues sont naturellement présentes en mer, elles ont commencé à se propager sur les côtes bretonnes depuis une quarantaine d’années. Leur prolifération s’explique notamment par les apports en nitrates épandus dans les champs, et dont les excédents sont acheminés par les fleuves, jusqu’aux plages. Et le phénomène est loin de s’atténuer : depuis la mise en place, début juillet, de douze capteurs d’hydrogène sulfuré sur sept baies bretonnes (du Finistère aux Côtes-d’Armor), c’est la première fois qu’une alerte de ce type est déclenchée.

« Les relevés effectués par l’association Air Breizh ont atteint 1,565 ppm (particules par million) le 20/07/2022 à 03 h 45″, indique la préfecture, qui rappelle que le Haut Conseil de la Santé Publique a fixé le seuil d’alerte à 1 ppm. La plage de Saint-Guimond est donc fermée au public jusqu’à nouvel ordre et des nouveaux relevés sont réalisés deux fois par jour pour suivre l’évolution de la situation. 

Un risque d’intoxication mortelle

Lorsqu’elles sont en mer, les algues vertes ne comportent pas de danger pour l’Homme. Mais lorsqu’elles s’accumulent en grandes quantités sur les plages, elles fermentent en 24 à 48 heures et émettent un gaz toxique, l’hydrogène sulfuré, reconnaissable à son odeur de soufre ou d’œuf pourri. Marcher sur des tas en décomposition risque de libérer subitement le sulfure d’hydrogène, ce qui représente un vrai risque pour la santé. 

Chez les Hommes, comme chez les animaux, ce gaz peut générer une intoxication allant de la simple gêne (irritations des yeux et du nez) à un malaise grave, voire à un arrêt cardiaque, dans les cas les plus sévères. Le degré de gravité dépend en fait de la quantité de gaz libérée et de la proximité de la source, notamment pour les animaux et les enfants, plus proches du sol. 

À noter, plus on s’éloigne de la source des émanations, plus le risque diminue, mais l’odeur d’œuf pourri représente également une nuisance pour les riverains.

Rappel des consignes de sécurité :

  • Ne pas approcher les chantiers de ramassage à moins de 50 mètres. 
  • Ne pas circuler dans les zones où se trouvent des dépôts d’algues signalés. 
  • Ne pas entrer en contact avec les amas d’algues en cas d’accumulation importante sur les plages, les rochers ou dans les zones vaseuses. 
  • Ne pas promener ses animaux à proximité de zones d’échouage d’algues vertes. 

Que faire en cas de symptômes suspects ?

Si vous vous êtes aventuré à proximité de côtes infestées et que vous présentez des symptômes suspects (yeux ou gorge irrités, larmoiements, maux de tête, difficultés respiratoires, toux, démangeaisons, …), éloignez-vous rapidement de ladite zone, et contactez le centre antipoison et de toxicovigilance en précisant le lieu d’exposition.

Si vous présentez des symptômes sévères, comme un malaise, une gêne respiratoire importante, une douleur thoracique, etc, appelez immédiatement les secours (15, 18 ou 112).



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