Additifs alimentaires : faut-il vraiment éviter tous les codes E, comme l’indique cette publication virale sur Twitter ?

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Vous êtes peut-être déjà tombé(e) sur cette liste de « codes E dans l’alimentation » à éviter pour « préserver sa santé et celle des siens« . Régulièrement partagée sur les réseaux sociaux, elle se compose de six catégories d’additifs, classés selon leur supposé niveau de dangerosité. Or, comme l’indiquent nos confrères de 20 minutes, il s’agit d’un document erroné qui refait surface régulièrement depuis la fin des années 1970 (source 1). « C’est une fausse liste, généralement présentée comme provenant de l’hôpital de Villejuif », leur précise Julie Chapon, cofondatrice de Yuka.

Rappel : qu’est-ce qu’un additif alimentaire ?

Les additifs alimentaires sont des substances naturelles ou synthétiques utilisées dans l’industrie agro-alimentaire. Colorants, conservateurs, antioxydants… Plus de 320 d’entre eux sont autorisés dans l’Union européenne. 

Comme leur nom l’indique, ils servent à garantir la conservation des aliments (conservateur, antioxydants, etc), à leur apporter une couleur ou une texture particulière (colorant, édulcorants, épaississants, gélifiants, etc) ou encore à garantir leur stabilité (émulsifiants, stabilisants, antiagglomérants, etc). 

À noter : chacun de ces additifs alimentaires est approuvé par la Commission européenne, sous le contrôle de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Une liste d’additifs « très critiquable »

Ladite liste, devenue virale sur les réseaux sociaux, classe les additifs alimentaires selon six catégories :

  • les additifs « non-nocifs »
  • les additifs « suspects »
  • les additifs « dangereux »
  • les additifs associés à des « troubles de la santé » (comme des troubles digestifs, dermatologiques ou nerveux) ;
  • les additifs « cancérogènes »
  • et les additifs contenant de l’aluminium.

Oui, certains additifs doivent être évités. Mais « cette liste est très critiquable, car elle est incomplète et comporte des informations erronées« , indique Sylvie Davidou, enseignante-chercheuse au laboratoire sciences et procédés des industries alimentaires au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à 20 minutes.

Quelles sont les principales erreurs ?

L’experte souligne que certains additifs présentés comme « non-nocifs » sont en réalité à risque, comme le E104. Dans cette même liste, certains additifs sont par ailleurs interdits en Europe comme le E111, le E126 ou le E130 (en France).

Dans la liste des additifs dits « cancérogènes », les E216 et E217 ne sont pas autorisés dans l’Union européenne.  

Elle s’étonne également que le charbon végétal, E153, soit suspect. 

Sylvie Davidou décrie enfinl’approche peu pertinente de cette liste : « la problématique, c’est que cette grille est réalisée par des gens qui ne sont pas des experts du risque additif », alerte-t-elle. En réalité, les principaux risques viennent de « l’effet cocktail » (le mélange de plusieurs additifs) et des doses journalières ingérées. 

La problématique est liée à la qualité de l’aliment : quand vous avez des additifs, c’est que votre aliment est très déstructuré et que d’un point de vue nutritionnel, il n’est pas forcément bon pour la santé, il sera plus riche en gras, plus sucré, plus salé, conclut-elle.

Conclusion ? Fuyez les aliments ultratransformés et mettez-vous en cuisine !



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